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www/philosophy rms-pour-une-societe-numerique-l...
From: |
Robert Musial |
Subject: |
www/philosophy rms-pour-une-societe-numerique-l... |
Date: |
Mon, 27 Jun 2016 18:04:40 +0000 (UTC) |
CVSROOT: /web/www
Module name: www
Changes by: Robert Musial <rmmm> 16/06/27 18:04:40
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philosophy : rms-pour-une-societe-numerique-libre.html
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===================================================================
RCS file: rms-pour-une-societe-numerique-libre.html
diff -N rms-pour-une-societe-numerique-libre.html
--- /dev/null 1 Jan 1970 00:00:00 -0000
+++ rms-pour-une-societe-numerique-libre.html 27 Jun 2016 18:04:40 -0000
1.1
@@ -0,0 +1,349 @@
+<!--#include virtual="/server/header.html" -->
+<!-- Parent-Version: 1.77 -->
+<title>Pour une société numérique libre, Richard Stallman
+- GNU Project - Free Software Foundation</title>
+<!--#include virtual="/philosophy/po/ough-interview.translist" -->
+<!--#include virtual="/server/banner.html" -->
+
+<p><strong>Titre :</strong> Pour une société numérique libre, Richard
Stallman<br />
+<strong>Intervenant :</strong> Richard Stallman<br />
+<strong>Lieu :</strong> Médiathèque Aragon, Médiathèque Aragon, <a
href="http://mediatheque.choisyleroi.fr/">Choisy-le-Roi</a><br />
+<strong>Date :</strong> 16 avril 2016<br />
+<strong>Durée :</strong> 2 h 43 min<br />
+<strong>Licence :</strong> <a
href="http://www.gnu.org/licenses/licenses.html#VerbatimCopying">Verbatim</a><br
/>
+<strong><a
href="http://web.archive.org/web/20160414191859/http://mediatheque.choisyleroi.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=413:conference-de-richard-stallman-qpour-une-societe-numerique-libreq&catid=33:actualites">Ãvénement</a></strong><br
/>
+<strong><a
href="http://jeunesse.mediatheque.choisyleroi.fr/doc/flyerstallman.pdf">Affichette
de l'événement</a></strong><br />
+<strong><a
href="http://www.tmplab.org/video/stallman/20160416-R.M.Stallman-Choisy.ogv">URL
de la vidéo</a></strong><br />
+<strong><a
href="http://www.tmplab.org/video/index.php?conference=stallman">Pour visionner
la vidéo</a></strong></p>
+<h2>Transcription</h2>
+<p><strong>Richard Stallman :</strong> J'ai une question au sujet de
l'espace numérique public : est-ce qu'il permet que l'utilisateur vienne
et utilise les ordinateurs sur Internet à l'anonymat ? Est-ce que
l'utilisateur est obligé de s'identifier pour naviguer ? Parce que moi,
je refuse de m'identifier pour me connecter à l'Internet. Où ils m'imposent
de m'identifier pour me connecter, je refuse, par principe parce que c'est une
injustice. Souvent il faut donner un numéro de téléphone portable pour
recevoir la clé. Je n'ai pas de téléphone portable, je ne peux pas les
utiliser. Mais personne ne doit les utiliser. Il faut changer ce système.</p>
+<p>Pour commencer, j'ai des conditions pour vous. Si tu fais des photos de
moi, ne les mets pas dans Facebook, ni Instagram, ni WhatsApp, parce que ces
entreprises sont des moteurs de flicage. Elles reconnaissent les personnes par
les visages ou par le dos de la tête. Si quelqu'un apparaît dans une photo et
qu'il met cette photo dans Facebook, tu aides l'entreprise à le fliquer. Il ne
faut pas le faire, c'est du mauvais traitement de l'autre, par exemple de tes
amis ou de moi. Prière de ne pas me le faire. Si tu veux faire des photos de
moi avec un ordinateur portable comme un téléphone, prière de désactiver
d'avance la fonctionnalité de mettre la géolocalisation dans les photos parce
que ça augmente le flicage. Si tu fais un enregistrement et que tu veux en
distribuer des copies, prière de le faire uniquement dans les formats
favorables aux logiciels libres. C'est-Ã -dire le format OGG ou le format webm,
pas dans « mp quoi que ce soit » parce que ces
formats sont brevetés dans beaucoup de pays. Surtout pas dans Flash parce
que Flash exige un programme <a href="/articles/intro/privateur.html"
class="alinks-link" title="Que veut dire privateur ?">privateur</a> pour
s'afficher. Et pas dans Windows Media Player, ni Real Player, ni QuickTime. Et
assure-toi que le fonctionnement normal du site d'accès, du site de
distribution, dans l'accès normal au site, permette le téléchargement des
copies sans exécuter aucun programme pas libre. Voici le problème de YouTube.
YouTube refuse de fonctionner si l'utilisateur n'exécute pas un programme pas
libre en JavaScript contenu dans la page même.</p>
+<p>Et prière de mettre sur l'enregistrement la licence « Creative
Commons Non Derivé », parce que c'est une présentation d'un point de
vue.</p>
+<p>Le sujet pour aujourd'hui est « Pour une société numérique
libre ». Beaucoup de projets donnent pour acquis que la participation
dans une société numérique est bonne. Et donc il y a des projets qui visent
à brancher plus de gens à la société numérique. Ils supposent que d'avoir
accès à l'Internet est bon. Mais est-ce bon ou pas ? Ãa dépend des
détails. Ãa dépend de si la société numérique dans laquelle tu participes
est juste ou injuste. Si elle est injuste, le vrai but n'est pas l'inclusion
numérique mais plutôt notre extraction numérique de cette société injuste.
Nous devrions chercher à nous échapper de la société numérique injuste.
Quelles sont les menaces à notre liberté dans la société numérique ?
En principe, j'ai neuf menaces à traiter si j'ai le temps.</p>
+<p>Mais une menace à la base de beaucoup d'autres, c'est le logiciel dont les
utilisateurs n'ont pas le contrôle, c'est-à -dire les programmes pas libres.
Donc, je présente d'abord la question du <a href="/node/10307"
class="alinks-link" title="Logiciel libre">logiciel libre</a>. En anglais, je
dois dire « Free Software » et <em>free</em>, en anglais, est
ambigu. Ce mot signifie ou « libre » ou « gratuit ».
Mais dans ce cas, il signifie « libre », uniquement
« libre ». Il ne signifie pas « gratuit ». Le logiciel
libre n'est pas forcément gratuit, pas toujours, souvent oui, mais pas
toujours et pas forcément. Et ce n'est pas la question. Le prix est une
question secondaire. Pas besoin de traiter cette question secondaire, elle ne
m'intéresse pas tant. Donc, en anglais, je dois expliquer qu'il signifie
« libre » et pas « gratuit » ou « gratis »,
le mot anglais pour
« gratuit » est « gratis ».</p>
+<p>Donc pour nous, peu importe si tu paies une copie d'un programme ou reçois
cette copie gratuitement. La question pour nous, c'est : quand tu as reçu
ce programme, qu'est-ce que tu as ? Est-ce que ce programme respecte ta
liberté et ta communauté ou pas ? </p>
+<p>Mais c'est quoi un programme, c'est quoi un ordinateur ? Un ordinateur
est une machine très simple conceptuellement, qui ne sait faire qu'une
chose : prendre la prochaine instruction et faire ce qu'elle dit, prendre
la prochaine instruction et faire ce qu'elle dit, prendre la prochaine
instruction et faire ce qu'elle dit⦠Des millions de fois par seconde. Mais
c'est toujours pareil. Les instructions viennent d'un programme. Et selon
quelles instructions le programme contient, le même ordinateur peut faire
n'importe quoi. Dans quelques limites, il y a des choses impossibles que
l'ordinateur ne peut pas faire. Hormis les choses impossibles, n'importe quel
ordinateur peut faire n'importe quoi selon quel programme il exécute.</p>
+<p>Qui donne les instructions à ton ordinateur ? Tu peux croire que
c'est toi. Mais en vérité, c'est quelqu'un d'autre. Tu peux croire que ton
ordinateur t'obéit, tandis qu'en vérité il obéit en premier à quelqu'un
d'autre et à toi seulement quand l'autre l'autorise.</p>
+<p>Je peux expliquer la question du logiciel libre en trois mots :
liberté, égalité, fraternité. C'est-à -dire les choses que l'Ãtat
français ne respecte plus.</p>
+<p><em>Applaudissements</em></p>
+<p>Liberté parce que l'utilisateur d'un programme libre est libre dans son
informatique. </p>
+<p>Ãgalité parce que le programme libre ne fournit à personne aucun pouvoir
sur personne. Les utilisateurs sont égaux. </p>
+<p>Et fraternité parce que le logiciel libre encourage la coopération entre
ses utilisateurs.</p>
+<p>Pour n'importe quel programme, il y a deux possibilités : ou les
utilisateurs ont le contrôle du programme ou le programme a le contrôle des
utilisateurs. Il n'y a pas d'autre possibilité. C'est toujours l'un ou
l'autre. Quand les utilisateurs ont le contrôle du programme, nous l'appelons
du logiciel libre. Et pourquoi ? C'est quoi la liberté ? La liberté
est d'avoir le contrôle de ta propre vie, le contrôle des activités que tu
fais dans ta vie. Mais si tu utilises un programme pour faire l'activité, le
contrôle de l'activité requiert le contrôle du programme. Donc si les
utilisateurs ont le contrôle du programme, ce programme respecte leur liberté
et leur communauté, donc c'est du logiciel libre. Et pour que les utilisateurs
aient le contrôle de ce programme, il doit porter les quatre libertés
essentielles. Nous arrivons aux critères concrets du logiciel libre.</p>
+<p>La liberté zéro est celle d'exécuter le programme comme tu veux pour
n'importe quel but.<br />
+La liberté 1 est la liberté d'étudier le fonctionnement du programme et de
le changer pour qu'il fasse ton informatique, pour qu'il fasse tes activités
informatiques comme tu veux. Cette liberté, pour être pratique, requiert la
disponibilité du <a href="/node/10308" class="alinks-link" title="Code
source">code source</a> du programme. Voilà du code source d'un programme
très simple. Le code source est comme un mélange de mathématique et
d'anglais. Si tu as appris le langage de programmation, tu peux lire le code,
comprendre ce qu'il fait et le changer pour faire d'autres choses. Mais pour
l'exécuter, il faut le convertir en forme exécutable, une série de 1 et de
0, énigmatique, très difficile à comprendre. Pour un petit programme comme
ça, le programmeur pourrait comprendre sans beaucoup de travail ce que les 1
et 0 signifient. Mais pour un grand programme, ce travail est énorme et très
difficile. Ãa s'appelle l'ingénierie inverse.</p>
+<p>Si le développeur disait aux utilisateurs : « Oui, tu es libre
de changer mon programme et on fait l'ingénierie inverse », ça serait
se moquer des utilisateurs, ce n'est pas vraiment la possibilité pratique de
faire des changements. Donc la liberté n°1 exige la disponibilité pour les
utilisateurs du code source du programme .</p>
+<p>Ces deux libertés fournissent ensemble le contrôle séparé du programme.
C'est-à -dire que chaque utilisateur a séparément le contrôle de ses copies.
Je peux changer mes copies et tu peux changer tes copies, séparément.</p>
+<p>Voilà quatre utilisateurs d'un programme dont un change le programme et
les trois autres l'utilisent tel quel. Le contrôle séparé est nécessaire
mais ne suffit pas parce que beaucoup d'utilisateurs ne sont pas des
programmeurs, ne savent pas programmer. Ils font d'autres choses dans la vie.
Comment peuvent-ils participer dans l'exercice du contrôle sur ce programme
sans savoir le faire directement ? Par le contrôle collectif, c'est-Ã
-dire la liberté de collaborer avec d'autres en exerçant le contrôle de ce
programme.</p>
+<p>Voilà au-dessus un groupe de trois utilisateurs qui collaborent en faisant
des changements de ce programme. Les deux à droite, changent directement le
code. Ãvidemment, ce sont des programmeurs. Le troisième, à gauche, ne
change pas directement le programme. Peut-être qu'il ne sait pas le faire.
Mais, par sa participation dans le groupe, il participe aux décisions de quels
changements à faire. Et comme ça, il participe dans le contrôle de ce que
fait ce programme.</p>
+<p>En bas, il y a deux autres utilisateurs qui ne participent pas dans le
groupe et utilisent le programme tel quel, la version originale. Pourquoi
est-ce qu'ils ne participent pas ? Nous ne savons pas. Il y a beaucoup de
raisons possibles. Peut-être qu'ils ne se connaissent pas. Peut-être que les
deux en bas ont d'autres désirs, d'autres idées de comment changer ce
programme. Peut-être qu'ils ne veulent pas utiliser la version modifiée de ce
groupe. Peut-être qu'ils voudraient mais ne connaissent pas le groupe, et
demain ils commenceront à collaborer tous les cinq. Qui sait ? </p>
+<p>Le contrôle collectif, c'est la liberté de collaborer avec ceux qui
veulent collaborer avec toi. Et le contrôle collectif requiert deux libertés
essentielles. La liberté deux est de faire des copies exactes du programme
pour les donner ou les vendre aux autres, quand tu veux. Et la liberté trois
est de faire des copies de tes versions modifiées pour les donner ou vendre
aux autres, quand tu veux. Avec ces deux libertés, les utilisateurs ont le
contrôle collectif. Parce que chaque membre du groupe, s'il fait une version
modifiée, par la liberté trois il peut faire d'autres copies de cette version
modifiée pour les transmettre à d'autres membres du groupe. Puis eux, par
leur liberté numéro deux, peuvent en faire d'autres copies de la même
version. Ce seront des copies exactes de la version qu'ils ont reçue. Donc ils
peuvent donner ou vendre ces copies aux autres jusqu'Ã ce que tout le groupe
possède des copies. Mais ils peuvent aussi offrir des copies aux
autres et peuvent même publier cette version, c'est-à -dire offrir des
copies au grand public.</p>
+<p>Quand le programme porte ces quatre libertés, de manière complète, les
utilisateurs ont le contrôle de ce programme qui se qualifie de logiciel
libre. Et c'est donc la manière éthique et juste de distribuer des copies
d'un programme. Mais si une de ces libertés manque ou est incomplète, en ce
cas, les utilisateurs n'ont pas vraiment le contrôle du programme. C'est donc
le programme qui a le contrôle des utilisateurs, et le propriétaire du
programme qui a le contrôle du programme. Donc ce programme, pas libre, est un
instrument du pouvoir injuste de son propriétaire sur ses utilisateurs. Voici
pourquoi nous l'appelons un programme « privateur ». Parce que la
nature de sa manière de distribution est de priver de la liberté aux
utilisateurs. Un programme privateur est injuste. L'existence même d'un
programme privateur est une injustice. Il ne faut jamais participer au
développement d'un programme privateur, ni sa promotion, parce que ça produit
du mal.</p>
+<p>C'est déjà une injustice mais ça mène à une autre injustice. Parce
qu'aujourd'hui, les propriétaires sont très conscients de leur pouvoir et
calculent finement jusqu'Ã quel point ils peuvent maltraiter leurs propres
utilisateurs pour gagner plus d'argent à leurs dépens. C'est ce qu'ils font
normalement. Ils le font par l'introduction des fonctionnalités malveillantes
dans les programmes privateurs. C'est le cas normal, ce n'est plus l'exception,
c'est le cas normal qu'un programme privateur contienne des fonctionnalités
malveillantes. Par exemple, des fonctionnalités de flicage. Voilà le Swindle
d'Amazon. Swindle signifie « escroquerie ». C'est le nom approprié
de ce produit qui est un lecteur de livre numérique, qui flique les
utilisateurs. Ce produit fait de la lecture orwellienne parce qu'il transmet de
temps en temps, à Amazon, le titre du livre et le numéro de la page. Et si
l'utilisateur tape des notes sur un passage, elles sont transmi
ses à Amazon. Si l'utilisateur souligne quelques passages, c'est transmis Ã
Amazon. Flicage total de la lecture.</p>
+<p>Les fonctionnalités de flicage existent dans beaucoup de programmes
privateurs, dans Windows, dans Mac OS, les i-Things, en Flash Player, aussi
dans presque tous les téléphones portables, aussi dans beaucoup
d'applications, toutes les applications de <i>streaming</i> fliquent
lâutilisateur. Parce que l'application fonctionne avec un service et le
service exige que l'utilisateur s'identifie pour payer. Donc il sait qui a
payé, il identifie l'utilisateur et il prend note de quelles Åuvres cet
utilisateur a regardé. Flicage total. Voici une raison qui suffit pour refuser
toutes les applications de <i>streaming</i>. Et je les refuse. Même les
applications pour faire de la lumière pour un téléphone fliquent
l'utilisateur. Quelqu'un a investigué : ces applications transmettent des
données à plusieurs sites. Pourquoi ? Elles n'ont pas besoin de données
pour allumer tout l'écran, mais évidemment c'était le but des développeurs
de fliquer les utilisat
eurs. Ils le font parce qu'ils peuvent.</p>
+<p>Il y a aussi les menottes numériques, c'est-à -dire les fonctionnalités
pour restreindre l'utilisateur, pour lui bloquer de faire ce qu'il voudrait
faire. Par exemple, d'imposer du contrôle d'accès aux données dans la
machine de l'utilisateur, pour lui nier l'utilisation des données qu'il a
acquises. Par exemple, voilà l'horrible disque « raie bleu »
[Blu-ray, NDT] qui contient des menottes numériques pour bloquer la libre
utilisation des données dans le disque. Et dans le monde libre, nous n'avons
pas trouvé de manière pour rompre ces menottes, donc il faut les refuser. Il
faut refuser l'utilisation de n'importe quel produit conçu et fabriqué pour
te restreindre, pour ta liberté. Moi je n'ai jamais utilisé un disque
« raie bleu » et je ne l'utiliserai jamais sans avoir un programme
libre capable de rompre les menottes et offrir l'accès libre aux données dans
le disque. Ah, il y avait un libriste qui faisait des courses avec ses en
fants, et devant la caisse il a trouvé dans le chariot un petit sac avec
dedans un disque porteur de menottes numériques, il dit : « Sacré
bleu ! ».</p>
+<p>Les menottes numériques se trouvent dans beaucoup de produits
informatiques. Dans Windows, dans Mac OS et dans les i-Things. Je crois aussi
dans Android, dans FlashPlayer, dans le Swindle d'Amazon, et beaucoup d'autres
programmes. Ce doit être un délit. La fabrication ou la vente des produits
avec des menottes numériques devraient être punies par des années en
prison.</p>
+<p>Il y a aussi les portes dérobées pour attaquer l'utilisateur. Une porte
dérobée est une fonctionnalité malveillante qui accepte des commandes de
quelqu'un, souvent le propriétaire de ce programme même, qui a développé la
porte dérobée, qui garde aussi le secret pour l'utiliser. Et la porte
dérobée s'utilise pour donner des mauvais coups à l'utilisateur. Parce que
celui qui emploie la porte dérobée peut l'utiliser pour faire des coups Ã
l'utilisateur, sans lui demander l'autorisation de les faire. Et qu'est-ce
qu'il peut faire ? Ãa dépend du code qui implémente chaque porte
dérobée, ça varie selon les cas. Mais dans le Swindle d'Amazon, il y a une
porte dérobée pour supprimer à distance les livres. Nous le savons par
l'observation : en 2009, Amazon a supprimé des milliers de copies d'un
livre, dans un acte orwellien. Et c'était quel livre ? C'était
<i>1984</i> de George Orwell. Suite à beaucoup de critiques, Amazon a dit
qu'il n
e le ferait jamais plus. Mais c'était un mensonge, parce que quelques années
plus tard, Amazon est revenu à supprimer des livres. Amazon a dit qu'il ne le
ferait jamais plus, sauf sous ordre de l'Ãtat. Si tu as lu <i>1984</i>, ce
n'est pas très réconfortant. </p>
+<p><em>Rires du public</em></p>
+<p>Mais en vérité, Amazon de nouveau supprime des livres même sans ordre de
l'Ãtat, arbitrairement. Et d'autres programmes aussi contiennent des portes
dérobées. On ne peut pas savoir si le programme contient une porte dérobée,
sauf en ayant de la chance, Ã observer les effets. Comme des utilisateurs ont
observés la disparition d'un livre. J'ai rencontré quelqu'un qui m'a dit
être en train de lire <i>1984</i> quand il a disparu.</p>
+<p>Il y a aussi la censure directe. Apple était le pionner de la censure des
applications. Le iPhone était le premier ordinateur d'utilisation générale,
fabriqué pour imposer de la censure des applications. L'utilisateur ne pouvait
plus installer les applications de son choix, il était limité à installer
les applications approuvées par Apple. Et quand les utilisateurs ont trouvé
des mécanismes pour éviter la censure, ils l'appelaient <i>jailbreak</i>.
<i>Jailbreak</i> signifie « s'échapper de la prison ». Donc notre
terme pour de tels ordinateurs est <i>jail</i>, « prison ». VoilÃ
une prison, un « ordinateur-prison ».</p>
+<p>Il y a aussi des portes dérobées universelles. Ãa veut dire des portes
dérobées avec le pouvoir d'imposer des changements arbitraires du code même.
Windows contient une porte dérobée depuis au moins Windows XP. C'est dans
Windows XP qu'un investigateur a démontré la présence d'une porte dérobée
universelle. Microsoft ne l'admettait jamais, mais chez Windows 10, Microsoft a
annoncé avec fierté la présence d'une porte dérobée universelle :
Microsoft peut imposer des changements de logiciel quand il veut. L'utilisateur
est totalement à la merci de Microsoft, impuissant.</p>
+<p>Il y a aussi une porte dérobée universelle dans le Swindle d'Amazon et
dans presque tous les téléphones portables. Dans les téléphones portables,
cette porte dérobée s'utilise pour les convertir en dispositifs d'écoute,
qui écoutent tout le temps et transmettent toute la conversation qu'ils
entendent. Et pas besoin de parler directement dans le micro, ils peuvent
t'écouter depuis l'autre bout de la salle. Et si tu veux récupérer ta vie
privée en éteignant le téléphone, quelle surprise ! Il n'y a pas
vraiment d'interrupteur, seulement un bouton qui signifie « s'il te
plaît, éteins-toi ». Et s'il ne veut pas s'éteindre, s'il a été
converti en dispositif d'écoute, il fait semblant de s'éteindre pendant qu'il
continue de fonctionner, écouter et transmettre tout le temps.</p>
+<p>La seule manière d'éviter de récupérer la vie privée est d'enlever
toutes les piles, pas seulement la grande piles, mais toutes les piles pour
être sûr. Il y a des modèles qui contiennent une pile secondaire qui suffit
pour que le dispositif continue de fonctionner pour quelque temps.</p>
+<p>Donc, j'appelle les téléphones portables « le rêve de
Staline », parce qu'ils transmettent toujours des signaux qui informent
le réseau de téléphonie où se trouve à ce moment le téléphone. Donc ils
fliquent tous les mouvements des gens et leurs conversations. Si Staline avait
pu distribuer de tels dispositifs à tous les habitants de l'Union soviétique,
il l'aurait fait, mais la technologie n'existait pas encore. Aujourd'hui, elle
existe.</p>
+<p>Je refuse d'être fliqué comme ça donc je n'ai pas de téléphone
portable. C'est mon devoir de citoyen.</p>
+<p>Autre forme de sabotage des utilisateurs de privateur : quand
Microsoft découvre des erreurs de sécurité dans Windows, il les montre à la
NSA, l'agence d'espionnage des Ãtats-Unis, avant de les corriger, pour que la
NSA ait l'opportunité d'envahir les ordinateurs des autres, de n'importe qui.
Crois-tu que l'Ãtat français doive utiliser Windows ? Personne ne doit
utiliser Windows. Mais le fait que nous savons que Microsoft agit comme ça, ne
signifie pas que les autres ne le font pas. Nous ne savons rien sur les autres.
Ce sont quelques exemples du « maliciel privateur ». Mais que
signifie le « maliciel » ? Un programme conçu pour maltraiter
son utilisateur.</p>
+<p>Souvent, les conversations au sujet du maliciel se limitent aux virus,
c'est-à -dire les programmes qui ne devraient même pas être présents dans
l'ordinateur. Mais ça c'est le refus de considérer l'autre moitié du sujet
du maliciel, c'est-Ã -dire les produits informatiques qui sont du maliciel
comme Windows, Mac OS, les i-Things, Android, Flash Player et beaucoup
d'autres. J'ai présenté assez d'exemples pour démontrer que presque tous les
utilisateurs du privateur sont déjà les victimes du maliciel privateur. Mais
nous connaissons un tas d'autres exemples, des dizaines. Dans <a
href="http://gnu.org/proprietary/"
title="http://gnu.org/proprietary/">http://gnu.org/proprietary/</a>, tu
trouveras des listes organisées d'exemples.</p>
+<p>Et pourquoi est-ce qu'ils le font ? Pour leurs gains. Ils ont trouvé
des manières de gagner plus d'argent aux dépens de leurs utilisateurs en les
maltraitant.</p>
+<p>Les exemples que nous connaissons sont peut-être des dizaines. Il y a des
milliers de programmes privateurs dont nous ne savons rien. Et il est
impossible d'investiguer. Il y a des manières de trouver, de chercher des
fonctionnalités malveillantes visibles. Mais il y a aussi des fonctionnalités
malveillantes cachées et très difficiles à découvrir. Donc, dans quelques
cas, nous connaissons les fonctionnalités malveillantes et ces programmes sont
du maliciel établi, démontré. Et dans les autres cas, le programme peut
être du maliciel mais nous ne savons pas et nous ne pouvons pas savoir.</p>
+<p>Celui qui nous bloque pour investiguer est le même qui aurait pu le faire.
Donc nous ne pouvons pas nous confier à lui. Et donc chaque programme
privateur est ou du maliciel démontré ou du maliciel possible. Il ne peut
jamais y avoir une base rationnelle pour se confier à un programme privateur.
C'est la foi aveugle ou rien. Et souvent, la foi aveugle en quelqu'un qui a
déjà trahi cette foi.</p>
+<p>Donc pour avoir une base rationnelle pour te confier à un programme, il
doit être libre. Dans le logiciel libre, les utilisateurs ont une défense
contre le maliciel. Les utilisateurs ont le contrôle du programme. Ils peuvent
lire le code source et s'ils trouvent quelque chose d'injuste, de mauvais, ils
peuvent corriger le code. C'est la seule défense connue. On voit qu'elle n'est
pas parfaite mais c'est de beaucoup meilleur que d'être sans défense comme
les utilisateurs du privateur.</p>
+<p>Donc il faut s'échapper du logiciel privateur. Il faut venir vivre avec
nous dans le monde libre que nous avons construit. Nous l'avons construit avec
le système d'exploitation <a href="/node/10299" class="alinks-link"
title="GNU">GNU</a> et le noyau Linux. J'ai commencé le développement du
système GNU en 84. Je voulais rendre possible l'utilisation d'un ordinateur en
liberté, ce qui était impossible parce que l'ordinateur ne sait pas
fonctionner sans système d'exploitation installé. Mais à l'époque, il n'y
avait aucun système d'exploitation libre pour les ordinateurs modernes. Tous
étaient privateurs et comme si l'utilisateur perdait sa liberté. Mais en tant
que développeur des systèmes d'exploitation, j'ai décidé d'en développer
un qui serait libre, 100 % de logiciel libre, donc qui respecterait
complètement la liberté et les droits de l'humain des utilisateurs.</p>
+<p>L'année 91, GNU était presque complet mais un composant essentiel
manquait : le noyau. Cette année-là , M. Torvalds a commencé le
développement de son noyau Linux. Linux, en 91, était privateur. Mais en 92,
il l'a libéré. Il a publié le code source de Linux sous une des licences
libres. à ce moment, il était possible de mettre Linux dans le dernier vide
de GNU pour faire la combinaison, le système GNU et Linux. Et c'est depuis 92
qu'il est possible d'utiliser un PC en liberté, grâce à notre système.</p>
+<p>Je suppose que tu auras entendu dire « j'utilise Linux ».
Beaucoup disent qu'ils utilisent Linux, mais c'est faux. En vérité, ils
utilisent le système GNU avec Linux. Ils ne reconnaissent pas notre travail.
Ce n'est pas beau d'attribuer notre travail à quelqu'un d'autre. Nous avons
besoin de la reconnaissance de notre travail pour promouvoir notre campagne
pour la liberté des utilisateurs. Nous n'avons pas complètement gagné. Nous
avons établi un monde libre dans un grand monde soumis. Donc il reste beaucoup
de luttes et nous avons besoin de la reconnaissance de notre travail que nous
avons déjà fait pour recruter des gens pour lutter. Ce qui est très triste,
c'est que M. Torvalds n'est pas d'accord avec nos idées de liberté. Alors
quand les gens lui attribuent notre travail, le résultat est qu'ils suivent la
philosophie de Torvalds au lieu de la nôtre. Donc ils n'apprennent pas Ã
valoriser la liberté, à lutter et donc notre lutte est affaibl
ie par cette erreur. Donc ce n'est pas qu'une insulte à nous, mais cela
abîme le futur de tout le monde. Prière donc de dire « j'utilise GNU et
Linux ». Prière de nous donner la reconnaissance égale.</p>
+<p>En principe, GNU et Linux est un système libre, mais dans la pratique pas
toujours. Il y a beaucoup de variantes du système GNU et Linux, chacune
développée par quelqu'un qui ajoute d'habitude d'autres programmes au
système. Ces programmes peuvent être libres ou pas. Mais quand il ajoute des
programmes pas libres, le résultat est un système pas complètement libre qui
ne respecte pas en sa totalité la liberté de l'utilisateur.</p>
+<p>Un système d'exploitation est une collection de beaucoup de programmes,
des milliers de programmes. Et pour qu'une collection respecte la liberté de
l'utilisateur, chaque composant doit la respecter. S'il y a même un seul
composant qui prive de la liberté, la collection prive de la liberté par ce
composant. Donc l'adjonction d'un seul composant pas libre produit un système
pas libre. C'est le cas usuel. Il y a plus de mille distributions GNU et Linux,
presque toutes contiennent des programmes privateurs, il y en a plus ou moins
dix qui sont totalement libres. Regarde <a href="http://gnu.org/distros"
title="http://gnu.org/distros">http://gnu.org/distros</a> pour la liste des
distributions libres.</p>
+<p>Comment rendre libre un programme ? D'abord il faut noter que selon la
loi actuelle injuste du droit d'auteur, n'importe quel programme, par le fait
d'être écrit, porte automatiquement un droit d'auteur. Et, par défaut, cette
loi interdit toutes les quatre libertés : interdit de faire des copies,
interdit de faire des changements, interdit de distribuer des copies, et même,
dans beaucoup de pays, interdit d'exécuter le programme sans autorisation.
Parce que pour que le programme s'exécute, il faut le copier, il faut que
l'ordinateur copie le programme dans la mémoire et cela même est interdit,
dans beaucoup de pays, par le droit d'auteur.</p>
+<p>Comment donc le programme peut être libre ? Les détenteurs du droit
d'auteur sur le code peuvent le libérer par une déclaration formelle
octroyant les quatre libertés à tout utilisateur possédant une copie. Et
cette déclaration s'appelle une licence de logiciel libre. Ãvidemment, il y a
beaucoup de manières d'écrire des licences libres ; il y a en beaucoup
et elles sont différentes. Les différences ont des conséquences pratiques,
elles ne sont pas équivalentes. Toutes, pour se qualifier de licence libre,
doivent octroyer de manière adéquate les quatre libertés. Mais il y a des
manières différentes de le faire.</p>
+<p>Il y a deux classes principales de licences libres. Il y a les licences
faibles et les licences de gauche d'auteur, en anglais
« copyleft », en français « gauche d'auteur ».
« Copyright » signifie le droit d'auteur donc
« Copyleft » signifie « le gauche d'auteur ». Les
licences faibles permettent presque n'importe quoi. Et ça parait très simple,
mais c'est faible. Quand les développeurs disent : « Fais ce que tu
veux », les entreprises répondent : « Ah oui, merci »,
et font des version modifiées privatrices pour soumettre des utilisateurs avec
le code que l'autre avait publié comme libre. Je l'avais vu en 85 quand
j'avais un programme à distribuer pour le système GNU, j'avais déjà vu ce
problème des licences faibles, donc j'ai inventé le gauche d'auteur, qui
s'utilise dans la <a href="/node/10302" class="alinks-link" title="GPL">GPL</a>
de GNU, la GNU General Public
License, GPL de GNU.</p>
+<p>Mais qu'est-ce que dit le gauche d'auteur ? Le gauche d'auteur impose
une condition sur l'exercice des libertés 2 et 3, c'est-à -dire sur la
distribution de copies ou exactes ou modifiées. Et la condition dit :
« Quand tu distribues des copies, tu dois respecter les mêmes libertés
pour les utilisateurs suivants que je t'ai données ». C'est-à -dire que
l'intermédiaire n'a pas le droit d'ôter la liberté et redistribuer le code
comme du logiciel privateur. Il est obligé, formellement, de distribuer les
copies sous la même licence et avec le code source, de manière que les
utilisateurs suivants, qui reçoivent le code de ses mains, aient les mêmes
libertés que lui. Et comme ça, la liberté arrive à tout utilisateur, parce
que les intermédiaires sont interdits d'ôter la liberté.</p>
+<p>Et le résultat d'utiliser le gauche d'auteur, est que les entreprises
mêmes collaborent dans le développement de la version libre. Se voyant
interdites de faire des versions privatrices, elles choisissent de participer
dans la communauté. Donc si tu développes un programme libre, il est très
important de protéger la liberté de tout utilisateur contre ces entreprises
en leur niant l'option de convertir ton code en privateur.</p>
+<p>Je suppose que tu as entendu l'expression « <a
href="/position-sur-la-terminologie-logiciel-libre-open-source"
class="alinks-link" title="Position sur la terminologie logiciel libre - open
source">open source</a> » et tu auras noté que je n'ai jamais dit cette
expression. Ce n'est pas la même chose que le logiciel libre. C'est le slogan
d'une réaction contre nos idées libertaires. Une réaction qui cherchait Ã
séparer notre logiciel de nos principes, de notre philosophie politique, de
notre éthique. L'idée était d'inventer un autre nom, pour inventer un autre
discours et donc pour choisir quelles idées mettre dans leur discours. Et ils
ont choisi uniquement les niveaux superficiels pratiques, du logiciel libre en
rejetant la base morale. Et donc, dans leur discours, ils ne citent que les
valeurs pratiques superficielles, comme la bonne qualité du code. Pour nous,
si tu développes et distribues un programme, c'est ton devoir moral de
respecter la li
berté des utilisateurs de changer et redistribuer ce programme. Mais pour
ceux d'<i>Open Source</i>, ils refusent de le dire. Ce qu'ils disent est :
« Si tu développes et distribues un programme, il peut être de ton
intérêt pratique de permettre que les utilisateurs modifient et redistribuent
ce programme parce que, comme ça, ils pourraient améliorer la qualité du
code ». Donc pour nous, les valeurs sont les droits de l'humain. Je ne
dis pas les droits de l'homme parce que ces droits ne sont pas que pour les
hommes, donc je dis les droits de l'humain. Mais pour eux, ce n'est pas une
question des droits de l'utilisateur, uniquement l'avantage pratique du
développeur. Donc ils acceptent, ils donnent pour acquis, que le développeur
peut légitimement nier cette liberté aux utilisateurs. C'est le contraire de
notre idée fondamentale. Un programme privateur est une injustice.</p>
+<p>Donc cette différence est profonde. Mais au niveau superficiel, les deux
sont presque pareil. La différence est au niveau des valeurs. Malheureusement,
en 98, quand ils ont inventé cette expression, ils étaient la majorité de la
communauté et ils avaient l'appui de presque toutes les entreprises dans la
communauté libre. Les médias importants et les politiciens ont suivi l'argent
et donc, dès lors, dans les médias importants, on ne voit presque jamais
« logiciel libre », énormément, uniquement <i>open source</i>.
Nous devons faire un effort continu d'informer les utilisateurs de notre
logiciel, qu'il existe toujours le mouvement logiciel libre, que nous ne sommes
pas d'accord avec les idées d'<i>Open Source</i> que d'autres leurs ont
présentées.</p>
+<p>Chaque semaine, je reçois plusieurs messages me remerciant des
contributions que j'ai faites à l'<i>open source</i>. Et je dois
répondre : « Je n'ai rien fait pour l'<i>open source</i>, je ne
suis pas d'accord, c'est l'idée des autres qui rejettent le mouvement logiciel
libre. » Beaucoup pensent que j'ai lancé le mouvement <i>Open
Source</i>. Il n'y a pas de mouvement <i>Open Source</i>. L'idée fondamentale
d'<i>open source</i> est de ne pas être un mouvement, de ne pas lutter. Il n'y
a pas de pourquoi lutter. C'est leur idée, c'est le non-mouvement <i>Open
Source</i>. Mais je ne l'appuie pas.</p>
+<p>J'ai même vu des articles qui m'appelait « le père d'<i>open
source</i> » ! Ohhhhhhhhhhhh !!! Qu'est-ce que je peux
faire ? J'ai envoyé une lettre à l'éditeur disant « si je suis le
père d'<i>open source</i>, il a été conçu par l'insémination artificielle,
utilisant de la semence volée, sans mon autorisation ». Puis j'explique
les idées du mouvement « logiciel libre » et je présente son nom.
Et voici le but de la lettre, que les lecteurs de ce magazine connaissent les
idées du logiciel libre, mais je commence par une blague parce que j'aime les
blagues.</p>
+<p>Enfin, si tu es d'accord avec ceux d'<i>Open Source</i>, avec les gens
d'<i>Open Source</i>, tu as le droit de le dire. Mais si tu es d'accord avec le
logiciel libre, prière de le montrer aux autres, prière de ne pas dire
<i>open source</i>.</p>
+<p>Moi, je ne le dis jamais, sauf pour expliquer pourquoi je ne suis pas
d'accord avec eux. Et c'est un appui important à notre mouvement que tu dises
toujours « logiciel libre » et jamais « open source ».
C'est l'appui clair à notre mouvement, nous en avons besoin. Si tu veux, avec
très peu de temps, nous appuyer, voici la manière.</p>
+<p>Les écoles doivent enseigner uniquement le logiciel libre parce que les
écoles ont une mission sociale d'éduquer des bons citoyens d'une société
forte, capable, indépendante, solidaire et libre. Dans l'informatique, ça
veut dire enseigner uniquement du logiciel libre pour graduer [diplômer, NDT]
des utilisateurs habitués aux logiciels libres. L'école ne doit jamais
enseigner un programme privateur parce que donner aux jeunes du logiciel
privateur est comme leur donner du tabac. C'est semer de la dépendance dans la
société. Il ne faut pas.</p>
+<p>Il y a aussi la question de l'éducation morale dans la citoyenneté. Les
écoles doivent éduquer chaque élève à coopérer avec les autres, à être
un bon citoyen d'une société solidaire. Il faut enseigner l'habitude d'aider
les autres. Donc chaque classe doit avoir la règle suivante :</p>
+<p>- les élèves : si tu apportes un programme à la classe, tu ne peux
pas le garder pour toi, tu dois le partager, y compris son code source, avec
les autres dans la classe car cette classe est un lieu pour partager les
connaissances. Donc il n'est pas autorisé d'apporter un programme privateur Ã
cette classe, sauf pour l'ingénierie inverse. </p>
+<p>- l'école, pour donner le bon exemple, doit suivre sa propre règle, doit
apporter uniquement des programmes libres à la classe et partager des copies,
y compris des codes sources, avec tous ceux dans la classe qui veulent des
copies, sauf pour les exercices de l'ingénierie inverse.</p>
+<p>Mais il y a aussi l'éducation à la programmation. Chaque programme
incorpore des connaissances. S'il est privateur, il nie ces connaissances aux
étudiants. Le programme privateur est donc l'ennemi de l'esprit de
l'éducation et ne doit jamais être toléré dans une école, sauf pour faire
de l'ingénierie inverse. Le programme libre offre ses connaissances aux
étudiants. Le programme libre appuie l'éducation. Et comment apprendre Ã
écrire bien le code ? Il faut lire beaucoup de code et écrire beaucoup
de code. Mais seulement le logiciel libre offre l'opportunité de lire le code
des grands programmes qui s'utilisent. Puis il faut écrire beaucoup de code.
Pour apprendre à écrire du code pour des grands programmes, il faut écrire
beaucoup de code pour des grands programmes, mais il faut commencer par le
petit. Que signifie le petit dans le champ d'écrire du code pour des grands
programmes ? Ãcrire des petits programmes n'est pas même commencé. Non
, le commencement, c'est d'écrire des petits changements dans des grands
programmes. Seulement le logiciel libre offre l'opportunité d'écrire des
changements dans des grands programmes qui s'utilisent. N'importe quelle école
peut offrir l'opportunité de maîtriser l'art de la programmation si elle est
une école de logiciel libre.</p>
+<p>Les droits humains dépendent les uns des autres. C'est-à -dire que si nous
perdons un droit humain, il devient plus difficile de protéger les autres
droits humains. Mais vu que nous utilisons de l'informatique pour faire
beaucoup d'activités importantes dans la vie, le contrôle de notre
informatique, c'est-Ã -dire que le logiciel soit libre, est devenu un des
droits humains essentiel pour défendre les autres droits humains. Et parfois,
la liberté exige un sacrifice, c'est la vie ! Il en a été toujours
comme ça. Mais beaucoup maintenant refusent de faire même des petits
sacrifices. Ils disent : « Non, je ne veux pas arrêter d'utiliser
ce programme privateur. C'est très commode ! Si un jour vous me montrez
un programme pour faire ce travail 100 % aussi commode et efficace et fiable
que ce programme-ci, je l'adopterai. » Qu'est-ce que ça signifie ?
Ãa signifie que pour lui, la valeur de la liberté est zéro. Si le sacrifice
qu'i
l ferait pour la liberté est zéro, il valorise la liberté comme zéro. Et
que faire ? Je ne peux pas le forcer à changer d'avis. Mais je peux le
citer comme exemple d'un sot, du sot qui ne valorise pas sa liberté et donc
est dans le chemin pour la perdre.</p>
+<p>Comment appuyer notre cause ? Si tu es programmeur, si tu es bon
programmeur, tu peux écrire des contributions aux programmes libres. Il faut
commencer en développant des contributions aux programmes libres existants.
Après l'avoir fait 20 fois, tu sauras gérer un projet et tu pourras lancer un
projet et tu sauras comment le faire.</p>
+<p>Mais si tu n'es pas programmeur, il y a d'autres manières également
importantes de contribuer. Par exemple organiser le mouvement. L'administration
des organisations activistes pour la liberté est essentielle. Pas besoin de
savoir programmer. Tu peux apprendre à faire des conférences comme celle-ci.
Très, très important. Nous avons beaucoup plus de programmeurs que de
conférenciers. Tu peux persuader des écoles et des Ãtats à migrer au
logiciel libre. Très important. Regarde <a href="http://gnu.org/education"
title="http://gnu.org/education">http://gnu.org/education</a> pour les écoles
et <a href="https://www.gnu.org/philosophy/government-free-software.html"
title="https://www.gnu.org/philosophy/government-free-software.html">https://www.gnu.org/philosophy/government-free-software.html</a>
pour l'autre.</p>
+<p>Si tu es expert dans l'utilisation du système, tu peux aider les autres.
Tu peux lancer un groupe d'utilisateurs de GNU et Linux, ou participer dans un
groupe déjà existant d'utilisateurs de GNU et Linux. Et tu peux dire
« <i>Free Software</i> », « logiciel libre » et jamais
<i>open source</i>. Il y a d'autres manières de nous aider. Regarde <a
href="http://gnu.org/help" title="http://gnu.org/help">http://gnu.org/help</a>
pour d'autres idées. Tu peux aussi adhérer, te faire membre de la <i>Free
Software Foundation</i>, regarde <a href="http://fsf.org/"
title="http://fsf.org/">http://fsf.org/</a>. </p>
+<p>Mais ça c'est une des menaces qui est relationnée avec d'autres menaces Ã
la liberté numérique. Mais il y en a d'autres, par exemple le flicage. Le
numérique facilite le flicage. Quand une activité est numérisée, ça met du
flicage. Par exemple maintenant, aujourd'hui, les restaurants proposent de leur
donner ton nom pour réserver une place. Il y a trente ans, il était possible
de réserver une place : le restaurant écrivait quelques noms sur un
papier et jetait le papier à la fin de la journée. Pas vraiment de flicage.
Mais maintenant c'est un système numérique qui garde toutes les données.
C'est la pratique usuelle. Garder à jamais toutes les données qui sont
évidemment disponibles à l'Ãtat. Il y a du flicage fait directement par
l'Ãtat et du flicage fait par des entreprises, mais toutes les données sont
disponibles aux flics ! Donc pas vraiment de différence.</p>
+<p>Parfois, ils nous fliquent à travers nos produits informatiques. En ce
cas, souvent, ce sont les programmes privateurs qui fliquent, parce que les
utilisateurs n'ont pas le contrôle et n'ont pas la possibilité de supprimer
le flicage. Donc si tu n'utilises jamais du logiciel privateur, ça te protège
de ce chemin de flicage. Mais il y a d'autres chemins. Il y a le flicage qui
fonctionne à travers des systèmes que nous utilisons mais ne nous
appartiennent pas, comme, par exemple, les fournisseurs d'accès Internet et
les services de téléphonie. Nos ordinateurs fonctionnent avec ces services
mais nous ne sommes pas les propriétaires, nous ne pouvons pas changer le
logiciel dans les services pour ne pas nous fliquer. La seule manière de
réduire ce flicage est par l'organisation pratique contre les tendances
d'imposer toujours plus de flicage. Ils utilisent n'importe quelle excuse pour
augmenter le flicage. En France, le terrorisme est un petit danger, comparé Ã
d'autres grands dangers, comme les voitures, le sucre, le tabac. Voici des
grands dangers capables de tuer des millions, qui tuent beaucoup de milliers au
moins. Et voilà le terrorisme qui tue beaucoup moins. Donc il faut éviter la
panique. Mais il y a une grande tendance à utiliser la panique. Est-ce que
c'est un mot français panique ? Oui. Et les politiciens l'exploitent et
augmentent, les médias augmentent la panique. Je connaissais quelqu'un qui,
suite à regarder à la télé plusieurs fois les avions choquant les tours Ã
New York, elle, habitait en Californie, mais elle avait peur de sortir.
Ãvidemment, il ne faut pas les regarder. Heureusement, je n'ai pas de
télé ! Doncâ¦</p>
+<p>Le 11 septembre 2001, j'étais à Washington. Il y avait une réunion cet
après-midi-là , évidemment annulée. Il m'a fallu deux heures pour
reconnaître la prochaine victime : notre liberté serait la prochaine
victime. Donc j'ai commencé à écrire un article appelant les Américains Ã
ne pas attaquer leur propre liberté. Par frustration de ne pas pouvoir trouver
les organisateurs, ne pas pouvoir toucher les organisateurs des attentats, ils
étaient susceptibles d'attaquer leur propre liberté.</p>
+<p>Et le 13 novembre j'étais à Paris pour faire une conférence le lendemain
ici, qui a été malheureusement gratuitement annulée. Je me préoccupais de
la liberté des Français. Je savais que l'Ãtat profiterait de cette excuse
pour réduire les libertés des Français et voici que cela s'est produit. </p>
+<p>C'est à vous de vous organiser contre cette tendance. Vous devez dire
qu'il faut risquer un peu de morts pour garder ce qui est vraiment
essentiel : la liberté. Dans le passé, nous avons gagné des libertés
par des grands sacrifices, des vies. Et les gens étaient disposés à le
faire, à risquer même les grands sacrifices, parce que la liberté était
importante. Et maintenant, ils enlèvent la liberté à tout le monde au nom
d'éviter quelques peu de morts. C'est le contraire. C'est le contraire de la
philosophie qui a acquis la liberté. Maintenant, c'est la philosophie de
perdre la liberté. Il faut comparer le danger du terrorisme avec d'autres
dangers pour reconnaître comment c'est petit, qu'il ne mérite pas de perdre
la liberté, déchirer votre propre liberté.</p>
+<p>Mais qu'est-ce qu'ils font ? Ils font du flicage partout. Quand j'ai
vu les Vélib', j'ai pensé un système de flicage. Il faut ne pas l'utiliser.
Pour moi, je suis habitué à rejeter les systèmes de flicage. J'utilise le
métro mais j'achète des carnets. Je n'ai pas de carte. Je ne veux pas être
fliqué. C'est très important de rejeter les systèmes de flicage qui
s'introduisent dans tous les systèmes que nous utilisons. J'ai une carte de
crédit que j'utilise pour acheter des billets d'avion et rien d'autre.
Rien ! Ah, théoriquement, pour louer une voiture, si je le faisais, mais
ça fait des années que je n'ai pas loué une voiture, je n'ai plus le temps
de conduire moi-même. Trop de courrier. Mais je l'utiliserais comme ça, parce
que les agences de voitures exigent de regarder le permis de conduire donc
elles savent à qui elles louent la voiture. Pas d'anonymat à protéger donc
j'utiliserais la carte. Mais hormis ça, je paie en liquide pour ne
pas être fliqué. </p>
+<p>C'est avec ce type d'organisation que nous pouvons mettre de la pression
contre le flicage. Mais aussi politiquement. Il faut dire aux élus :
« Non au flicage. Le flicage est plus dangereux que les
terroristes ! » Et c'est vrai, parce que le mal que les terroristes
peuvent faire est limité. Mais l'Ãtat sans démocratie pourrait faire du mal
sans limites. Que signifie la démocratie ? Que le peuple a le contrôle
de l'Ãtat, le contrôle des actions de l'Ãtat. Mais l'Ãtat a tendance Ã
agir secrètement. Comment donc avoir le contrôle des actions secrètes de
l'Ãtat ? Il faut savoir ce que fait l'Ãtat. Et comment le savoir ?
Grâce aux héros, aux lanceurs d'alerte, qui révèlent ce que fait l'Ãtat.
La démocratie a besoin des lanceurs d'alerte, c'est-à -dire des sources des
journalistes. Les deux sont synonymes. Mais l'Ãtat n'aime pas que des héros
révèlent leurs actions secrètes. Donc les Ãtats les appellent des espion
s, essaient de les mettre en prison, suite à des procès injustes. Si l'Ãtat
sait toujours qui va où et qui communique avec qui, l'Ãtat peut trouver
toujours les lanceurs d'alerte et le lancement de l'alerte serait trop
difficile, il y aura très peu de lanceurs d'alerte et fin de la
démocratie.</p>
+<p>J'ai donc démontré la limite absolue du flicage, possible dans une
démocratie. Quand le flicage suffit pour identifier, pour fliquer qui va où
et qui communique avec qui, fin à la démocratie. Il faut donc réduire les
niveaux de flicage par accumulation de données, c'est-à -dire au point où il
serait insuffisant pour savoir qui va où et qui communique avec qui.</p>
+<p>Il faut rendre sauve la carrière de lanceur d'alerte. Mais comment le
faire ? Quelques-uns proposent des limites à l'utilisation des données
accumulées. Mais ça ne corrige rien parce que quand les règles sont
proposées, elles disent toujours : « Pour trouver des délinquants
l'Ãtat peut accéder aux données. » Mais quand l'Ãtat dit que le
lancement d'alerte était un crime, voici l'excuse pour utiliser les données.
Ce n'est pas une solution.</p>
+<p>Autre solution proposée, c'est d'exiger chaque fois que l'utilisateur
autorise le stockage de ses données. Mais nous savons que si un service
informatique dit : « En utilisant ce service, vous utilisez le
stockage de vos données », les gens le font. Sauf moi. Moi, si je vois
que le site exige mes données personnelles, je ne l'utilise pas. Je vois que
c'est déjà injuste. Je ne lis pas les politiques de vie privée parce que je
sais que ça ne suffit jamais, dans aucun cas. Dois-je me confier à un site
parce que la politique de vie privée m'assure de quelque chose ? Parce
que qui sait si le site vraiment suit sa politique ? Et les politiques
sont écrites pour avoir des confusions, pour paraître très fortes, tandis
qu'elles sont en vérité très faibles.</p>
+<p>Normalement, ce sera le site qui interprète la politique. Et le site dit
normalement que la gestion a le droit de changer dans le futur cette politique.
Si je donne maintenant les données et le site change la politique après,
l'entreprise sera autorisée à utiliser les données que je lui avais déjÃ
livrées. Il ne faut jamais se confier de ça. Ãa ne peut pas être adéquat.
Donc, qu'est-ce qu'il faut faire ? </p>
+<p>Il faut des lois pour exiger que les systèmes numériques soient conçus
pour ne pas accumuler les données. Ce doit être une loi et il ne faut pas
accepter des excuses. Oui, il est facile de concevoir le site pour fonctionner
de manière qu'il ait besoin des données personnelles. Si l'entreprise veut
fliquer, elle peut construire une telle excuse. Donc il faut rejeter toute
excuse. Il faut dire si, en principe, le service est possible sans accumuler
ces données, il faut le faire sans accumuler ces données.</p>
+<p>Il faut interdire les caméras connectées à l'Internet. Sauf dans des
lieux complètement privés. Si tu veux exposer l'intérieur de chez toi Ã
tout le monde, tu as le droit. Mais si la caméra regarde un lieu où le public
est admis, la connecter à un réseau doit être interdit. Il faut exiger que
toutes les caméras soient des caméras de sécurité en lieu de caméras de
surveillance. C'est quoi la différence ? La caméra de sécurité fait un
enregistrement local accessible uniquement si tu vas au lieu. Donc ça sert
pour observer les délits et pour poursuivre les coupables. Mais ça ne sert
pas au flicage de tout le monde, parce que l'accès aux enregistrements est
trop incommode pour le faire toujours. On le fera quand il y a une raison
spéciale comme un délit, mais pas toujours. Mais une fois que la caméra est
branchée à l'Internet, il est facile de centraliser tous les enregistrements,
de chercher par des programmes de reconnaissance de visage, e
tc. Voilà le flicage général. Donc pour éviter le flicage général, il
faut interdire de telles caméras.</p>
+<p>Il faut exiger que les systèmes matériels soient fabriqués pour ne pas
fliquer les gens. Et ça doit s'appliquer à tous les systèmes, publics ou
privés, qui ont des effets au public. Par exemple, les Velib'. Je crois que
j'ai identifié une manière de faire fonctionner le système des Velib' sans
fliquer les utilisateurs. De manière que les utilisateurs paient et le
système ne sait jamais qui a emprunté un vélo ou qui a rendu un vélo, sauf
dans le cas où il ne rend pas le vélo. En ce cas, le système a besoin de
savoir qui a volé le vélo, ou qui ne rend pas le vélo quand il doit. Donc il
faut faire attention. Il faut donner la priorité à éviter le flicage. Si
nous donnons la priorité à la commodité, si nous acceptons comme des
solutions des systèmes qui fliquent, nous aurons une société de flicage
total.</p>
+<p>Par exemple il faut rejeter Uber parce que c'est un système de flicage. Le
système sait qui a utilisé une voiture de où à où. Donc c'est nettement
pire que les taxis normaux. On peut appeler un taxi normal et payer en liquide
sans qu'il sache qui tu es. Donc j'utilise les taxis normaux, je n'utiliserai
jamais Uber !</p>
+<p>Une autre menace est la censure. Maintenant on voit que beaucoup de pays
censurent l'Internet. La censure est injuste. Et même en Europe, il y a
beaucoup de censure. Maintenant, nous voyons qu'un comédien allemand va être
poursuivi pour insulter quelqu'un. C'est absurde ! Insulter quelqu'un ne
doit jamais être un délit. Sarkozy était célèbre pour poursuivre ceux qui
l'insultaient. Maintenant, c'est Erdogan. Les deux sont plus ou moins
équivalents dans l'injustice. Il faut changer ces lois. En France, même des
postures sur l'histoire sont censurées. En France, il est interdit de dire
qu'il n'y avait pas de génocide des Arméniens. En Turquie, il est interdit de
dire qu'il y avait un génocide des Arméniens. Deux lois également
injustes.</p>
+<p>Et je veux citer un héros que j'admire. Il s'appelait Hrant Dink. Il
était citoyen turc de descendance arménienne, et il cherchait à réconcilier
les deux peuples, mais il a été poursuivi en Turquie pour avoir affirmé
qu'il y avait un génocide des Arméniens. Et quand il a entendu que la France
proposait une loi pour interdire de nier, de dire qu'il n'y avait pas de
génocide des Arméniens, il a dit que si la France adoptait une telle loi,
lui, il irait en France pour nier ce génocide, pour défier l'Ãtat de le
poursuivre. Malheureusement, quand la France a adopté cette loi, il était
déjà mort. Il a été assassiné pour sa politique. Et maintenant la France a
une loi injuste et il n'y a pas de Hrant Dink pour se manifester. C'est à vous
de vous manifester contre cette loi. En France, tant que dure cette loi, il est
impossible de parler de ce sujet honnêtement. Ou on imite l'opinion imposée
par l'Ãtat, ou l'on fait un délit. Hors de la France, on peut
considérer honnêtement cette question. Ce doit être possible en France.</p>
+<p>Beaucoup d'Ãtats imposent des filtres sur l'Internet, imposent le filtrage
aux fournisseurs d'accès. Voici une autre attaque à la liberté des gens.</p>
+<p>Maintenant l'Europe est en train d'imposer une autre forme de
censure : le droit à censurer les recherches de ton nom. Et des pays
essaient d'imposer cette loi aux entreprises mondialement. Ãvidemment, les
entreprises seront obligées de traiter l'Europe comme elles sont obligées de
traiter la Chine.</p>
+<p>Il y a une d'autres formes de censure. En Australie, il y a la censure des
liens, il y a des liens interdits. Ã l'organisation Electronic Frontiers
Australia qui défend les droits humains dans le monde informatique, a été
ordonné de supprimer un lien vers un site étranger, politique, sous la peine
d'une amende de 11 000 dollars par jour. Et c'était quel site ? Ce
n'était pas un site terroriste, c'était presque également horrible, c'était
un site à l'encontre du droit de l'avortement. Mais ils ont le droit de
présenter leur opinion, même en Australie.</p>
+<p>Et en Inde, il y a une autre forme de censure : des fonctionnaires ont
le pouvoir de supprimer des pages sans procès, parce qu'ils considèrent que
les pages insultent la religion de quelqu'un. Autre injustice. La liberté
d'expression comprend le droit d'insulter n'importe quelle idée, y compris
n'importe quelle religion. Et il faut soutenir ce droit. Je propose à tout le
monde de regarder la bande dessinée <i>Jesus and Mo</i>, c'est très, très
drôle. Ãa présente Jésus et Mohammed comme couple homosexuel. Et toujours
des commentaires sur des questions philosophiques et c'est drôle. </p>
+<p>Il faut défendre le droit de dire de telles choses, même si les gens
religieux ne l'aiment pas. Ils n'ont pas le droit d'imposer à tout le monde de
ne pas les critiquer ni de se moquer d'eux. Parce que la liberté d'expression
contient le droit de se moquer de n'importe qui ou n'importe quoi. Même de
moi. Même du logiciel libre.</p>
+<p>Une autre menace est l'utilisation des ordinateurs pour les élections
publiques. On ne sait jamais ce qui se passe dans l'ordinateur. Seulement des
experts sont capables d'étudier le fonctionnement du programme dans
l'ordinateur. Mais ça ne suffit pas. Si c'est aujourd'hui l'élection et il y
a un mois une équipe d'experts a étudié le code de ce programme, comment
savoir si le programme qui s'exécute aujourd'hui est le même que celui qu'ils
ont étudié. Peut-être que quelqu'un a installé ce matin un programme
modifié pour compter mal les votes et ce soir il ré-installera le programme
correct. Le problème d'utiliser les ordinateurs pour voter, c'est qu'on ne
sait jamais si l'ordinateur a compté correctement les votes, il n'y a pas
manière de le vérifier. Il faut voter de manière qu'on puisse vérifier les
résultats, après.</p>
+<p>La votation par Internet est folle, totalement folle, c'est pire encore.
Parce que ça expose l'intégrité de l'élection au risque de la sécurité
d'Internet. Washington D.C. pensait utiliser le vote par Internet. Mais avant
de l'utiliser vraiment, ils ont fait une expérience en défiant quelques
investigateurs à rompre la sécurité et falsifier les résultats. Et une
équipe d'étudiants a falsifié les résultats, a fait gagner un robot
fictionnel. Heureusement, Washington D.C. a rejeté l'idée de voter par
Internet.</p>
+<p>Je crois que c'est l'Estonie qui utilise beaucoup le vote par Internet. Une
équipe a investigué leur sécurité et a déterminé qu'il serait très
facile de rompre la sécurité de leurs serveurs. Pas pour tout le monde, mais
de qui est-ce qu'il faut avoir peur ? Pas n'importe qui, mais plutôt
l'armée de l'Internet de la Russie. Pour la Russie, rompre la sécurité de
l'élection estonienne serait assez facile. Est-ce que les Estoniens veulent
que leurs élections soient déterminées par les Russes, par l'Ãtat de
<i>Poutine</i> [prononcé « putain », NDT]. Est-ce que j'ai dit
quelque chose de drôle ? C'est son nom, n'est-ce pas ? Je ne dis pas
« poutine », ça se trouve au Québec.</p>
+<p>Donc c'est fou d'utiliser les ordinateurs pour voter. Et pourquoi est-ce
qu'ils le proposent ? Pour économiser. Mais combien coûtent les
élections ? C'est très peu comparé à d'autres dépenses de l'Ãtat.
C'est idiot de courir un tel risque pour économiser un petit peu.</p>
+<p>Une autre menace à la liberté, c'est la guerre contre le partage. Que
signifie « partager » ? Partager des copies signifie la
redistribution non commerciale, entre les gens, des copies exactes. Et je crois
qu'il faut être légal. Tout le monde doit avoir le droit de partager des
copies de n'importe quelle Åuvre publiée. C'est très, très utile, et c'est
une forme de coopération entre les gens. Voici la fraternité.</p>
+<p>Pourquoi est-ce que la technologie numérique est utile ? Parce
qu'elle facilite la manipulation, copiage et transmission des données. Y
compris, évidemment, le partage des Åuvres publiées. Mais les éditeurs ne
veulent pas que nous profitions de cette avance technique. Les éditeurs
veulent nous imposer un univers de payer chaque utilisation. Donc ils ont mené
une guerre contre le partage et contre ceux qui partagent, pendant des
décennies. Ils ont commencé avec des insultes. Ils ont appelé ceux qui
partagent des « pirates ». Ah ! C'est absurde, parce que les
pirates attaquent les navires et je crois qu'il faut envoyer la marine pour
mettre fin à la piraterie. Ãa n'a rien à voir avec nos ordinateurs. Attaquer
les navires est très, très mauvais. Partager est bon. Donc il ne faut pas
utiliser le même mot pour tous les deux. Voici la propagande des éditeurs. Je
le rejette. Je refuse d'appeler le partage, piraterie. Mais ils ont le droit
de présenter leurs opinions. Ãa ce n'est pas une guerre. S'ils s'étaient
limités à exprimer des opinions, je ne dirais pas guerre contre le partage.
Mais ils sont allés beaucoup plus loin.</p>
+<p>Il y a plus ou moins trente ans, ils ont commencé à convertir les
produits techniques que nous utilisons chez nous en flics de prison. Pas pour
nous servir, mais plutôt pour nous restreindre. Je veux dire qu'ils ont mis
des fonctionnalités malveillantes de menottes numériques. Ãa s'appelle en
anglais <i>Digital Restrictions Management</i>, DRM. Puis, ils ont acheté dans
plusieurs pays des lois qui interdisent les développements pour rompre les
menottes. Donc nos Ãtats ont pris le parti des éditeurs à notre encontre.
L'Ãtat français a légiféré plusieurs fois des pénalisations de partager.
Enfin, il a éliminé le principe fondamental de la justice : aucune
punition sans procès juste. Le but de l'Hadopi était de punir les gens sans
vrai procès. Le soupçon suffit pour punir quelqu'un, la seule accusation
suffit pour punir.</p>
+<p>Heureusement, l'Hadopi n'a pas fonctionné. Mais on ne peut pas supposer
que toutes leurs mesures injustes s'échoueront. Pas toujours. Il faut
organiser contre de telles lois parce que le but est injuste. Au Japon, ils
sont allés plus loin encore. L'acte de décharger une copie de n'importe quoi,
sans autorisation, est puni par deux ans de prison. Et si ça ne suffit pas, je
suppose qu'ils tueront les gens qui partagent. Parce que pour les éditeurs, il
n'y a pas de limites. Les éditeurs veulent faire n'importe quoi pour réprimer
le partage, la fraternité.</p>
+<p>Pourquoi est-ce qu'ils proposent et imposent cette série de mesures
injustes ? Parce que partager est bon. Et avec la technologie numérique,
partager est facile donc les gens partagent. Et pour que les gens arrêtent de
partager, il faut des mesures cruelles. Donc, il faut mettre fin à cette
guerre en légalisant le partage. Et pour protéger le droit de partager, il
faut interdire les mesures que les éditeurs emploient et pourraient toujours
employer pour nous enlever le droit de partager, comme les menottes
numériques, les DRM. La fabrication de produits avec DRM, ou la vente de tels
produits doit être un délit. Et aussi, l'imposition des contrats selon
lesquels l'utilisateur s'engage à ne pas partager, doit être bloquée. Ce
chemin de nous ôter le droit de partager doit être bloqué. La loi doit dire
que n'importe quel contrat selon lequel l'utilisateur s'engage à ne pas
partager, manque de valeur légale, signé où que ce soit. Même si le contrat
a
été accepté dans un autre pays, dans un autre pays ce contrat ne doit pas
avoir de valeur légale,la force légale. Donc rien ne peut limiter le droit de
partager une Åuvre publiée.</p>
+<p>Les questions des données privées personnelles, c'est une autre question,
rien à voir entre les deux.</p>
+<p>Ãvidemment, les éditeurs diront que si nous partageons des copies, c'est
voler de l'argent aux artistes. Mais c'est absurde. Ce sont les éditeurs qui
volent de l'argent aux artistes ! J'achète des disques de musique
commerciaux. Et quand je les achète, je suis triste de ne pas appuyer les
musiciens. Je sais que les éditeurs de disques ne paient pas les musiciens,
sauf quelque peu de grandes stars établies pour longtemps, et pas pour leur
premier disque. Mais je les achète parce que c'est la seule manière légale
d'acquérir de la musique qui ne m'opprime pas. Je peux acheter un disque Ã
l'anonymat, sans accepter un contrat, et le disque ne contiendra pas de DRM.
Donc, ça ne m'opprime pas. Les autres systèmes de distribution commerciaux
oppriment les utilisateurs, donc je ne les accepte pas. Ou ils imposent du DRM,
ou ils imposent des contrats injustes, ou ils fliquent l'utilisateur.</p>
+<p>Mais c'est vrai que si nous apprécions les Arts, c'est de notre intérêt
pratique d'appuyer les artistes. Mais il faut le faire d'autres manières, des
manières qui ne contribuent pas et qui ne supposent pas la guerre contre le
partage. Il faut donc des systèmes d'appuyer des artistes, compatibles avec la
liberté du partage. Et j'en propose deux.</p>
+<p>Un système fonctionnerait à travers l'Ãtat. L'Ãtat peut avoir une somme
d'argent à répartir entre les artistes selon le succès de chacun. On peut
mesurer le succès de chaque artiste par un système de sondage ou en comptant
la fréquence de partage de ses Åuvres. Puis on a un chiffre de succès pour
chaque artiste. Combien d'argent est-ce qu'il reçoit ? L'idée évidente
est de répartir en proportion linéaire au succès de chacun. Mais ce système
gaspillerait l'argent parce que vu il y a peu stars qui ont beaucoup de
succès, plus de succès que d'autres artistes, mais énormément plus. La star
A peut facilement avoir mille fois le succès d'un artiste capable et
apprécié, mais pas star, B. Et avec la proportion linéaire, si A a mille
fois le succès de B, A recevra mille fois l'argent de B. Comme ça, la
majorité de l'argent sera pour peu de stars, qui n'ont pas vraiment besoin de
plus d'argent. Et les artistes qui en ont besoin, les artistes capab
les mais pas stars, recevront très peu chacun. Donc c'est la mal utilisation
de l'argent pour appuyer les Arts. Donc je propose de calculer la racine
cubique du succès de chaque artiste. Pourquoi la racine cubique ? Je ne
dis pas que ce soit la fonction parfaite. Peut-être la racine quartique ou la
racine 2.8, je ne sais pas. Il y a beaucoup de fonctions qui ont plus ou moins
cette forme. Et des économistes peuvent calculer laquelle est la meilleure. Le
point, c'est que la racine cubique a des résultats assez simples. La racine
cubique de 1000 est 10. Ãa se voit. Donc si A a mille fois le succès de B,
avec la racine cubique, A recevra dix fois l'argent de B, au lieu de mille
fois, seulement dix fois. L'effet d'utiliser la racine cubique ou n'importe
telle fonction, est de transférer la plupart de l'argent des stars aux
artistes de succès moyen. Voici où plus d'appuis peuvent vraiment aider les
Arts. Voici les artistes qui ont besoin de quelque chose de plus po
ur se dédier 100 % à l'art. Et ce système est complètement compatible avec
la légalisation du partage. Chaque artiste dira à ses fans :
« Partagez mes Åuvres avec les autres ! »</p>
+<p>L'autre système que je propose fonctionnerait par des paiements
volontaires. Si chaque produit pouvait produire une Åuvre a un bouton pour
envoyer une petite somme aux artistes, l'utilisateur peut l'envoyer, ou pas,
comme il veut. Je propose une petite somme, pas minuscule, seulement petite.
Peut-être en France, dix centimes. Si la somme est trop petite, la quantité
envoyée en total serait très peu. Si la somme est zéro, le total envoyé
sera zéro. Si la quantité est presque zéro, le total sera presque zéro.
Mais si la somme est trop grande, très peu enverront de l'argent. Donc il y a
une somme qui maximise le total envoyé par jour et je suppose que ce serait la
somme optimale.</p>
+<p><strong>Public :</strong> Inaudible.</p>
+<p><strong>RMS :</strong> Quoi ? Je n'entends pas. Non, ce doit
être un système anonyme. Et les cartes bancaires ne fonctionnent pas pour des
paiements si petits. Mais nous avons développé un système qui fonctionnerait
pour ça, il s'appelle <i>GNU Taler</i>. Et le but principal est d'éviter le
flicage des paiements parce que <i>GNU Taler</i> donne l'anonymat parfait aux
payeurs, mais pas à celui qui reçoit le paiement. Quand les entreprises
reçoivent les paiements, leur revenu sera complètement observé par l'Ãtat.
Taler rend possible les paiements anonymes mais pas l'évasion fiscale. Ãa a
été conçu pour ça. Regarde <a href="https://taler.net/"
title="https://taler.net/">https://taler.net/</a></p>
+<p>En vérité, il y a déjà des paiements volontaires aux artistes et ça
fonctionne plus ou moins. Il y a des artistes qui reçoivent de l'argent, des
paiements volontaires, et ça suffit. Mais il y a aussi le système de vendre
des copies. Je ne suis pas contre ce système, je ne propose pas de
l'éliminer. Il y a le système de vendre des entrées à un concert ou une
Åuvre de théâtre, pourquoi pas ? Ãa ne fait pas de mal donc je ne
propose pas de l'éliminer. Mais je trouve que c'est bon de proposer d'autres
systèmes, en plus, pour appuyer mieux les artistes. Le système actuel appuie
mieux les éditeurs que les artistes. Et c'est injuste parce qu'il est basé
sur l'interdiction du partage.</p>
+<p>Enfin, il y a aussi l'injustice que nous n'avons aucun droit d'agir dans le
monde virtuel. Si tu as une opinion et tu peux la présenter aux gens, tu as le
droit de l'écrire sur un panneau et de te promener dans la rue. Pas vraiment
en France où beaucoup d'opinions politiques sont censurées, mais dans un pays
libre, au moins. Mais même en France, si ton idée n'est pas censurée, tu
n'as pas besoin de l'appui des entreprises pour la présenter. Mais pour faire
pareil dans l'Internet, qu'est-ce qu'il faut ? Il faut l'appui d'un
fournisseur d'accès, d'un registre de noms de domaine, et d'un service
d'hébergement. Et chacun peut te nier la coopération arbitrairement. Chacun
écrit ses propres conditions de service et interprète ses conditions de
service et peut te couper le service sâil juge que tu as violé ces
conditions. C'est complètement arbitraire. Et nous l'avons vu il y a quelques
années quand les Ãtats-Unis voulaient chasser Wikileaks de l'Internet
, pas par une poursuite criminelle, mais plutôt en attaquant les entreprises
qui fournissaient des services à Wikileaks. Wikileaks avait loué un serveur
virtuel à Amazon. Un officiel a appelé Amazon et a convaincu les exécutifs
de la gestion d'Amazon d'interpréter leurs conditions de service comme
interdisant le lancement d'alertes. Donc Amazon a coupé le service sans
procès. Pas besoin de procès. Puis les Ãtats-Unis ont attaqué beaucoup de
noms de domaine, mais enfin la Suisse a refusé d'obéir aux commandes des
Ãtats-Unis, donc wikileakds.ch existe toujours. Puis les Ãtats-Unis ont
attaqué les entreprises de paiement, parce que Wikileaks dépendait et dépend
toujours des dons pour fonctionner. Beaucoup qui appuyaient le travail de
Wikileaks envoyaient de l'argent. Mais beaucoup d'entreprises, PayPal , Google,
VISA, Mastercard, Bank of America et d'autres ont déclaré qu'ils refuseraient
d'envoyer de l'argent à Wikileaks. Puis une entreprise en Islande a
offert d'accepter des donations pour Wikileaks et VISA et Mastercard lui ont
coupé le service, arbitrairement évidemment.</p>
+<p>Puis la loi européenne est intervenue, parce que selon la loi européenne,
vu que Mastercard et VISA ont une grande fraction de ce marché-là , ils ne
peuvent pas couper arbitrairement le service. Et cette entreprise a fait un
procès et a gagné. Donc enfin une limite. Enfin l'idée que celui qui a
contracté le service a le droit de continuer tant qu'il suit les conditions et
que ce n'est pas le fournisseur de service qui doit interpréter et qui doit
décider. Il faut pour les services ordinaires et communs d'Internet, établir
démocratiquement les conditions, de manière que le fournisseur d'un service
ne puisse jamais décider arbitrairement de couper le service à aucun client,
mais plutôt porter plainte. Par exemple si le client ne paie pas, le
fournisseur pourrait porter plainte au tribunal disant « il ne nous paie
plus » et le tribunal autoriserait de couper le service. Mais pas
arbitrairement, pas par la décision selon les critères écrits par c
ette entreprise. Ãa, c'est le pouvoir injuste.</p>
+<p>Heureusement, Bitcoin a plus ou moins éliminé la possibilité de bloquer
les donations à quelqu'un par les entreprises de paiement. On peut donner de
l'argent à Wikileaks par Bitcoin et aucune entreprise ne peut l'empêcher.
Donc c'est un problème résolu, mais il y a beaucoup de services normaux dans
l'Internet. Et il faut établir des conditions justes pour continuer d'utiliser
de tels services, comme il y a pour louer un appartement. Je ne sais pas si
c'est pareil en France mais à Boston, si tu loues un appartement, le
propriétaire ne peut pas arbitrairement écrire le contrat. Il y a des
conditions autorisées et les autres conditions sont interdites. Et même s'il
les met dans le contrat, elles manquent de valeur légale. Et il ne peut pas
t'expulser arbitrairement. S'il juge que tu n'as pas suivi les conditions, il
doit aller au tribunal et solliciter l'ordre de t'expulser. Ce n'est pas lui,
le propriétaire, qui décide. Il faut être comme ça aussi dans l'
Internet.</p>
+<p>Maintenant, j'ai ici un petit gnou adorable qui a besoin d'une famille.
Donc je vais le vendre aux enchères au bénéfice de la <i>Free Software
Foundation</i>. Si tu achètes le gnou, je peux signer la carte pour toi. Si tu
as un manchot chez toi, tu as besoin de gnou pour le manchot. Il ne doit y
avoir aucun manchot sans gnou, jamais. Ã chaque manchot, son gnou. Nous
pouvons accepter le paiement en liquide, par une carte bancaire si elle peut
faire des achats internationaux par téléphone, ou par bitcoins si tu as avec
toi de quoi faire le paiement ici devant moi. Quand tu enchéries, prière
d'agiter la main et crier la quantité le plus fort possible car j'ai des
problèmes auditifs et que tu veux que je prenne note.</p>
+<p>Je dois commencer par le prix normal de 25 â¬. Est-ce que j'ai 25
⬠? Combien ? Combien ? J'ai 30 â¬. Est-ce que j'ai 35 ?
35 ? 35 ⬠pour ce petit gnou adorable. 35 ⬠à la FSF pour⦠J'ai 35.
Est-ce que j'ai 40 ? 40 â¬. Qui a dit 50 ⬠? C'est vous. J'ai 50.
Est-ce que j'ai 55 ? Est-ce que j'ai 55 pour ce petit gnou adorable ?
Combien ? J'ai 60. Est-ce que j'ai 70 pour ce petit gnou adorable qui a
besoin d'une famille. 70 à la FSF pour protéger la liberté. 70 â¬,
dernière opportunité pour offrir 70 ⬠ou plus. Dernière opportunité. 70
ou plus. Un, deux, trois. Vendu pour 60.</p>
+<p><em>Applaudissements</em></p>
+<p>Comment voulez-vous payer ? Venez payer. Ah, vous pouvez aller au
distributeur de billets et revenir, il y aura du temps pendant que je réponds.
OK, donc, venez payer 60. Et donc je le signerai après les questions.</p>
+<p>Et vous pouvez toujours acheter des marchandises par là , elles sont moins
chères, il y a des petits badges pour 2 â¬. C'est une manière d'appuyer la
FSF. Mais vous pouvez aussi vous adhérer à la FSF à travers le site <a
href="https://fsf.org/">fsf.org</a>, ou ici, vous pouvez remplir un formulaire,
payer la cotisation annuelle et vous serez membre.</p>
+<p>Maintenant les questions. Est-ce qu'il y a un autre microphone utilisable
pour ça ? Je peux utiliser l'autre microphone et le garder à la main.
Donc celui-ci sera pour poser des questions mais pour ne pas perdre de temps,
je propose de maintenir le micro dans un seul lieu ici et que les gens se
déplacent pour poser des questions. C'est beaucoup mieux, vous verrez. Donc
ici, venez ici pour poser des questions. Est-ce que ça fonctionne ? Il
n'est pas encore activé. Allô. Celui-ci ne marche pas. OK. Maintenant oui.
Donc les questions. Venez maintenant à la queue, c'est une méthode plus juste
et plus efficace. Par là à la queue.</p>
+<p><strong>Questionneur A :</strong> Il y a des gens comme moi, comme la
plupart d'entre nous qui se soucientâ¦</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Il faut prononcer plus clairement chaque
consonne, mon problème est de reconnaître les consonnes, donc il faut parler
plus lentement, en articulant chaque consonne.</p>
+<p><strong>Questionneur A :</strong> D'accord. Donc, ici, la plupart
d'entre nous sont soucieux de leur protection de leurs données privées. Mais
la majorité des gens s'en moque complètement. Il y a même des gens qui sont
prêts à donner leurs données privées pour être célèbres.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Il y a des fous ! </p>
+<p><strong>Questionneur A :</strong> Il y a des fous.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Il y a des sots !</p>
+<p><strong>Questionneur A :</strong> Il y a des sots. La plupart des gens
s'en moquent complètement.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> à la question, s'il vous plaît.</p>
+<p><strong>Questionneur A :</strong> La question c'est « la plupart
des gens utilisent Facebook pour organiser⦠»</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Non, c'est Facebook qui les utilise. </p>
+<p><em>Rires du public</em></p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Oui, ce sont des sots, mais c'est quoi la
question ?</p>
+<p><strong>Questionneur A :</strong> C'est, je n'ai pas envie de me
couper de ces gens, parce que le seul moyen que j'ai d'aller à leurs
événements qu'ils organisent, c'est d'avoir un compte Facebook.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Mais moi, je n'aurai pas de compte Facebook.
Ãa, c'est un principe. Et je dis aux gens, si vous voulez m'inviter, voici les
manières possibles.</p>
+<p><strong>Questionneur A :</strong> Mais ils n'ont pas tous envie de
faire l'effort de se débarrasser de Facebook.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Donc ceux qui ne font pas l'effort,
évidemment, n'ont pas vraiment envie de vous inviter.</p>
+<p><em>Rires et applaudissements du public</em></p>
+<p><strong>Questionneur B :</strong> Voilà .</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Prochaine question.</p>
+<p><strong>Questionneur B :</strong> Pendant votre exposé, vous nous
avez indiqué que vous utilisiez des voitures de location.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Oui, je l'utilisais.</p>
+<p><strong>Questionneur B :</strong> Et ça ne vous dérange pas le fait,
par exemple, de savoir que sur les routes, il y a des caméras et que donc on
peutâ¦</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Oui, ça me dérange. Mais je ne me trouve
pas obligé d'éviter toute forme de flicage. Je déteste le flicage. Mais je
ne vais pas aux limites absolues dans mon rejet du flicage. Je voyage dans des
avions aussi, et ça aussi est fliqué. Mais par contre, aux Ãtats-Unis où
les trains de longue distance sont fliqués, j'utilise plutôt les autobus, en
lieu des trains. Je refuse d'utiliser les trains d'Amtrak, parce que Amtrak
flique les clients et les autobus, non. Donc, je ne dis pas que chacun est
obligé d'être un héros en refusant tout flicage, à n'importe quel prix.
Mais je vais assez loin. Je vais assez loin parce que ce n'est pas vraiment si
difficile que tout ça.</p>
+<p><strong>Questionneur B :</strong> D'accord. OK. Alors, ça m'amène Ã
une autre petite question toute bête. Vous avez un ordinateur et dessus il y a
une connexion pour l'écran et sur la connexion pour l'écran il y a un
boîtier HDMI que vous vous êtes procuré. </p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je n'entends pas les mots que vous dites
maintenant. Oui il y a un adaptateur et donc quoi ?</p>
+<p><strong>Questionneur B :</strong>Sur l'adaptateur HDMI, il me semble
qu'il y a un logiciel qui s'assure de crypter les données qui circulent pour
s'assurerâ¦</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je ne le crois pas. HDMI contient cette
fonctionnalité malveillante. Il y a des ordinateurs libres qui possèdent des
prises HDMI, mais le système libre n'active jamais la fonctionnalité de
DRM.</p>
+<p><strong>Questionneur B :</strong> D'accord. OK. Et ma toute dernière
question si personne ne veut me prendre le micro avant. </p>
+<p><em>Contestation du public</em></p>
+<p><strong>Questionneur B :</strong> Bon, eh bien ça va. </p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Donc au prochain.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Bonjour, j'ai plusieurs
questions.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Deux et puis quelqu'un d'autre. </p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Trois !</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Vous pouvez revenir à la queue.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Non, parce qu'il y en a une, ce
n'est pas moi, parce que comme le célèbre inspecteur, j'ai une femme.</p>
+<p><em>Rires du public</em></p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je ne comprends pas. Peut-être que je n'ai
pas complètement entendu.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Ce n'est pas important pour vous,
pour la question.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Donc direct à la question.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Donc ma femme, elle utilise XP.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> C'est dommage.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Mais moi je suis sage, j'utilise
Trisquel. Mais ma femme utilise XP et je voudrais savoir si je dois la passer Ã
Windows 10, c'est-Ã -dire si Windows 10 c'est vraiment plus performant que
XP.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> C'est même plus injuste. Mais moi, je ne
ferai rien pour aider l'utilisation de Windows. Je ne ferai rien pour
personne.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Ma question de savoir seulement
lequel est le plus performant.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Quoi ? Je n'entends pas, je n'entends
pas.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Quel est le plus performant des
deux ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Ãa ne m'intéresse pas. Je refuse
d'utiliser ni l'un ni l'autre et je refuse d'appuyer l'utilisation de Windows
par les gens. Si quelqu'un me demande d'aider son utilisation de Windows, je
dis « par conscience je refuse d'appuyer l'utilisation de logiciels
privateurs. Je ne peux pas vous ordonner d'arrêter de l'utiliser, mais je ne
vais me mêler dans votre utilisation de ce programme injuste ¢.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Alors je ne saurai pas quel est le
plus dangereux.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Pour elle, les deux sont également
dangereux parce qu'ils sont du logiciel privateur, donc injustes.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Il n'y a pas eu de progrès,
alors ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Bien sûr, chez les logiciels privateurs,
les choses deviennent pires.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Il n'est même pas plus
dangereux ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Non. Chez le logiciel privateur, ils perdent
chaque année de conscience éthique, ils deviennent toujours pires. Dans
Windows XP, il y a une porte dérobée universelle. Dans Windows 10, Microsoft
a annoncé la présence d'une porte dérobée universelle. Microsoft a, je ne
sais pas le dire en français, c'est difficile même en anglais, maintenant, je
ne sais pas le dire. C'est la même chose, aux Ãtats-Unis nous parlons
lâanglais.C'est la même langue, c'est l'anglais. Microsoft et les
développeurs du logiciel privateur ne connaissent pas la honte. Prochain. Ãa
suffit. Prochain !</p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> Bonsoir et d'abord bravo pour le
fait que vous parlez très bien le français.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Mais vous devez parler plus fort pour que
j'entende ! Le micro fonctionne. Vous devez articuler mieux chaque
consonne. Ã la question !</p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> Les questions. Ãa va paraître des
questions bateau parce que c'est ce qu'on m'oppose systématiquement quand je
parle du logiciel libre, c'est vraiment une question bête. On me dit que les
créateurs de logiciels préfèrent ne pas partager parce que sinon c'est le
concurrent qui va en profiter.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Ãa ne justifie pas le logiciel privateur,
rien ne peut le justifier. Si vous ne voulez pas libérer le programme, vous ne
devez pas le développer.</p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> Ãa, je l'ai bien compris, mais
allez dire ça à mon patron !</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> La distribution d'un programme privateur est
une entreprise pour soumettre les gens. Et c'est injuste, il ne faut pas le
faire.</p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> Ã titre perso, je l'ai parfaitement
compris, mais la majeure partie des gens dans le monde professionnel auxquels
on essaie de l'expliquer, vont vous dire : « Vous tuez tout un pan
de l'industrie ».</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Ãa c'est autre chose. Est-ce que nous
parlons de l'éthique ou de leurs opinions. Ce sont deux sujets.</p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> Je ne sais pas faire comment les
convaincre.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Moi non plus. Mais ce que je dis, c'est que
ce qu'ils font est injuste. Moi, je refuse d'utiliser leurs produits.</p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> Moi aussi, Ã titre individuel, mais
malheureusement.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Moi entièrement !</p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> Mais du coup, je me retrouverais
sans boulot, malheureusement.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Moi, je refuserais un boulot d'utiliser du
logiciel privateur.</p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> Deuxième question. Je suis
également scandalisé par le fait que, bon moi je suis plutôt dans l'univers
de tout ce qui est au niveau machines industrielles, mais les concepteurs de
machines industrielles, pour utiliser leurs machines, ils développent presque
exclusivement sous Windows. Et ça, moi, je le déplore.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Les développeurs de quoi ?</p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> Les gens qui construisent
différentes machines qu'on utilise dans l'industrie, les machines-outils.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Ãa il faut changer. Il faut les remplacer.
Ãa ne fait pas de logique. Je dis ce qui est nécessaire éthiquement et vous
répondez que c'est difficile ! Je sais que c'est difficile, ça ne change
rien.</p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> Comment les convaincre
alors ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je n'ai pas de recette pour convaincre
quelqu'un. Mais si quelqu'un distribue du logiciel privateur, je ne l'utilise
pas. C'est très simple. Il faut le courage de dire non. Changer l'opinion d'un
autre est hors de notre pouvoir. Mais de dire non, c'est dans notre pouvoir.</p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> C'est ce que je fais à titre
individuel. Et j'essaie de convaincre au moins les gens à titre individuel,
même si je n'y arrive pas parce queâ¦</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Mais, mais, mais, mais, mais ! Il faut
essayer avec beaucoup de gens. C'est du gaspillage d'essayer trop longtemps de
convaincre celui-là . Si vous voyez qu'il ne fait pas attention, parlez à un
autre.</p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> OK. Donc en parler au plus grand
nombre et ne pas perdre de temps sur ceux qui refusent. </p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Oui, bien sûr, c'est plus efficace. </p>
+<p><strong>Questionneur D :</strong> Je laisse ma place à la personne
suivante.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Mais il faut démontrer que vous refusez le
logiciel privateur. Parce que ça, c'est dans votre pouvoir. Si vous ne
résistez pas assez fort, il est difficile de convaincre les autres !</p>
+<p><strong>Questionneur E :</strong> Bonsoir. Bravo pour votre
présentation sur les logiciels libres.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je n'entends rien. Il faut parler plus fort
et lentement.</p>
+<p><strong>Questionneur E :</strong> Je parle plus fort. Bravo pour votre
présentation sur les logiciels libres. Que pensez-vous du hardware
libre ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> La distinction de libre ou privateur
s'applique aux Åuvres. Mais un objet physique n'est pas une Åuvre, sauf dans
le cas d'une sculpture. Donc ce qui peut être libre, c'est la conception du
produit. Regardez <a
href="http://www.gnu.org/philosophy/free-hardware-designs.html"
title="http://www.gnu.org/philosophy/free-hardware-designs.html">http://www.gnu.org/philosophy/free-hardware-designs.html</a></p>
+<p><strong>Questionneur E :</strong> OK. Merci.</p>
+<p><strong>Questionneur F :</strong> Bonjour Richard. Moi j'essaie de
faire ce que je peux au niveau de l'information et de convaincre les autres.
Bon, ici, j'ai un Ubuntu Touch, donc c'est un téléphoneâ¦</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Pas complètement libre.</p>
+<p><strong>Questionneur F :</strong> Alors justement, j'aurais voulu dire
que c'était complètement libre, mais du coup, en quoi ça ne l'est
pas ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je veux le dire. Ubuntu est une des
distributions GNU et Linux qui n'est pas libre. Et Ubuntu utilise son influence
pour enseigner les valeurs superficielles. Comment est-ce qu'on enseigne des
valeurs ? En les incorporant dans vos paroles et vos actions. Les actions
et les paroles des développeurs d'Ubuntu enseignent les valeurs superficielles
parce qu'ils incorporent, ils mettent des programmes privateurs dans Ubuntu. Et
dans ce qu'ils disent, ils citent uniquement les valeurs superficielles. Par
exemple, ils pourraient dire : « Tu mérites la liberté dans ton
informatique mais chez nous, tu ne l'auras pas ». Ils pourraient le dire,
mais évidemment, ils ne le disent pas. En lieu de ça, ils disent :
« Nous essayons de te fournir la meilleure expérience possible
d'utilisateur », c'est-à -dire ils ne valorisent pas la liberté mais
plutôt la commodité, et rien de plus profond. Voici un des obstacle
s au mouvement logiciel libre. Regarde <a href="http://www.gnu.org/distros/"
title="http://www.gnu.org/distros/">http://www.gnu.org/distros/</a>. Continuez
s'il vous plaît.</p>
+<p><strong>Questionneur F :</strong> LÃ [le questionneur montre son
téléphone, NDT], il n'y a pas de logiciel propriétaire, c'est entièrement
libre, il n'y a aucun logiciel privateur.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Non, ce n'est pas vrai. Je suis désolé,
mais ce n'est pas vrai. Ubuntu contient des logiciels privateurs. Ubuntu
installe des programmes privateurs. Je sais que dans les téléphones
portables, beaucoup de périphériques exigent des drivers privateurs. Il faut
de l'ingénierie inverse pour corriger ce problème. Donc la question c'est
quoi ?</p>
+<p><strong>Questionneur F :</strong> Est-ce que ce n'est pas un moindre
mal, par rapport à Android ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je ne sais pas comparer Ubuntu et Android
dans ça. Je sais qu'il y a une version modifiée complètement libre
d'Android, qui s'appelle Replicant, qui fonctionne dans plusieurs modèles de
téléphones, mais ne sait pas gérer beaucoup de périphériques parce que ces
périphériques exigent des programmes privateurs. Si Ubuntu sait fonctionner
avec ces périphériques, c'est parce qu'il contient ces drivers privateurs.
Donc au prochain.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Alors il y a des distributions qui
mélangent dans leurs dépôts des logiciels libres et des logiciels non
libres. Mais il y a des distributions qui font la différence. Si j'installe
Mageia GNU/Linux et que je n'active pas les dépôts non libres, pourquoi ne
vous voulez pas que je puisse considérer ma distribution comme libre ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Ah ! Mais c'est une confusion. Si une
distribution distingue bien les programmes libres des programmes privateurs, et
vous installez uniquement les paquets libres, vous avez un système libre. Mais
juger la distribution est autre chose. Pour juger la distribution, il faut
prendre en compte tous les paquets offerts, les paquets libres et les paquets
privateurs. Par exemple Debian. Vous avez cité un autre nom que je ne
reconnais pas.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> La distribution française Mageia
qui est un <em>fork</em> de Mandriva. Elle est bien connue.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Ãa, je ne connais pas. </p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Parce qu'elle utilise RPM.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Debian est un exemple que je connais. Debian
sépare les paquets libres des paquets privateurs. Et Debian fait beaucoup
attention à les séparer bien. Donc si vous installez uniquement les paquets
libres, vous avez un système libre. Et c'est une manière efficace d'avoir un
système libre si vous êtes expert et vous faites attention. Le problème,
c'est que pas tout le monde fait tant attention à la liberté. Nous ne pouvons
pas proposer l'installation de Debian, ni de Mageia, si Mageia fait la même
chose que Debian, c'est un cas pareil. Nous ne pouvons pas recommander ni
Debian, ni Mageia, ni n'importe quelle distribution qui sépare les paquets
libres des paquets privateurs, au grand public. Parce que dans le grand public,
il y a beaucoup qui ne feront pas attention, qui installeront aussi les paquets
privateurs. Nous ne devons pas diriger les gens vers les programmes privateurs.
C'est notre devoir éthique. Donc si quelqu'un est expe
rt et libriste, je pourrais lui proposer d'installer de telles distributions,
mais au grand public, non. Je fais confiance au projet Debian, de séparer bien
les paquets libres des paquets privateurs.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Et au niveau du noyau ? C'est
le noyau Linux libre.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Debian sépare le code libre de Linux même
des BLOBS. Les BLOBS sont dans la catégorie pas libre. Debian sépare le libre
et le privateur soigneusement.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> J'ai compris.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Le prochain.</p>
+<p><strong>Questionneur G :</strong> J'aurais une question.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je n'entends pas. Vous parlez trop vite pour
moi. Je suis dur d'oreille.</p>
+<p><strong>Questionneur G :</strong> Oui. En plus je parle vite de
base.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Mais pour que j'entende, vous devez parler
lentement.</p>
+<p><strong>Questionneur G :</strong> Vous nous avez clairement expliqué
l'avantage pour l'utilisateur d'utiliser un logiciel libre. Et je suis d'accord
avec vous. Mais quel est l'avantage pour une société, telle Microsoft, de
proposer un logiciel libre ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Ãa ne m'intéresse pas. Le logiciel
privateur est injuste. Ils ne doivent pas le faire.</p>
+<p><strong>Questionneur G :</strong> Oui. Mais quels sont les arguments
que l'on peut avancer ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je n'ai pas d'argument de cette forme. Je ne
dis pas : « Vous gagnerez plus si vous respectez les droits des
autres ». Non ! Je dis : « Ce que vous faites est
injuste, il faut arrêter ». Mais évidemment, Microsoft ne va pas
arrêter de soi. C'est à nous de vaincre les entreprises privatrices.</p>
+<p><strong>Questionneur G :</strong> D'accord, voilà . Merci.</p>
+<p><strong>Questionneur H :</strong> Bonjour, j'ai deux questions. Est-ce
que vous considérez que la liberté 0 est vraiment respectée si un programme
n'est pas accessible, par exemple aux personnes non-voyantes ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Oui bien sûr. La faute de quelques
fonctionnalités désirables n'est pas un manque de liberté. Il faut les
distinguer. Un programme libre mais pas accessible est beaucoup meilleur qu'un
programme injuste, privateur, qui ne respecte la liberté de personne. Et
donner un programme libre auquel manquent quelques fonctionnalités
désirables, n'importe qui est libre d'ajouter ces fonctionnalités. Mais
donner un programme privateur, nous ne pouvons pas le libérer, nous ne pouvons
rien faire pour le libérer. Le seul chemin pour arriver au but désiré,
c'est-à -dire au programme libre qui fait toutes les choses désirables, est Ã
travers le programme libre qui ne fait pas toutes, parce que nous pouvons
ajouter les fonctionnalités. Il y a environ 15 ans, un programmeur aveugle qui
s'appelle Krishnakant, est venu à ma conférence en Inde, et il s'est plaint
qu'un programme de vocaliser l'écran, un programme libre, ne fonctionnait pas
vraim
ent bien. Et il a dit : « Qu'est-ce que je dois
faire ? » Je lui ai proposé de l'améliorer. Quelques années plus
tard, il est venu à une autre conférence, en Inde, et il a raconté ce que je
viens de dire. Puis il a dit : « Et je l'ai fait ! » Il
est devenu développeur de ce programme, Orca et l'a beaucoup amélioré, et a
contribué. Voici quelque chose que vous pouvez aussi faire si vous êtes bon
programmeur, je ne vous connais pas. Lui, il était bon programmeur. Vous, si
vous pouvez programmer bien, vous pouvez corriger les fautes techniques
pratiques dans les programmes libres. Mais les fautes éthiques dans les
programmes privateurs, nous ne pouvons pas corriger, nous ne pouvons rien
faire. C'est nous rendre ou nous battre. Et je dois dire que je ne tolérerai
jamais un programme privateur seulement parce qu'il fonctionne mieux pour
quelque peu, au niveau pratique. C'est meilleur de libérer la majorité
d'abord, et av
oir la possibilité de libérer le reste, que de ne rien faire, de ne libérer
personne.</p>
+<p><strong>Questionneur H :</strong> D'accord. Et du coup, est-ce qu'au
niveau de la <em>Free Software Foundation</em>, vous allez militer pour que
tous les projets GNU soient accessibles aux personnes déficientes
visuelles ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Nous faisons un peu d'efforts, mais les
développeurs des programmes GNU sont des volontaires, nous ne pouvons pas les
commander, seulement encourager. Maintenant nous cherchons des développeurs et
des administrateurs, volontaires, bien sûr, tous les deux. Mais quelqu'un qui
veut coordonner avec les développeurs des projets, pourrait aider beaucoup
dans ce travail, parce qu'il pourrait trouver les fautes dans les paquets GNU
et les indiquer aux développeurs. Et je peux appuyer quand il leur dit de
faire attention à améliorer ces points. </p>
+<p><strong>Questionneur H :</strong> D'accord. OK. Merci.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Si vous voulez le faire, je vous invite
parce que ça serait une amélioration désirable.</p>
+<p><strong>Questionneur H :</strong> Oui, j'aimerais bien, effectivement,
participer.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Voudriez-vous m'envoyer un message ?</p>
+<p><strong>Questionneur H :</strong> Heu oui, oui, je peux faire ça.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> <a
href="mailto:address@hidden">address@hidden</a></p>
+<p><strong>Questionneur H :</strong> D'accord. OK. Merci.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> <em>Happy Hacking!</em></p>
+<p><em>Rires du public</em></p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Je n'aime pas mon FAI.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> FAI ?</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Fournisseur d'accès Internet. Donc,
je voudrais savoir si nous pouvons rêver, pour le futur, d'un Internet qui se
passe de FAI, qui n'ait pas besoin de FAI. Et en attendant, pouvez-vous me
donner un truc qui me permettrait de me brancher quelque part au réseau sans
passer par mon FAI ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Ce n'est pas mon champ.</p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Ce n'est pas votre champ ! Je
me sentirais plus libre sans lui.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je serais très content si c'était
possible. Mais en tout cas, je n'ai pas de fournisseur d'accès. Je voyage tout
le temps, je branche l'ordinateur à l'Internet chez quelqu'un.</p>
+<p><em>Rires du public</em></p>
+<p><strong>Questionneur C :</strong> Merci.</p>
+<p><strong>Questionneur I :</strong> Bonjour. J'avais une question qui
concernait le matériel libre, qui a été déjà abordé tout à l'heure. </p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Plus fort. Je n'entends pas. mais direct Ã
la question s'il vous plaît.</p>
+<p><strong>Questionneur I :</strong> Du coup, ma question, celle que
j'aurais aimé vous soumettre concerneâ¦</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Il faut prononcer chaque consonne pour que
je l'entende.</p>
+<p><strong>Questionneur I :</strong> ma question serait de savoir si vous
aviez déjà envisagé une société complètement libre ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> C'est trop large comme question. Il y a
beaucoup de questions éthiques dans le monde, dans la vie. La liberté, j'ai
pensé beaucoup aux libertés dans l'informatique, mais je ne sais pas si j'ai
trouvé toutes les questions. Mais dans d'autres champs de la vie, il y a
d'autres questions, complètement différentes. Donc vous me proposez de penser
longtemps à tant de questions que je n'aurai pas le temps.</p>
+<p><strong>Questionneur I :</strong> L'interrogation était surtout de
pouvoir libérer complètement un ordinateur et de pouvoir le propager sur
d'autres choses.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Enfin, maintenant, il faut remplacer le
logiciel et dans cet ordinateur-ci, même le BIOS est libre. Ãa veut dire
même le logiciel d'initialisation est libre.</p>
+<p><strong>Questionneur I :</strong> Mais le système qui va contrôler
le CPU par exemple ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je n'entends pas.</p>
+<p><strong>Questionneur I :</strong> Le système qui va contrôler le CPU
par exemple.</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Ãa n'a pas de système pour contrôler le
CPU. C'est est une image. Mais dans les nouveaux processeurs d'Intel, il y a
une porte dérobée dans le processeur même qu'il est impossible d'éviter. Il
faut rejeter ces processeurs. Je ne connais pas d'autres solutions. Ãa
s'appelle le <em>Management Engine</em> et c'est totalement horrible.</p>
+<p><strong>Questionneur I :</strong> Quelle serait une alternative à ces
microprocesseurs alors ?</p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je ne sais pas vraiment. Mais il y a des
projets pour développer des processeurs de conception libre. Mais je ne peux
rien faire sauf attendre. Je n'ai pas de solution pour toutes les injustices de
la vie. Pour quelques-unes, je propose des solutions.</p>
+<p>Maintenant, je termine, ça fait trois heures, je n'ai plus de temps, j'ai
d'autres choses à faire, mais merci pour être venus et je vous propose de
lutter pour la liberté.</p>
+<p><strong>Questionneur I :</strong> Merci beaucoup</p>
+<p><em>Applaudissements</em></p>
+<p><strong>R.M.S. :</strong> Je vous propose de dire aux élus « le
flicage est plus dangereux que les terroristes ».</p>
+
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