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www/events rms-nyu-2001-transcript.fr.html


From: GNUN
Subject: www/events rms-nyu-2001-transcript.fr.html
Date: Mon, 09 Feb 2015 22:27:07 +0000

CVSROOT:        /web/www
Module name:    www
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        events         : rms-nyu-2001-transcript.fr.html 

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Index: rms-nyu-2001-transcript.fr.html
===================================================================
RCS file: /web/www/www/events/rms-nyu-2001-transcript.fr.html,v
retrieving revision 1.61
retrieving revision 1.62
diff -u -b -r1.61 -r1.62
--- rms-nyu-2001-transcript.fr.html     9 Feb 2015 19:27:47 -0000       1.61
+++ rms-nyu-2001-transcript.fr.html     9 Feb 2015 22:27:07 -0000       1.62
@@ -1,29 +1,21 @@
-<!--#set var="PO_FILE"
- value='<a href="/events/po/rms-nyu-2001-transcript.fr.po">
- http://www.gnu.org/events/po/rms-nyu-2001-transcript.fr.po</a>'
- --><!--#set var="ORIGINAL_FILE" value="/events/rms-nyu-2001-transcript.html"
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 <!-- Parent-Version: 1.77 -->
 
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-
 <title>Logiciel libre : liberté et coopération - Projet GNU - Free Software
 Foundation</title>
 
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 <!--#include virtual="/server/banner.fr.html" -->
-<!--#include virtual="/server/outdated.fr.html" -->
 <h2>Logiciel libre : liberté et coopération</h2>
 
 <p style="text-align: center;">
 Transcription du<br />
 discours de Richard M. Stallman,<br />
 « Logiciel libre : liberté et coopération »<br />
-<cite>New York University in New York</cite>, New York<br />
+donné à <cite>New York University</cite> (campus de New York, NY)<br />
 le 29 mai 2001.</p>
 
 <div class="announcement">
@@ -52,10 +44,10 @@
 
 <p><strong>URETSKY</strong> : Quand j'ai commencer à travailler dans ce 
domaine
 dans les années 60, en principe les logiciels étaient libres. Puis nous
-sommes entrés dans un cycle. Au début ils étaient libres puis les fabricants
-de logiciels, pour étendre leur marché, les ont poussés dans d'autres
-directions. Une grande partie du développement qui a eu lieu à l'arrivée du
-PC a suivi exactement le même cycle.</p>
+sommes entrés dans un cycle. Au début ils étaient libres, puis les
+fabricants de logiciels, pour étendre leur marché, les ont poussés dans
+d'autres directions. Une grande partie du développement qui a eu lieu à
+l'arrivée du PC a suivi exactement le même cycle.</p>
 
 <p>Il y a un philosophe français très intéressant, Pierre Lévy, qui parle 
d'un
 mouvement dans cette direction et parle de l'entrée dans le cyberespace, non
@@ -82,7 +74,7 @@
 Laboratoire d'intelligence artificielle il y a bien des années. Il a
 développé une philosophie cohérente qui nous a tous forcés à réexaminer 
nos
 idées sur la façon dont le logiciel est produit, sur ce que signifie la
-propriété intellectuelle, et sur ce que représente la communauté du
+propriété intellectuelle et sur ce que représente la communauté du
 logiciel. Bienvenue à Richard Stallman <i>[applaudissements]</i>.</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> :  Quelqu'un peut-il me prêter une montre ?
@@ -93,33 +85,32 @@
 nom d'auteur erroné, parce que Microsoft décrit la GNU GPL comme une licence
 open source et que la majorité de la couverture de presse a suivi. La
 plupart des gens, en toute innocence bien sûr, ne se rendent pas compte que
-notre travail n'a rien à voir avec l'open source, et qu'en réalité nous en
+notre travail n'a rien à voir avec l'open source et qu'en réalité nous en
 avons fait la plus grande part avant même que le terme « open source » ne
 soit inventé.</p>
 
 <p>Nous faisons partie du mouvement du logiciel libre et je vais vous parler de
 ce qu'est ce mouvement, de ce qu'il signifie, de ce que nous avons fait, et
 puisque nous sommes réunis par une école de commerce, je vous en dirai un
-peu plus qu'à l'habitude sur les relations du logiciel libre avec le
-commerce ou avec d'autres champs de la vie en société.</p>
+peu plus qu'à l'habitude sur les relations du logiciel libre avec l'économie
+et avec d'autres champs de la vie en société.</p>
 
-<p>Bien. Certains d'entre vous n'écriront peut-être jamais de logiciels mais
-vous cuisinez peut-être. Et si vous cuisinez, à moins que vous ne soyez un
-grand chef, vous utilisez probablement des recettes. Et si vous utilisez des
-recettes il vous est probablement déjà arrivé qu'un ami vous donne une copie
-d'une de ses recettes pour la partager avec vous. Et il vous est
-probablement arrivé – à moins d'être un néophyte complet – de 
changer cette
-recette. Vous savez, il y a des choses que l'on n'est pas obligé de faire
-exactement : vous pouvez laisser tomber certains ingrédients, ajouter des
-champignons parce que vous aimez les champignons, mettre un peu moins de sel
-parce que votre médecin vous a recommandé de manger moins salé, que
-sais-je ? Vous pouvez même faire des changements plus importants selon vos
-talents. Et si vous avez fait des changements dans une recette et que vos
-amis l'ont appréciée, l'un d'entre eux vous a peut-être dit : « Dis 
donc, je
-pourrais avoir la recette ? » Et alors, qu'est-ce que vous faites ? Vous
-mettez par écrit votre version modifiée et faites une copie pour votre
-ami. C'est une chose qu'on fait naturellement avec des recettes de toutes
-sortes.</p>
+<p>Certains d'entre vous n'écriront peut-être jamais de logiciels mais vous
+cuisinez peut-être. Et si vous cuisinez, à moins que vous ne soyez un grand
+chef, vous utilisez probablement des recettes. Si vous utilisez des
+recettes, il vous est probablement déjà arrivé de demander la copie d'une
+recette à un ami, qui l'a partagée avec vous. Et il vous est probablement
+arrivé – à moins d'être un complet néophyte – de changer cette 
recette. Vous
+savez, il y a des choses que l'on n'est pas obligé de faire exactement :
+vous pouvez laisser tomber certains ingrédients, ajouter des champignons
+parce que vous aimez les champignons, mettre un peu moins de sel parce que
+votre médecin vous a recommandé de manger moins salé, que sais-je ? Vous
+pouvez même faire des changements plus importants selon vos talents. Si vous
+avez fait des changements dans une recette et que vos amis l'ont appréciée,
+l'un d'entre eux vous a peut-être dit : « Dis donc, je pourrais avoir la
+recette ? » Et alors, qu'est-ce que vous faites ? Vous mettez par écrit
+votre version modifiée et faites une copie pour votre ami. C'est une chose
+qu'on fait naturellement avec des recettes de toute sorte.</p>
 
 <p>En fait, une recette ressemble beaucoup à un programme informatique. Un
 programme informatique est comme une recette : une série d'étapes à mener
@@ -136,29 +127,30 @@
 <p>Alors imaginez que les recettes soient enfermées dans des boîtes
 noires. Vous ne pourriez pas savoir les ingrédients qu'elles utilisent,
 encore moins les changer. Et imaginez, si vous faisiez une copie pour un
-ami, qu'on vous traite de pirate et qu'on essaye de vous mettre en prison
+ami, qu'on vous traite de pirate et qu'on essaie de vous mettre en prison
 pour des années. Ce serait un énorme tollé de la part de tous ceux qui sont
 habitués à partager des recettes de cuisine. Mais c'est exactement ce qui se
-passe dans le monde du logiciel privateur.<a id="TransNote1-rev"
-href="#TransNote1"><sup>1</sup></a> Un monde dans lequel on empêche et on
+passe dans le monde du logiciel privateur<a id="TransNote1-rev"
+href="#TransNote1"><sup>1</sup></a> – un monde dans lequel on empêche et on
 interdit un comportement correct envers les autres personnes.</p>
 
 <p>Maintenant, pourquoi ai-je remarqué cela ? Je l'ai remarqué parce que 
j'ai
 eu la bonne fortune dans les années 70 de faire partie d'une communauté
 d'informaticiens qui partageaient les logiciels. On pourrait faire remonter
-ses racines aux origines de l'informatique mais dans les années 70 c'était
+ses racines aux origines de l'informatique, mais dans les années 70 c'était
 plutôt rare de trouver une communauté où les gens partageaient du
-logiciel. En fait c'était en quelque sorte un cas extrême, parce que dans le
+logiciel. En fait c'était en quelque sorte un cas extrême parce que, dans le
 laboratoire où je travaillais, l'ensemble du système d'exploitation avait
 été développé par les gens de cette communauté et nous le partagions avec
-quiconque. N'importe qui était le bienvenu, pouvait regarder et prendre une
-copie quel qu'en soit l'usage. Il n'y avait pas d'avis de copyright sur ces
-programmes. Et rien ne semblait menacer ce mode de vie. Nous n'avions pas
-lutté pour cela, nous vivions comme cela. Nous pensions continuer comme
-cela. Il y avait du logiciel libre mais pas de mouvement du logiciel libre.</p>
+n'importe qui. Tout un chacun était invité à venir y jeter un œil et à en
+emporter une copie pour faire ce qu'il voulait avec. Il n'y avait pas d'avis
+de copyright sur ces programmes. Et rien ne semblait menacer ce mode de
+vie. Ce n'était pas le résultat d'une lutte, c'est comme ça que nous
+vivions. Nous pensions que cela continuerait. Il y avait du logiciel libre
+mais pas de mouvement du logiciel libre.</p>
 
-<p>Mais ensuite, notre communauté a été détruite par une série de 
calamités. À
-la fin, elle fut balayée. L'ordinateur PDP-10 que nous utilisions pour tout
+<p>Mais ensuite notre communauté a été détruite par une série de 
calamités. À
+la fin elle fut balayée. L'ordinateur PDP-10 que nous utilisions pour tout
 notre travail fut abandonné. Notre système d'exploitation, le « système à
 temps partagé incompatible » <cite>[Incompatible Timesharing System]</cite>,
 écrit à partir des années 60, était en langage assembleur. C'est ce qu'on
@@ -168,24 +160,23 @@
 travail tombe en poussière. Et c'est ce qui nous est arrivé. Les presque 20
 ans de travail de notre communauté sont tombés en poussière.</p>
 
-<p>Mais avant que cela n'arrive, une expérience m'a préparé et m'a aidé à 
voir
-ce qu'il fallait faire. À un certain moment, Xerox a donné au Laboratoire
+<p>Pourtant, avant que cela n'arrive, une expérience m'a préparé et m'a 
aidé à
+voir ce qu'il fallait faire. Un jour, Xerox a donné au Laboratoire
 d'intelligence artificielle, où je travaillais, une imprimante laser ;
 c'était un beau cadeau car c'était la première fois qu'en dehors de Xerox
 quelqu'un possédait une imprimante laser. Elle était très rapide, une page 
à
-la seconde, très bien par bien des aspects, mais elle n'était pas fiable,
-parce qu'en fait c'était un copieur rapide de bureau qui avait été modifié
-pour devenir une imprimante. Vous savez, les copieurs font du bourrage de
-papier mais il y a sur place quelqu'un pour les débloquer. L'imprimante
-bourrait mais personne ne le remarquait aussi restait-t-elle hors service
-pendant longtemps.</p>
-
-<p>Nous avions bien une idée pour résoudre ce problème. Faire en sorte que
-chaque fois qu'il y avait un bourrage, elle avertisse notre machine en temps
-partagé et les utilisateurs qui attendaient une sortie d'imprimante. Car
-bien sûr, si vous attendez une sortie d'imprimante et que vous savez qu'elle
-est en panne vous n'allez pas rester assis pour l'éternité, vous irez la
-débloquer.</p>
+la seconde, excellente à bien des égards, mais elle n'était pas fiable parce
+qu'en fait c'était un copieur rapide de bureau qui avait été modifié pour
+devenir une imprimante. Vous savez, les copieurs font du bourrage de papier
+mais il y a sur place quelqu'un pour les débloquer. L'imprimante bourrait
+mais personne ne le remarquait aussi restait-t-elle hors service pendant
+longtemps.</p>
+
+<p>Nous avions bien une idée pour résoudre ce problème : faire en sorte 
qu'à
+chaque bourrage elle avertisse notre machine en temps partagé et les
+utilisateurs qui attendaient une sortie d'imprimante. Car bien sûr, si vous
+attendez une sortie d'imprimante et que vous savez qu'elle est en panne,
+vous n'allez pas rester assis pour l'éternité, vous irez la débloquer.</p>
 
 <p>Mais à ce stade, nous étions dans une impasse totale du fait que le pilote
 de l'imprimante n'était pas un logiciel libre. Il était livré avec mais
@@ -198,31 +189,30 @@
 <p>Nous pouvions seulement prendre notre mal en patience ; cela vous prenait
 une ou deux heures pour avoir votre impression car la machine était bloquée
 la plupart du temps. De temps à autre vous attendiez une heure en vous
-disant « je sais que ça va planter, je vais attendre une heure et aller
-chercher mon texte », et alors vous vous aperceviez que la machine était
+disant : « Je sais que ça va planter, je vais attendre une heure et aller
+chercher mon texte. » Et alors vous vous aperceviez que la machine était
 restée bloquée pendant tout ce temps-là et que personne d'autre ne l'avait
 remise en état. Alors vous faisiez le nécessaire et attendiez une demi-heure
 de plus. Ensuite vous reveniez et vous voyiez qu'elle s'était bloquée de
-nouveau – avant même de commencer votre impression. Elle imprimait trois
-minutes et se bloquait pendant 30 minutes. Frustration jusque là ! Mais le
-pire était de savoir que nous aurions pu la réparer, mais que quelqu'un, par
-pur égoÏsme, nous mettait des bâtons dans les roues en nous empêchant
-d'améliorer son programme. D'où notre ressentiment, bien sûr&hellip;</p>
+nouveau – avant même de commencer votre impression. Elle imprimait trois
+minutes et se bloquait pendant 30 minutes. Frustration jusque là ! Le pire
+était de savoir que nous aurions pu la réparer mais que quelqu'un, par pur
+égoÏsme, nous mettait des bâtons dans les roues en nous empêchant
+d'améliorer son programme. D'où notre ressentiment, évidemment&hellip;</p>
 
 <p>Et alors j'ai entendu dire que quelqu'un avait une copie de ce programme à
 l'université Carnegie-Mellon. En visite là-bas un peu plus tard, je me rends
-à son bureau et je dis : « Salut, je suis du <acronym title="Massachusetts
-Institute of Technology">MIT</acronym>, pourrais-je avoir une copie du code
-source de l'imprimante ? ». Et il répond : « Non, j'ai promis de ne pas 
vous
-donner de copie » <i>[rires]</i>. J'étais soufflé. J'étais si&hellip;
-J'étais tellement en colère ! Je ne savais pas quoi faire pour réparer 
cette
-injustice. Tout ce qui m'est venu à l'esprit, c'est de tourner les talons et
-sortir de son bureau. Peut-être que j'ai claqué la porte&hellip;
-<i>[rires]</i> Et j'y ai repensé plus tard parce que j'ai réalisé que je
-n'étais pas simplement en face d'un fait isolé mais d'un phénomène de
-société qui était important et affectait beaucoup de gens.</p>
+à son bureau et je dis : « Salut, je suis du MIT, pourrais-je avoir une
+copie du code source de l'imprimante ? » Et il répond : « Non, j'ai 
promis
+de ne pas vous donner de copie » <i>[rires]</i>. J'étais soufflé. J'étais
+si&hellip; J'étais tellement en colère ! Je ne savais pas quoi faire pour
+réparer cette injustice. Tout ce qui m'est venu à l'esprit, c'est de tourner
+les talons et sortir de son bureau. Peut-être que j'ai claqué la
+porte&hellip; <i>[rires]</i> Et j'y ai repensé plus tard parce que j'ai
+réalisé que je n'étais pas simplement en face d'un fait isolé mais d'un
+phénomène de société qui était important et affectait beaucoup de 
gens.</p>
 
-<p>Pour moi, par chance ce n'était qu'un échantillon, mais d'autres gens
+<p>Pour moi par chance, ce n'était qu'un échantillon, mais d'autres gens
 étaient obligés de vivre avec ça tout le temps. Et j'y ai repensé plus
 longuement. Vous voyez, il avait promis de refuser de coopérer avec nous,
 ses collègues du MIT. Il nous avait trahis. Mais il ne l'avait pas fait qu'à
@@ -243,12 +233,13 @@
 que j'ai apprise c'est que les accords de non-divulgation font des
 victimes. Ils ne sont pas innocents, ils ne sont pas inoffensifs. La plupart
 des programmeurs rencontrent un accord de non-divulgation lorsqu'ils sont
-invités à en signer un. Et il y a toujours une sorte de tentation, un bonus
+invités à en signer un et il y a toujours une sorte de tentation, un bonus
 qu'ils auront s'ils signent. Alors ils s'inventent des excuses. Ils disent :
 « De toute façon, il n'aura pas de copie, alors pourquoi ne rejoindrais-je
 pas la conspiration pour l'en priver ? » Ils disent : « Ça se fait 
toujours
-comme ça, qui suis-je pour m'y opposer ? » Ils disent : « Si je ne 
signe pas
-quelqu'un d'autre le fera. » Diverses excuses pour tromper leur 
conscience.</p>
+comme ça, qui suis-je pour m'y opposer ? » Ils disent : « Si je ne signe
+pas, quelqu'un d'autre le fera. » Diverses excuses pour tromper leur
+conscience.</p>
 
 <p>Mais quand on m'a invité à signer un accord de non-divulgation, ma
 conscience était déjà en éveil. Elle se rappelait comme j'étais en colère
@@ -258,15 +249,15 @@
 quelqu'un me demandait de promettre de ne pas partager une information utile
 avec un ennemi détesté je le ferais. Si quelqu'un a fait quelque chose de
 mal il le mérite. Mais des étrangers&hellip; Ils ne m'ont fait aucun
-mal. Comment pourraient-ils mériter ce genre de mauvais traitement ? On ne
-peut pas se permettre de mal se comporter avec tout le monde et n'importe
-qui, sinon on devient un prédateur de la société. Alors j'ai dit : « 
Merci
-de m'offrir ce beau paquet logiciel, mais je ne peux l'accepter en bonne
-conscience aux conditions que vous exigez, aussi vais-je m'en passer. Merci
-beaucoup. » Ainsi, je n'ai jamais consciemment signé d'accord de
-non-divulgation pour de l'information technique utile comme un programme.</p>
+mal. Comment pourraient-ils mériter un mauvais traitement de ce genre ? On
+ne peut pas se permettre de mal se comporter avec tout un chacun, sinon on
+devient un prédateur de la société. Alors j'ai dit : « Merci de m'offrir 
ce
+beau logiciel, mais je ne peux l'accepter en bonne conscience aux conditions
+que vous exigez, donc je vais m'en passer. Merci beaucoup. » Ainsi, je n'ai
+jamais consciemment signé d'accord de non-divulgation pour de l'information
+technique utile comme un programme.</p>
 
-<p>Cela dit, il y a d'autres sortes d'informations qui posent d'autres
+<p>Cela dit, il y a des informations d'autre nature qui posent d'autres
 problèmes éthiques. Par exemple, il y a les informations personnelles. Vous
 savez, si vous voulez me parler de ce qui se passe entre vous et votre petit
 ami et que vous me demandez de n'en parler à personne, je peux accepter de
@@ -275,18 +266,18 @@
 <i>[rires]</i>.</p>
 
 <p>Il y a une petite chance, c'est possible, que vous puissiez me révéler une
-merveilleuse nouvelle technique sexuelle <i>[rires]</i> et j'éprouverais le
-devoir moral <i>[rires]</i> de la révéler au reste de l'humanité, pour que
-chacun puisse en profiter. Donc, je devrais mettre une condition à ma
+merveilleuse nouvelle technique sexuelle <i>[rires]</i> et je me sentirais
+moralement obligé <i>[rires]</i> de la révéler au reste de l'humanité pour
+que chacun puisse en profiter. Donc je devrais mettre une condition à ma
 promesse. Si ce sont juste des détails sur qui veut ceci et qui est en
 colère contre untel, des choses comme ça, du feuilleton télé, cela je peux
 le garder confidentiel&hellip; Mais une connaissance dont l'humanité
 tirerait un énorme bénéfice, je ne dois pas la garder pour moi. Vous voyez,
 le but de la science et de la technologie est de produire de l'information
-utile pour l'humanité, qui aidera les gens à vivre une vie meilleure. Si
-nous promettons de cacher cette information, si nous la gardons secrète,
-nous trahissons la mission de notre discipline. Et ceci j'ai décidé de ne
-pas le faire.</p>
+utile pour l'humanité qui aidera les gens à vivre une vie meilleure. Si nous
+promettons de cacher cette information, si nous la gardons secrète, nous
+trahissons la mission de notre discipline. Et ceci, j'ai décidé de ne pas le
+faire.</p>
 
 <p>Mais en attendant, ma communauté s'était effondrée et c'était terrible 
;
 cela me mettait en mauvaise posture. Vous voyez, le système à temps partagé
@@ -295,9 +286,9 @@
 comme je l'avais fait. C'était conditionné à mon appartenance à la
 communauté qui utilisait ce logiciel pour l'améliorer. Cela n'était plus
 possible et cela m'amena à un dilemme moral. Qu'allais-je faire ? Parce que
-la possibilité la plus évidente signifiait aller contre la décision que
-j'avais prise. La possibilité la plus évidente était de m'adapter au
-changement du monde. Accepter le fait que les choses étaient différentes,
+la possibilité la plus évidente impliquait de faire le contraire de ce que
+j'avais décidé. La possibilité la plus évidente était de m'adapter au
+changement du monde ; accepter le fait que les choses étaient différentes,
 que je n'avais qu'à abandonner ces principes et commencer à signer des
 accords de non-divulgation pour des systèmes d'exploitation privateurs, et
 probablement écrire des logiciels privateurs à mon tour. Mais j'ai réalisé
@@ -307,279 +298,281 @@
 passé ma vie à construire des murs pour diviser les gens. » Et j'aurais eu
 honte de ma vie.</p>
 
-<p>Alors, j'ai cherché une autre alternative et il y en avait une évidente. 
Je
+<p>Alors j'ai cherché une alternative, et il y en avait une évidente : je
 pouvais quitter l'informatique et faire autre chose. Je n'avais aucun autre
-talent remarquable, mais je suis sûr que j'aurais pu être serveur
+talent remarquable mais je suis sûr que j'aurais pu être serveur
 <i>[rires]</i>. Pas dans un restaurant chic, ils n'auraient pas voulu de moi
 <i>[rires]</i>, mais j'aurais pu être serveur quelque part. De nombreux
 programmeurs me disent : « Les employeurs exigent ceci, cela, si je ne le
-fais pas je mourrai de faim. » C'est le mot qu'ils utilisent
-littéralement. Bon, comme serveur je ne risquais pas de mourir de faim
-<i>[rires]</i>. En réalité, les programmeurs ne courent aucun danger. Et
-c'est important voyez-vous, car vous pouvez quelquefois vous justifier de
-faire quelque chose qui blesse autrui en disant « sinon quelque chose de
-pire va m'arriver ». Si vous êtes <em>vraiment</em> sur le point de crever
-de faim vous pouvez vous justifier d'écrire du logiciel privateur
-<i>[rires]</i>. Et si quelqu'un vous menace d'une arme je dirais même que
-c'est pardonnable <i>[rires]</i>. Mais j'avais trouvé une façon de survivre
-sans enfreindre mon éthique, aussi cette excuse était-elle
-irrecevable. Cependant, je réalisais qu'être serveur ne serait pas drôle
-pour moi et que ce serait gâcher mes talents de programmeur. Je devais
-éviter de mal utiliser mes talents. Écrire des logiciels privateurs aurait
-été mal utiliser mes talents. Encourager les autres à vivre dans un monde de
-logiciels privateurs aurait signifié mal utiliser mes talents. Aussi
-valait-il mieux les gâcher que les utiliser à mauvais escient, mais ce
-n'était toujours pas la bonne solution.</p>
+fais pas je mourrai de faim. » C'est le mot exact qu'ils utilisent. Bon,
+comme serveur je ne risquais pas de mourir de faim <i>[rires]</i>. En
+réalité, les programmeurs ne courent aucun danger. Et c'est important
+voyez-vous, car vous pouvez quelquefois vous justifier de faire quelque
+chose qui blesse autrui en disant « sinon quelque chose de pire va
+m'arriver ». Si vous êtes <em>vraiment</em> sur le point de crever de faim,
+vous pouvez vous justifier d'écrire du logiciel privateur <i>[rires]</i> ;
+et si quelqu'un vous menace d'une arme je dirais même que c'est pardonnable
+<i>[rires]</i>. Mais j'avais trouvé une façon de survivre sans enfreindre
+mon éthique, aussi cette excuse était-elle irrecevable. Cependant, je
+réalisais qu'être serveur ne serait pas drôle pour moi et que ce serait
+gâcher mes talents de programmeur. Je devais éviter de mal utiliser mes
+talents. Écrire des logiciels privateurs aurait été mal utiliser mes
+talents. Encourager les autres à vivre dans un monde de logiciels privateurs
+aurait signifié mal utiliser mes talents. Aussi valait-il mieux les gâcher
+que les utiliser à mauvais escient, mais ce n'était toujours pas la bonne
+solution.</p>
 
-<p>C'est pourquoi j'ai cherché une autre alternative. Que pouvait faire un
+<p>C'est pourquoi j'ai cherché une autre possibilité. Que pouvait faire un
 développeur de systèmes d'exploitation pour améliorer la situation, pour
-rendre le monde meilleur ? J'ai alors réalisé qu'un développeur de 
systèmes
+rendre le monde meilleur ? J'ai réalisé qu'un développeur de systèmes
 d'exploitation, c'était exactement ce qu'il fallait. Comme tous les autres,
 j'étais placé devant un problème, un dilemme, parce que tous les systèmes
 d'exploitation disponibles pour les ordinateurs modernes étaient
 privateurs. Les systèmes d'exploitation libres étaient pour de vieux
-ordinateurs, obsolètes, n'est-ce pas ? Si vous vouliez un ordinateur moderne
-vous étiez obligé d'adopter un système d'exploitation privateur. Alors si un
-développeur écrivait un autre système d'exploitation et disait : « venez
-tous et partagez cela, vous êtes les bienvenus » cela permettrait à chacun
-de sortir du dilemme, cela offrirait une nouvelle alternative. J'ai réalisé
-que je pouvais faire quelque chose qui résoudrait le problème. J'avais les
-talents requis et c'était la chose la plus utile que je pourrais faire de ma
-vie. Et c'était un problème que personne d'autre n'essayait de
-résoudre. J'étais assis là, de plus en plus mal, et j'étais seul. Alors 
j'ai
-senti : « Je suis élu. Je dois travailler là-dessus. Si ce n'est pas moi,
-qui ? » J'ai donc décidé de développer un système d'exploitation libre 
ou de
-mourir &hellip; de vieillesse, bien sûr <i>[rires]</i>.</p>
-
-<p>Alors je devais décider quelle sorte de système d'exploitation ce serait. 
Il
-y avait quelques décisions techniques à prendre. J'ai décidé de faire un
-système compatible avec Unix pour un certain nombre de raisons. En premier
-lieu je venais de voir un système que j'adorais devenir obsolète parce qu'il
-était écrit pour un type spécial d'ordinateur. Je ne voulais pas que cela se
+ordinateurs obsolètes, n'est-ce pas ? Si vous vouliez un ordinateur moderne,
+vous étiez obligé d'adopter un système d'exploitation privateur. Cependant,
+si un développeur écrivait un autre système d'exploitation et disait « 
Venez
+tous partager ceci, vous êtes les bienvenus », cela permettrait à chacun de
+sortir du dilemme, cela offrirait une alternative. Je me suis alors rendu
+compte que je pouvais faire quelque chose qui résoudrait le
+problème. J'avais les talents requis, c'était la chose la plus utile que je
+puisse faire de ma vie et c'était un problème que personne d'autre
+n'essayait de résoudre. J'étais assis là, de plus en plus mal dans ma peau,
+et j'étais seul. Alors un sentiment m'a envahi : « Je suis élu. C'est
+là-dessus que je dois travailler. Si ce n'est pas moi, qui d'autre ? » J'ai
+donc décidé de développer un système d'exploitation libre ou de
+mourir&hellip; de vieillesse, bien sûr <i>[rires]</i>.</p>
+
+<p>Il fallait évidemment décider quelle sorte de système d'exploitation ce
+serait, faire quelques choix techniques. J'ai décidé de rendre le système
+compatible avec Unix pour plusieurs raisons. La principale, c'est que je
+venais de voir un système que j'adorais devenir obsolète parce qu'il était
+écrit pour un type particulier d'ordinateur et je ne voulais pas que cela se
 reproduise. Nous avions besoin d'un système portable. Si je suivais le
 schéma d'Unix, j'avais toute chance de faire un système portable et
-utilisable. Mieux, ce [nouveau système devait être] compatible dans le
-détail. La raison en est que les utilisateurs détestent les changements
+utilisable. Mieux, [les deux systèmes devaient être] compatibles dans les
+moindres détails. Les utilisateurs détestent en effet les changements
 incompatibles. Si j'avais conçu le système de la façon que je préfère 
– ce
 que j'aurais adoré, j'en suis sûr – j'aurais produit quelque chose
 d'incompatible. Les détails auraient été différents. Donc, si j'avais 
conçu
-le système ainsi les gens m'auraient dit : « Bien, c'est très joli mais
-c'est incompatible. Ce sera trop d'efforts de changer. Nous ne pouvons nous
-permettre tant d'efforts pour utiliser votre système au lieu d'Unix, alors
-nous garderons Unix. » Voilà ce qu'ils auraient dit.</p>
+le système ainsi les gens m'auraient dit : « Bon, c'est très joli mais 
c'est
+incompatible. Ça nous demandera trop de travail de changer. Nous ne pouvons
+nous permettre tant d'efforts pour utiliser votre système à la place d'Unix,
+alors nous garderons Unix. » Voilà ce qu'ils auraient dit.</p>
 
-<p>Maintenant, si je voulais créer une communauté où il y aurait des gens, 
des
-gens utilisant ce nouveau système et bénéficiant de la liberté et de la
+<p>Si je voulais créer une communauté où il y aurait des gens, des gens
+utilisant ce nouveau système et bénéficiant de la liberté et de la
 coopération, je devais faire un système que les gens utiliseraient, qu'ils
 trouveraient facile à adopter, qui ne serait pas en échec dès le
-départ. Rendre ce système compatible avec Unix a entraîné les premières
-décisions de conception, parce qu'Unix consiste en de nombreux morceaux et
-qu'ils communiquent à travers des interfaces plus ou moins
-documentées. Alors si vous voulez être compatible avec Unix, il vous faut
-remplacer chaque morceau, un par un, par un morceau compatible. Chaque
-morceau comporte les décisions de conception pour la suite du projet, elles
-peuvent donc être prises plus tard par quiconque décidera d'écrire ce
-morceau. Elles n'ont pas à être prises dès le départ.</p>
-
-<p>La seule chose que nous devions faire pour commencer le travail était de
-trouver un nom pour le système. Nous, les hackers, nous cherchons toujours
-des noms drôles ou méchants pour un programme, parce que penser aux gens qui
-s'amusent du nom c'est la moitié du plaisir de l'écriture <i>[rires].</i>
-Nous avions aussi une tradition d'acronymes récursifs qui consiste à dire
-que le programme qu'on crée est similaire à un programme existant. On peut
-lui donner un nom récursif qui dit celui-ci n'est pas celui-là. Par exemple,
-il y avait beaucoup d'éditeurs de texte <acronym title="Text Editor and
+départ. Rendre ce système rétrocompatible avec Unix revenait en fait à
+prendre les premières décisions concernant la conception du projet, parce
+qu'Unix consiste en de nombreux morceaux et qu'ils communiquent à travers
+des interfaces plus ou moins documentées. Alors si vous voulez être
+compatible avec Unix, il vous faut remplacer chaque morceau, l'un après
+l'autre, par un morceau compatible. Les décisions concernant la suite sont
+contenues dans chacun des morceaux. Elles peuvent donc être prises plus tard
+par quiconque décidera de l'écrire. Elles n'ont pas à être prises dès le
+départ.</p>
+
+<p>Tout ce que nous avions à faire pour commencer le travail était de trouver
+un nom pour le système. Nous, les hackers, cherchons toujours des noms
+drôles ou méchants pour un programme, parce que penser aux gens qui
+s'amusent du nom, c'est la moitié du plaisir de l'écriture <i>[rires].</i>
+Nous avions aussi une tradition d'acronymes récursifs consistant à dire que
+le programme créé est similaire à un programme existant. On peut lui donner
+un nom récursif disant que celui-ci n'est pas celui-là. Par exemple, il y
+avait beaucoup d'éditeurs de texte <acronym title="Text Editor and
 COrrector">TECO</acronym> dans les années 60 et 70 et ils étaient
-généralement appelés « quelque-chose-TECO ». À cette époque un hacker 
malin
+généralement appelés « quelque-chose-TECO ». À cette époque, un 
hacker malin
 appela le sien TINT, pour <cite>Tint Is Not Teco</cite>, le premier acronyme
 récursif. En 1975, j'ai développé le premier éditeur de texte Emacs et il y
-a eu de nombreuses imitations. Beaucoup étaient appelées
-quelque-chose-Emacs, mais l'une d'elles était nommée FINE<a
-id="TransNote2-rev" href="#TransNote2"><sup>2</sup></a> pour <cite>Fine is
-not Emacs</cite>. Et il y a eu SINE pour <cite>Sine is not Emacs</cite>, et
-EINE pour <cite>Eine Is Not Emacs</cite>, et il y a eu MINCE pour
-<cite>Mince Is Not Complete Emacs</cite> <i>[rires]</i>, c'était une
-imitation incomplète. Ensuite EINE a été complètement réécrit et la 
nouvelle
-version a été appelée ZWEI pour <cite>Zwei Was Eine Initially</cite><a
+eut de nombreuses imitations. Beaucoup s'appelaient quelque-chose-Emacs,
+mais l'une d'elles était nommée FINE<a id="TransNote2-rev"
+href="#TransNote2"><sup>2</sup></a> pour <cite>Fine is not
+Emacs</cite>. Puis il y eut SINE pour <cite>Sine is not Emacs</cite>, et
+EINE pour <cite>Eine Is Not Emacs</cite>, et il eut MINCE pour <cite>Mince
+Is Not Complete Emacs</cite> <i>[rires]</i>, c'était une imitation
+incomplète. Ensuite EINE fut complètement réécrit et la nouvelle version
+s'appela ZWEI pour <cite>Zwei Was Eine Initially</cite><a
 id="TransNote3-rev" href="#TransNote3"><sup>3</sup></a> <i>[rires]</i>.</p>
 
-<p>Alors j'ai cherché un acronyme récursif pour <cite>Something is not
+<p>J'ai donc cherché un acronyme récursif pour <cite>Something is not
 Unix</cite> (quelque chose n'est pas Unix). J'ai essayé les 26 lettres mais
 aucune ne donnait un mot <i>[rires]</i>. Hum, essayons autre chose. J'ai
 fait une contraction. De cette façon, je pouvais avoir un acronyme de trois
 lettres pour <cite>Something's Not Unix</cite>. J'ai essayé des lettres et
-j'en suis arrivé au mot « GNU ». Le mot <cite>GNU</cite> (gnou) est le 
plus
-drôle de la langue anglaise <i>[rires]</i>. C'était ça. Bien sûr, la raison
-de cette drôlerie vient du fait que selon le dictionnaire, il doit se dire
-<cite>New,</cite><a id="TransNote4-rev" href="#TransNote4"><sup>4</sup></a>
-voyez-vous ? Et c'est pourquoi les gens l'utilisent pour de nombreux jeux de
+suis arrivé au mot <cite>GNU</cite> (gnou). C'est le plus drôle de la langue
+anglaise <i>[rires]</i>. C'était ça ! Bien sûr, la raison de cette 
drôlerie
+vient du fait que, selon le dictionnaire, il doit se prononcer
+<cite>new</cite>.<a id="TransNote4-rev" href="#TransNote4"><sup>4</sup></a>
+Vous voyez ? C'est pourquoi les gens l'utilisent pour de nombreux jeux de
 mots. Laissez-moi vous dire que c'est le nom d'un animal d'Afrique. Et la
 prononciation africaine a un clic à l'intérieur <i>[rires]</i>. Les
-colonisateurs européens quand ils arrivèrent là-bas n'entendaient pas
-apprendre la prononciation d'un clic. Alors ils l'ont laissé dehors et écrit
-un G qui signifiait : « il y a un autre son qui est censé être là mais 
que
-nous ne prononçons pas » <i>[rires]</i>. Ce soir, je pars pour l'Afrique du
-Sud et je leur ai demandé de me trouver quelqu'un qui puisse m'apprendre à
-prononcer les clics <i>[rires]</i>. Ainsi, je saurai prononcer correctement
-<cite>GNU</cite> quand il s'agit de l'animal.</p>
+colonisateurs européens, quand ils arrivèrent là-bas, n'ont pas pris la
+peine d'apprendre à prononcer le clic. Alors ils l'ont laissé de côté et 
ont
+mis un <em>g</em> qui signifiait : « Il y a un autre son qui est censé 
être
+là mais que nous ne prononçons pas. » <i>[rires]</i> Ce soir, je pars pour
+l'Afrique du Sud et je leur ai demandé de me trouver quelqu'un qui puisse
+m'apprendre à prononcer les clics <i>[rires]</i>. Ainsi je saurai prononcer
+correctement <cite>GNU</cite> quand il s'agit de l'animal.</p>
 
 <p>Mais en ce qui concerne le nom de notre système la prononciation correcte
-est Gueu-nou, prononcez le « g » dur. Si vous parlez du <cite>new operating
-system</cite><a id="TransNote5-rev" href="#TransNote5"><sup>5</sup></a>,
-vous embrouillez l'esprit des gens, parce que cela fait 17 ans que nous
-travaillons dessus et il n'est plus du tout <cite>new</cite> ! Mais il est
-toujours et sera toujours GNU ; peu importe le nombre de gens qui
-l'appellent Linux par erreur <i>[rires]</i>.</p>
+est Gueu-nou, prononcez le <em>g</em> dur. Si vous parlez du <cite>new
+operating system</cite><a id="TransNote5-rev"
+href="#TransNote5"><sup>5</sup></a>, vous embrouillez l'esprit des gens,
+parce que cela fait 17 ans que nous travaillons dessus et qu'il n'est plus
+du tout <cite>new</cite> ! Mais il est toujours et sera toujours GNU ; peu
+importe le nombre de gens qui l'appellent Linux par erreur <i>[rires]</i>.</p>
 
 <p>Ainsi en janvier 84, je quitte mon job au MIT pour commencer à écrire des
 morceaux de GNU. Tout de même, ils ont été assez sympa pour me laisser
-utiliser leurs installations. Et, à cette époque, je pensais que j'écrirais
-tous les morceaux du système GNU en entier, que je dirais « Venez vous
-servir ! », et que les gens commenceraient à l'utiliser. Cela ne se passa
-pas comme ça. Les premiers morceaux que j'ai écrits étaient juste aussi bons
-que les originaux avec moins de bogues, mais ils n'étaient pas terriblement
-excitants. Personne ne souhaitait particulièrement se les procurer ni les
+utiliser leurs installations. À cette époque, je croyais que j'écrirais tous
+les morceaux du système GNU complet, que je dirais « Venez vous servir ! 
»
+et que les gens commenceraient à l'utiliser. Ce n'est pas comme ça que ça
+s'est passé. Les premiers morceaux que j'ai écrits étaient tout aussi bons
+que les originaux, avec moins de bogues, mais ils n'étaient pas terriblement
+excitants. Personne ne souhaitait particulièrement se les procurer pour les
 installer. Mais en septembre 84, j'ai commencé à écrire GNU Emacs, qui 
était
 ma seconde implémentation d'Emacs, et début 85 il fonctionnait. Je pouvais
 l'utiliser pour mon travail d'édition, ce qui était un soulagement car je
 n'avais aucune intention d'utiliser VI, l'éditeur d'Unix
-<i>[rires]</i>. Avant cela, je faisais mon travail d'édition sur une autre
-machine et je sauvegardais les fichiers sur le réseau pour pouvoir les
-tester. Mais quand GNU Emacs a fonctionné assez bien pour que je puisse
-l'utiliser, d'autres personnes ont voulu l'utiliser aussi.</p>
-
-<p>J'ai dû travailler les détails de la distribution. Bien sûr j'ai mis une
-copie sur le FTP anonyme, et c'était bien pour les gens qui étaient sur le
-net, ils pouvaient prendre un fichier tar, mais beaucoup de programmeurs
-n'étaient pas sur le net en 85. Ils m'envoyaient des courriels : « Puis-je
-avoir une copie ? » Je devais savoir quoi leur répondre. J'aurais pu dire 
:
-je veux passer plus de temps à écrire des logiciels GNU et pas à enregistrer
-des bandes, aussi trouvez-vous un ami qui a accès au net et qui vous le
-téléchargera et vous l'enregistrera sur bande. Et je suis sûr que les gens
-auraient trouvé ces amis tôt ou tard, vous savez. Ils auraient eu des
-copies. Mais, je n'avais pas de travail. En fait, je n'ai eu aucune
-profession depuis mon départ du MIT en 84. Aussi, je cherchais une façon de
-gagner de l'argent par mon travail sur le logiciel libre, donc j'ai commencé
-un commerce de logiciel libre. J'ai annoncé : « Envoyez moi 150 dollars et
-je vous posterai une bande d'Emacs. » Et les commandes ont commencé à
-tomber, et vers le milieu de l'année il en pleuvait régulièrement.</p>
-
-<p>Je recevais 8 à 10 commandes par mois. J'aurais pu en cas de nécessité 
vivre
-seulement de cela parce que j'ai toujours vécu simplement ; je vis comme un
-étudiant pour l'essentiel. Et j'aime ça car cela signifie que l'argent ne me
-dicte pas ce que je dois faire. Je peux faire ce qui me paraît
-important. Cela m'a libéré de faire ce qui semblait « rentable ». Aussi
-faites un effort pour éviter d'être englués dans les habitudes dispendieuses
-de l'<cite>American way of life</cite>. Parce que si vous faites cela, les
-gens avec de l'argent vous dicteront quoi faire de votre vie. Vous ne
-pourrez pas faire ce qui est réellement important pour vous.</p>
+<i>[rires]</i>. Avant cela, je faisais ce travail sur une autre machine et
+je sauvegardais les fichiers sur le réseau pour pouvoir les tester. Mais
+quand GNU Emacs a fonctionné assez bien pour que je puisse l'utiliser,
+d'autres personnes ont voulu l'utiliser également.</p>
+
+<p>J'ai dû travailler les détails de la distribution. Naturellement, j'ai mis
+une copie sur le FTP anonyme et c'était bien pour les gens qui étaient sur
+le net (ils pouvaient télécharger un fichier tar) mais beaucoup de
+programmeurs n'étaient pas sur le net en 85. Ils m'envoyaient des
+courriels : « Puis-je en avoir une copie ? » Je devais décider quoi leur
+répondre. J'aurais pu dire : « Je veux passer mon temps à écrire d'autres
+logiciels GNU plutôt qu'à enregistrer des bandes ; trouvez-vous un ami avec
+un accès au net qui vous le téléchargera et vous l'enregistrera sur bande. 
»
+Et je suis sûr que les gens auraient trouvé ces amis tôt ou tard, vous
+savez. Ils auraient eu des copies. Mais, je n'avais pas de travail. En fait,
+je n'ai eu aucune profession depuis mon départ du MIT en 84. Je cherchais
+une façon de gagner de l'argent par mon travail sur le logiciel libre et
+donc j'ai fondé une entreprise de logiciel libre. J'ai annoncé :
+« Envoyez-moi 150 dollars et je vous posterai une bande d'Emacs. » Les
+commandes ont commencé à tomber et vers le milieu de l'année il en pleuvait
+régulièrement.</p>
+
+<p>Je recevais 8 à 10 commandes par mois. J'aurais pu au besoin en vivre, 
parce
+que j'ai toujours vécu simplement. En gros, je vis comme un étudiant. Et
+j'aime ça car cela signifie que l'argent ne me dicte pas ce que je dois
+faire ; je peux faire ce qui me paraît important. Cela m'a libéré pour 
faire
+ce qui semble en valoir la peine. Alors faites un effort pour éviter d'être
+englués dans les habitudes dispendieuses de l'<cite>American way of
+life</cite>, parce qu'autrement ceux qui possèdent l'argent vous dicteront
+quoi faire de votre vie et vous ne pourrez pas faire ce qui est réellement
+important pour vous.</p>
 
-<p>Bon, c'était bien mais les gens me disaient : « Qu'entendez vous par
-<cite>free software</cite> si cela coûte 150 dollars ? » <i>[rires]</i> La
+<p>Tout allait bien, mais les gens me disaient : « Qu'entendez vous par
+<cite>free software</cite> si cela coûte 150 dollars ? » <i>[rires]</i> La
 raison de cette question était la confusion induite par l'ambiguïté du mot
-anglais <cite>free</cite>. Le premier sens se réfère au prix et un autre se
-réfère à la liberté. Quand je parle de logiciel libre, je me réfère à la
-liberté et non au prix. Pensez à libre expression <cite>[free
-speech]</cite>, pas à bière gratuite <cite>[free beer]</cite><a
+anglais <cite>free</cite>. Une des significations se réfère au prix et une
+autre se réfère à la liberté. Quand je parle de logiciel libre, je me 
réfère
+à la liberté et non au prix. Pensez à « libre expression » <cite>[free
+speech]</cite>, pas à « bière gratuite » <cite>[free beer]</cite><a
 id="TransNote6-rev" href="#TransNote6"><sup>6</sup></a> <i>[rires]</i>. En
 tout cas je n'aurais pas passé autant d'années de ma vie pour faire gagner
 moins d'argent aux programmeurs. Ce n'est pas mon but. Je suis moi-même
 programmeur et je ne m'offusque pas de gagner de l'argent. Je ne passerais
 pas ma vie à en gagner mais je ne refuse pas d'en gagner. Et je ne suis pas
-– l'éthique est la même pour tous – je ne suis pas contre le fait qu'un
-autre programmeur en gagne. Je ne veux pas faire baisser les prix. Ce n'est
-pas du tout le problème. L'enjeu c'est la liberté. La liberté de chaque
+– l'éthique est la même pour tous – je ne suis pas contre le fait qu'un
+autre programmeur en gagne. Je ne veux pas faire baisser les prix, ce n'est
+pas du tout le problème. L'enjeu, c'est la liberté, la liberté de chaque
 personne qui utilise un logiciel, qu'elle sache programmer ou non.</p>
 
 <p>À ce stade je dois vous donner une définition de ce qu'est le logiciel
-libre. Je préfère aller au concret car dire simplement « je crois en la
+libre. Je préfère aller au concret car dire simplement « Je crois en la
 liberté » est vide de sens. Il y a tant de libertés différentes en
 lesquelles croire, et qui sont en conflit l'une avec l'autre, que la vraie
 question politique est : « Quelles sont les libertés importantes, celles
 dont on doit s'assurer que tout le monde les possède ? »</p>
 
-<p>Et maintenant je vais vous donner ma réponse dans ce domaine particulier
-qu'est l'usage du logiciel.  Un programme est libre pour vous, utilisateur
+<p>Maintenant je vais vous donner ma réponse dans ce domaine particulier 
qu'est
+l'usage du logiciel.  Un programme est libre pour vous, utilisateur
 particulier, si vous bénéficiez des libertés suivantes :</p>
 
 <ul>
-<li>d'abord, la liberté Zéro : la liberté d'utiliser un logiciel pour 
n'importe
+<li>d'abord, la liberté 0 : la liberté d'utiliser un logiciel pour 
n'importe
 quel usage, à votre convenance ;</li>
-<li>la liberté Un : la liberté de vous aider vous-même en modifiant le 
programme
+<li>la liberté 1 : la liberté de vous aider vous-même en modifiant le 
programme
 pour répondre à vos besoins ;</li>
-<li>la liberté Deux : celle d'aider votre prochain en distribuant des copies 
du
+<li>la liberté 2 : celle d'aider votre prochain en distribuant des copies du
 programme ;</li>
-<li>et la liberté Trois : celle d'aider à bâtir votre communauté en 
publiant une
+<li>et la liberté 3 : celle d'aider à bâtir votre communauté en publiant 
une
 version améliorée pour que les autres puissent bénéficier de votre 
travail.</li>
 </ul>
 
-<p>Si vous avez toutes ces libertés, le programme est un logiciel libre,
-<em>pour vous</em> ; et c'est crucial. C'est pourquoi je le dis comme
-ça. J'expliquerai pourquoi plus tard quand je parlerai de la licence
-publique générale GNU, mais pour le moment j'explique ce qu'est un logiciel
-libre, ce qui est une question plus fondamentale.</p>
-
-<p>La liberté Zéro est assez évidente. Si vous n'êtes même pas autorisé 
à faire
-fonctionner le programme de la façon qui vous plaît, c'est un programme
-sacrément restrictif ! La plupart des programmes vous donnent la liberté
-Zéro. Et la liberté Zéro découle, juridiquement, des libertés Un, Deux et
-Trois ; c'est la façon dont fonctionne le droit du copyright. Ainsi les
-libertés qui distinguent le logiciel libre du logiciel ordinaire sont les
-libertés Un, Deux et Trois ; je vais donc en parler plus en détail et je
-dirai en quoi elles sont importantes.</p>
+<p>Si vous avez toutes ces libertés, le programme est un logiciel 
libre&hellip;
+<em>pour vous</em>, et c'est crucial, c'est pourquoi je le formule de cette
+façon. J'expliquerai pourquoi plus tard quand je parlerai de la licence
+publique générale GNU, mais pour le moment j'en suis à une question plus
+basique, la définition du logiciel libre.</p>
+
+<p>La liberté 0 est assez évidente. Si vous n'êtes même pas autorisé à 
faire
+fonctionner le programme comme vous le souhaitez, c'est un programme
+sacrément restrictif ! La plupart des programmes vous donnent la liberté 0
+et la liberté 0 découle, juridiquement, des libertés 1, 2 et 3 ; c'est de
+cette façon que fonctionne le droit du copyright. Ainsi les libertés qui
+distinguent le logiciel libre du logiciel ordinaire sont les libertés 1, 2
+et 3 ; je vais donc en parler plus en détail et je dirai en quoi elles sont
+importantes.</p>
 
-<p>La liberté Un est celle de modifier le logiciel pour l'adapter à ses
+<p>La liberté 1 est celle de modifier le logiciel pour l'adapter à vos
 besoins. Cela peut signifier corriger des bogues. Cela peut signifier
 ajouter de nouvelles fonctionnalités. Cela peut signifier porter le logiciel
-sur un autre type de système informatique. Cela peut signifier traduire tous
-les messages d'erreur en navajo. Vous devez pouvoir apporter toutes les
+sur un autre système informatique. Cela peut signifier traduire tous les
+messages d'erreur en navajo. Vous devez pouvoir apporter toutes les
 modifications que vous voulez, librement.</p>
 
 <p>Il est évident que les programmeurs professionnels peuvent utiliser cette
 liberté de façon très effective, mais ils ne sont pas les seuls. N'importe
 quelle personne d'intelligence normale peut apprendre un peu de
-programmation. Vous savez, il y a des travaux difficiles, et des travaux
+programmation. Vous savez, il y a des travaux difficiles et des travaux
 faciles. Tout le monde n'apprend pas suffisamment pour faire les travaux
 difficiles, mais beaucoup peuvent apprendre assez pour faire des travaux
 faciles, de la même façon qu'il y a 50 ans, beaucoup, vraiment beaucoup
-d'Américains apprenaient à réparer une voiture, ce qui a permis aux USA
-d'avoir une armée motorisée pendant la seconde guerre mondiale et de
-gagner. Alors, chose très importante, avoir beaucoup de bricoleurs.</p>
+d'Américains apprenaient à réparer une voiture, ce qui a permis aux
+États-Unis d'avoir une armée motorisée pendant la seconde guerre mondiale et
+de gagner. Alors, chose très importante, avoir beaucoup de bricoleurs.</p>
 
 <p>Et si vous refusez d'apprendre la technologie, cela veut dire que vous avez
 probablement beaucoup d'amis et que vous êtes doué dans l'art de les obliger
 à vous rendre service <i>[rires]</i>. Certains d'entre eux sont probablement
 informaticiens. Alors vous pouvez demander à l'un de vos amis
-informaticiens : « Pourrais-tu changer ceci pour moi ? Et cette fonction 
? »
-Donc beaucoup de gens peuvent en bénéficier.</p>
+informaticiens : « Pourrais-tu changer ceci pour moi ? Ajouter cette
+fonction ? » Beaucoup de gens peuvent donc bénéficier de la liberté 
1.</p>
 
-<p>Si d'aventure vous n'avez pas cette liberté, ceci cause un préjudice
-matériel et pratique à la société. Cela fait de vous un prisonnier de votre
-logiciel. J'ai expliqué comment c'était dans le cas de l'imprimante
-laser. Vous savez, elle marchait mal et nous ne pouvions la réparer parce
-que nous étions prisonniers de notre logiciel.</p>
+<p>Si vous n'avez pas cette liberté, cela cause un préjudice pratique, 
matériel
+à la société ; cela fait de vous un prisonnier de votre logiciel. J'ai
+expliqué comment c'était dans le cas de l'imprimante laser. Vous savez, elle
+marchait mal et nous ne pouvions la réparer parce que nous étions
+prisonniers de notre logiciel.</p>
 
 <p>Mais cela affecte aussi le moral des gens. Si l'ordinateur est constamment
-frustrant et que les gens l'utilisent, leur vies vont devenir
-frustrantes. Et s'ils l'utilisent dans leur métier, leur métier va devenir
-frustrant ; ils vont détester leur métier. Vous savez, les gens se 
protègent
-de la frustration en décidant de s'en moquer. Vous en arrivez à des gens qui
-disent : « Bon, j'ai fait acte de présence au boulot, c'est tout ce que 
j'ai
-à faire. Si je ne peux pas progresser ce n'est pas mon affaire, c'est
-l'affaire du patron. » Et quand ça arrive c'est mauvais pour ces gens, c'est
-mauvais pour la société toute entière. C'est la liberté Un, la liberté de
-s'aider soi-même.</p>
+frustrant et qu'ils l'utilisent, leur vies vont devenir frustrantes. Et
+s'ils l'utilisent dans leur métier, leur métier va devenir frustrant ; ils
+vont détester leur métier. Vous savez, les gens se protègent de la
+frustration en décidant de s'en moquer. Ils en arrivent à dire : « Bon, 
j'ai
+fait acte de présence au boulot, c'est tout ce que j'ai à faire. Si je ne
+peux pas progresser ce n'est pas mon affaire, c'est l'affaire du patron. »
+Et quand ça arrive, c'est mauvais pour eux et c'est mauvais pour la société
+toute entière. C'est la liberté 1, la liberté de s'aider soi-même.</p>
 
-<p>La liberté Deux est celle d'aider votre prochain, en distribuant des copies
-du programme. Pour des êtres qui pensent et qui apprennent, partager un
+<p>La liberté 2 est celle d'aider votre prochain en distribuant des copies du
+programme. Pour des êtres qui pensent et qui s'instruisent, partager un
 savoir utile est un acte fondamental d'amitié. Quand ces êtres utilisent des
 ordinateurs, cet acte d'amitié prend la forme d'un partage de logiciel. Les
-amis partagent entre eux. Les amis s'aident mutuellement. C'est la nature de
-l'amitié. Et en fait, l'esprit d'entraide – la disposition à vouloir aider
+amis partagent entre eux, les amis s'aident mutuellement. C'est la nature de
+l'amitié. Et de fait, l'esprit d'entraide – la disposition à vouloir aider
 son prochain volontairement – est la ressource la plus importante de la
 société. Elle fait la différence entre une société vivable et une jungle 
où
-chacun s'entre-dévore. Cette importance a été reconnue par les grandes
-religions du monde depuis des milliers d'années et elles essayent
+chacun s'entredévore. Cette importance a été reconnue par les grandes
+religions du monde depuis des milliers d'années et elles essaient
 explicitement d'encourager cette attitude.</p>
 
 <p>Quand j'allais à la maternelle, les institutrices essayaient de nous
@@ -590,7 +583,7 @@
 a fait en sorte de nous apprendre cet esprit de coopération. Et pourquoi
 faut-il faire cela ? Parce que les gens ne sont pas totalement
 coopératifs. C'est un aspect de la nature humaine mais il y en a
-d'autres. Il y en a beaucoup. Aussi, si vous voulez une société meilleure,
+d'autres. Il y en a beaucoup. Alors, si vous voulez une société meilleure,
 vous devez travailler à encourager l'esprit de partage. Vous savez, ce ne
 sera jamais à 100%. Ça se comprend, les gens doivent aussi prendre soin
 d'eux-mêmes. Mais si nous le rendons plus fort, nous nous en porterons tous
@@ -598,14 +591,14 @@
 
 <p>De nos jours, selon le gouvernement des États-Unis, les enseignants sont
 censés faire exactement le contraire. « Oh Johnny, tu as apporté un
-programme à l'école ! Eh bien, ne le partage pas ! Oh non, le partage c'est
-mal ! Le partage ça veut dire que tu es un pirate. »</p>
+programme à l'école ! Eh bien, ne le partage pas. Oh non ! Le partage c'est
+mal ; le partage, ça veut dire que tu es un pirate. »</p>
 
 <p>Qu'entendent-ils par le mot « pirate » ? Qu'aider son voisin est
 l'équivalent moral d'une attaque de bateau <i>[rires]</i>.</p>
 
 <p>Que diraient Jésus et Bouddha à ce sujet ? Prenez vos chefs religieux
-favoris. Je ne sais pas. Peut-être Manson aurait dit quelque chose de
+favoris. Je ne sais pas, peut-être Manson aurait dit quelque chose de
 différent <i>[rires]</i>. Qui sait ce que L. Ron Hubbard aurait dit,
 mais&hellip;</p>
 
@@ -634,66 +627,68 @@
 Les actions que nous menons influencent les pensées des autres. Quand nous
 clamons alentour « Ne partagez pas avec les autres ! », s'ils nous 
entendent
 nous avons eu un effet sur la société, et pas un bon effet.  C'est la
-liberté Deux, celle d'aider son voisin.</p>
+liberté 2, celle d'aider son voisin.</p>
 
 <p>Oh, j'oubliais, si vous n'avez pas cette liberté, cela ne cause pas
 seulement un préjudice à cette ressource psychosociale, c'est du gâchis 
– un
-préjudice matériel et pratique. Si le programme a un propriétaire et que le
+préjudice pratique, matériel. Si le programme a un propriétaire et que le
 propriétaire s'arrange pour que chaque utilisateur doive payer pour s'en
 servir, certaines personnes diront : « Pas d'importance, je m'en passerai. 
»
 Et c'est du gâchis, du gâchis délibéré. Ce qui est intéressant avec les
 logiciels c'est que ce n'est pas parce que vous avez moins d'utilisateurs
-que vous devez produire moins. Si moins de gens achètent des voitures, vous
-fabriquerez moins de voitures. Là il y a une économie. Il y a des ressources
-à allouer ou non à la fabrication des voitures. Aussi vous pouvez dire
-qu'avoir un prix pour une voiture est une bonne chose. Cela évite que les
-gens ne gaspillent leurs ressources dans l'achat de voitures dont ils n'ont
-pas vraiment besoin. Mais si fabriquer une voiture supplémentaire
+que vous devez en produire moins. Si moins de gens achètent des voitures,
+vous fabriquerez moins de voitures. Là il y a une économie. Il y a des
+ressources à allouer ou non à la fabrication des voitures. Aussi vous pouvez
+dire qu'avoir un prix pour une voiture est une bonne chose. Cela évite que
+les gens ne gaspillent leurs ressources dans l'achat de voitures dont ils
+n'ont pas vraiment besoin. Mais si fabriquer une voiture supplémentaire
 n'utilisait aucune ressource, on n'aurait aucun intérêt à économiser sur la
 fabrication des voitures. Ainsi, pour les objets physiques, comme les
-voitures, il faudra toujours des ressources pour en faire un de plus
-– chaque exemplaire supplémentaire.</p>
+voitures, il faudra toujours des ressources pour en faire un de plus – pour
+chaque exemplaire supplémentaire.</p>
 
 <p>Mais pour les logiciels ce n'est pas vrai. N'importe qui peut en faire une
-copie, et c'est complètement banal de le faire. Cela ne consomme aucune
-ressource sauf un tout petit peu d'électricité. Il n'y a rien à économiser,
-aucune ressource à allouer ailleurs. Vous trouvez souvent des gens qui
-prennent les conséquences d'un raisonnement économique valable pour les
-autres activités, et prétendent les transposer à l'informatique – où les
-prémisses de ce raisonnement ne s'appliquent pas – tout en supposant que 
les
-résultats seront valides. Dans ce cas précis l'argument n'est basé sur rien
-de valable dans le domaine du logiciel. C'est très important de voir comment
-on arrive à une conclusion et de quelles prémisses elle dépend pour voir si
-elle est valide. Donc, liberté Deux, la liberté d'aider son voisin.</p>
+copie, et c'est presque banal de le faire. Cela ne consomme aucune ressource
+sauf un tout petit peu d'électricité. Il n'y a rien à économiser ; aucune
+ressource ne serait mieux utilisée si nous appliquions cette désincitation
+financière à l'usage du logiciel. Vous trouvez souvent des gens qui prennent
+les conséquences d'un raisonnement économique valable pour les autres
+activités et prétendent les transposer au logiciel – où les prémisses 
de ce
+raisonnement ne s'appliquent pas – tout en supposant que les résultats
+resteront valables, bien que l'argument n'ait aucune base dans le domaine du
+logiciel. Les prémisses ne marchent pas dans ce cas-là. C'est très important
+de voir comment on arrive à une conclusion et de quelles prémisses elle
+dépend pour voir si elle est valide. Donc, liberté 2, la liberté d'aider 
son
+voisin.</p>
 
-<p>La liberté Trois est celle d'aider à bâtir votre communauté en publiant 
une
+<p>La liberté 3 est celle d'aider à bâtir votre communauté en publiant une
 version améliorée du logiciel. Au début les gens me disaient souvent : « 
Si
-le logiciel est gratuit, personne ne sera payé, donc pourquoi travailler ? 
»
-Naturellement, ils confondaient les deux significations de
+le logiciel est gratuit, personne ne sera payé, alors pourquoi
+travailler ? » Naturellement, ils confondaient les deux significations de
 <cite>free</cite>, donc leur raisonnement était basé sur un
 malentendu. Aujourd'hui nous pouvons comparer cette théorie avec les faits
 empiriques et constater que des centaines de gens sont payés pour faire du
-logiciel libre, et que plus de 100 000 le font bénévolement. Il y a plein de
+logiciel libre et que plus de 100 000 le font bénévolement. Il y a plein de
 gens qui font des logiciels libres pour différentes raisons.</p>
 
 <p>Quand j'ai publié le premier GNU Emacs – le premier morceau de GNU que 
les
 gens ont réellement voulu utiliser – et qu'il a commencé à avoir des
 utilisateurs, après un certain temps j'ai eu un message disant : « Je pense
-que j'ai vu un bogue dans le code source, et voici une solution. » Et j'ai
-eu un autre message : « Voici du code pour ajouter une nouvelle fonction. 
»
-Et une nouvelle correction, et une nouvelle fonction. Et une autre, et une
+que j'ai vu un bogue dans le code source et voici une solution. » Et j'ai eu
+un autre message : « Voici du code pour ajouter une nouvelle fonction. » 
Et
+une nouvelle correction, et une nouvelle fonction. Et une autre, et une
 autre, jusqu'à ce qu'elles se déversent sur moi si vite qu'utiliser toute
-cette aide devenait un vrai travail. Microsoft n'a pas ce problème
+cette aide devenait un gros travail. Microsoft n'a pas ce problème
 <i>[rires]</i>.</p>
 
 <p>En fin de compte, des gens ont remarqué ce phénomène. Vous voyez, dans 
les
 années 80, beaucoup parmi nous pensaient que le logiciel libre ne serait
-peut-être pas aussi bon que le non libre, parce que nous n'aurions pas assez
+peut-être pas aussi bon que le non libre parce que nous n'aurions pas assez
 d'argent pour payer des gens. Et bien sûr, les gens qui comme moi accordent
 de la valeur à la communauté et à la liberté ont dit : « Nous 
utiliserons
 des logiciels libres tout de même. » Cela vaut le coup de faire un petit
 sacrifice au niveau de la simple commodité technique pour avoir la
-liberté. Mais ce que les gens ont vu dans les années 90, c'est que nos
+liberté. Mais ce que les gens ont constaté vers 1990, c'est que nos
 logiciels étaient en fait meilleurs, qu'ils étaient plus puissants et plus
 fiables que les alternatives privatrices.</p>
 
@@ -703,49 +698,49 @@
 mêmes tâches, sur différents systèmes. Parce qu'il y a certains utilitaires
 de base sur tous les systèmes Unix. Et les tâches qu'ils effectuent, nous le
 savons, se ressemblent beaucoup, ou bien elles suivent les spécifications
-POSIX. Donc les logiciels étaient tous les mêmes en termes de tâche
+POSIX. Les logiciels étaient donc tous les mêmes en termes de tâche
 effectuée, mais ils étaient écrits et maintenus par des gens différents, et
-développés séparément. Le code était différent. Alors il a décidé
+développés séparément ; leur code était différent. Le chercheur a 
décidé
 d'introduire des données aléatoires dans ces programmes et de mesurer quand
 ils plantaient ou se bloquaient. Il a fait les mesures, et les programmes
 les plus fiables étaient les programmes GNU. Toutes les alternatives
-privatrices étaient moins fiables. Alors, il a publié ça et l'a dit à tous
-les développeurs, et quelques années plus tard il a fait les mêmes
-expériences avec les dernières versions et il a obtenu le même résultat :
-les versions GNU étaient les plus fiables. Vous savez, il y a des cliniques
-pour le cancer et des services d'urgence <cite>[911]</cite> qui utilisent le
-système GNU parce qu'il est très fiable, et la fiabilité est très 
importante
-pour eux.</p>
+privatrices étaient moins fiables. Alors il a publié ça et l'a dit à tous
+les développeurs, et quelques années plus tard il a fait la même expérience
+avec les dernières versions et a obtenu le même résultat : les versions GNU
+étaient les plus fiables. Vous savez, il y a des cliniques pour le cancer et
+des services d'urgence <cite>[911]</cite> qui utilisent le système GNU parce
+qu'il est très fiable et que la fiabilité est très importante pour eux.</p>
 
 <p>Quoi qu'il en soit, il y a même un groupe de gens qui se concentrent sur 
cet
-avantage particulier, et en font la raison la plus importante pour que les
+avantage particulier et en font la raison la plus importante pour que les
 utilisateurs puissent faire ces diverses choses et avoir ces libertés. Si
 vous m'avez écouté, vous aurez noté, vous aurez vu que lorsque je parle du
 mouvement du logiciel libre, je parle d'enjeux éthiques et du type de
 société où nous voulons vivre, de ce qui fait une bonne société, autant 
que
-des bénéfices matériels. C'est cela le mouvement du logiciel libre.</p>
+des avantages matériels. Les deux sont importants. C'est cela le mouvement
+du logiciel libre.</p>
 
 <p>Cet autre groupe de gens, qui est appelé mouvement open source, ne parle 
que
 d'avantages pratiques. Ils refusent d'en faire une question de principe. Ils
-n'admettent pas comme un droit que les gens aient la liberté de partager
+ne considèrent pas comme un droit que les gens aient la liberté de partager
 avec leur prochain, de voir ce que le programme fait et de le modifier s'il
 ne leur plaît pas. Ils disent cependant que c'est utile que les gens aient
 ces droits. Alors ils vont voir des entreprises et leur disent : « Vous
-savez, vous pourriez faire plus d'argent si vous laissiez les gens faire
-cela. » Aussi vous voyez que, jusqu'à un certain point, ils mènent les gens
-dans la même direction mais pour des raisons philosophiques totalement,
-fondamentalement différentes.</p>
+savez, vous pourriez gagner plus d'argent si vous laissiez les gens faire
+tout ça. » Ainsi vous voyez que, jusqu'à un certain point, ils mènent les
+gens dans la même direction, mais pour des raisons philosophiques
+complètement, fondamentalement différentes.</p>
 
 <p>Parce que sur l'enjeu de fond, l'enjeu éthique, les deux mouvements ne sont
 pas d'accord. Dans le mouvement du logiciel libre on dit : « Vous avez droit
-à ces libertés ; personne ne doit vous empêcher de faire tout ça. » 
Dans le
-mouvement open source on dit : « Oui, on peut vous les interdire mais nous
-allons essayer de les convaincre de daigner vous les laisser faire. »
+à ces libertés ; personne ne doit vous empêcher de faire ces choses. » 
Dans
+le mouvement open source on dit : « Oui, on peut vous les interdire mais
+nous allons essayer de les convaincre de daigner vous les laisser faire. »
 D'accord, ils ont apporté leur contribution, ils ont convaincu un certain
-nombre de sociétés d'apporter des logiciels importants à la communauté du
-logiciel libre. Aussi le mouvement open source a-t-il contribué à notre
-communauté de manière considérable. Et donc nous travaillons ensemble sur
-des projets pratiques. Mais philosophiquement il y a un désaccord énorme.</p>
+nombre d'entreprises d'apporter des logiciels importants à la communauté du
+libre. Le mouvement open source a donc contribué à notre communauté de
+manière considérable. Nous travaillons ensemble sur des projets pratiques,
+mais philosophiquement il y a un désaccord énorme.</p>
 
 <p>Malheureusement, c'est le mouvement open source qui reçoit le plus d'aide 
de
 l'industrie. Beaucoup d'articles sur notre travail le décrivent comme open
@@ -753,53 +748,53 @@
 du mouvement open source. C'est pour cela que je mentionne cette
 distinction, je veux que vous soyez conscients que le mouvement du logiciel
 libre, qui a amené notre communauté à l'existence et développé le système
-d'exploitation libre, est toujours là, et que nous défendons encore cette
-philosophie éthique. Je tiens à ce que vous soyez au courant de sorte que
-vous ne désinformiez pas quelqu'un d'autre sans le savoir.</p>
+d'exploitation libre, est toujours là, et que nous défendons toujours cette
+philosophie éthique. Je tiens à ce que vous le sachiez pour éviter que vous
+ne désinformiez quelqu'un d'autre sans vous en apercevoir.</p>
 
 <p>Mais c'est aussi pour que vous puissiez vous situer.</p>
 
 <p>Vous savez, c'est à vous de voir quel mouvement vous soutenez. Vous serez
 peut-être d'accord avec le mouvement du logiciel libre et avec mes
 vues. Vous serez peut-être d'accord avec le mouvement open source. Vous
-serez peut-être en désaccord avec les deux. C'est vous qui décidez de votre
-position sur ces enjeux politiques.</p>
+serez peut-être en désaccord avec les deux. C'est à vous de décider quelle
+est votre position sur ces enjeux politiques.</p>
 
 <p>Mais si vous êtes d'accord avec le mouvement du logiciel libre – si vous
 voyez qu'il y a là un enjeu, que les gens dont les vies sont contrôlées et
 dirigées par cette décision ont aussi leur mot à dire – alors j'espère 
que
-vous direz que vous êtes d'accord avec le mouvement du logiciel libre. Une
-façon de le faire est d'utiliser le terme « logiciel libre », ne serait-ce
-que pour aider les gens à savoir qu'il existe.</p>
+vous exprimerez votre accord avec le mouvement du logiciel libre. Une façon
+de le faire est d'utiliser le terme « logiciel libre », ne serait-ce que
+pour aider les gens à savoir qu'il existe.</p>
 
-<p>Donc, la liberté Trois est très importante pratiquement et sur le plan
+<p>La liberté 3 est donc très importante pratiquement et sur le plan
 psychosocial. Si vous n'avez pas cette liberté, cela cause un préjudice
-matériel et pratique parce que la communauté ne se développe pas et que nous
+pratique et matériel parce que la communauté ne se développe pas et que nous
 ne pouvons pas faire de logiciels puissants et fiables. Mais cela cause
 aussi un préjudice psychosocial qui affecte l'esprit de coopération
 scientifique – l'idée que nous travaillons ensemble à l'avancement du 
savoir
 humain. Vous savez, le progrès scientifique dépend de façon cruciale de la
-capacité des gens à travailler ensemble. Et pourtant, même de nos jours vous
-trouvez souvent chaque petit groupe de scientifiques en train d'agir comme
-s'il était en guerre avec chacun des autres gangs de scientifiques et
-d'ingénieurs. Et s'ils ne partagent pas les uns avec les autres ils sont
-tous freinés.</p>
-
-<p>Ainsi voilà les trois libertés qui distinguent le logiciel libre du 
logiciel
-ordinaire. La Liberté Un est celle de s'aider soi même, d'apporter des
-changements en fonction de ses besoins propres. La liberté Deux est celle
-d'aider son prochain en distribuant des copies. Et la Liberté Trois est la
+capacité des gens à travailler ensemble. Et pourtant, même de nos jours,
+vous voyez souvent chaque petit groupe de scientifiques agir comme s'il
+était en guerre avec chacun des autres gangs de scientifiques et
+d'ingénieurs. Et s'ils ne partagent pas les uns avec les autres, c'est un
+frein pour tous.</p>
+
+<p>Nous venons de voir les trois libertés qui distinguent le logiciel libre du
+logiciel ordinaire. La Liberté 1 est celle de s'aider soi même, d'apporter
+des changements en fonction de ses besoins propres. La liberté 2 est celle
+d'aider son prochain en distribuant des copies. Et la liberté 3 est la
 liberté d'aider à construire sa communauté en apportant des modifications et
-en les publiant pour l'usage des autres gens. Si vous avez toutes ces
-libertés, ce logiciel est libre pour vous. Maintenant pourquoi est-ce que je
-définis cela en terme d'utilisateur particulier ? Est ce que c'est du
-logiciel libre pour vous (<i>en désignant un membre du public</i>) ? Est-ce
-que c'est du logiciel libre pour vous (<i>en désignant un autre membre du
-public</i>) ? Est-ce que c'est du logiciel libre pour vous (<i>en désignant
-encore un autre membre du public</i>) ? Oui ?</p>
+en les publiant à l'usage des autres. Si vous avez toutes ces libertés, ce
+logiciel est libre pour vous. Maintenant pourquoi est-ce que je définis cela
+en terme d'utilisateur particulier ? Est ce que c'est du logiciel libre pour
+vous (<i>en désignant un membre du public</i>) ? Est-ce que c'est du
+logiciel libre pour vous (<i>en désignant un autre membre du public</i>) ?
+Est-ce que c'est du logiciel libre pour vous (<i>en désignant encore un
+autre membre du public</i>) ? Oui ?</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Pouvez-vous expliquer un peu la différence 
entre
-les libertés Deux et Trois ?</p>
+les libertés 2 et 3 ?</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Eh bien, elles sont certainement liées. Parce
 que si vous n'avez pas la liberté de redistribuer vous avez encore moins la
@@ -808,248 +803,244 @@
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Oh.</p>
 
-<p><strong>STALLMAN</strong> : La liberté Deux c'est, vous savez, lisez-le, 
que
-vous pouvez faire une copie exacte et la donner à vos amis, de sorte que vos
-amis puissent l'utiliser. Ou bien vous faites des copies exactes, vous les
+<p><strong>STALLMAN</strong> : La liberté 2 c'est, vous le savez, lisez-le, 
que
+vous pouvez faire une copie exacte et la donner à vos amis de sorte que vos
+amis puissent l'utiliser. Ou bien vous faites des copies exactes et vous les
 vendez à tout un tas de gens pour qu'ils puissent les utiliser.</p>
 
-<p>La liberté Trois, c'est quand vous apportez des améliorations ou du moins
-quand vous pensez qu'il y a des améliorations et que quelques personnes sont
-d'accord avec vous. Voilà, c'est cela la différence. Oh, d'ailleurs, un
-point crucial. Les libertés Un et Trois dépendent de l'accès au code
-source. Parce que modifier un programme binaire c'est extrêmement difficile
-<i>[rires]</i>. Même des changements très insignifiants comme d'utiliser
-quatre chiffres pour la date <i>[rires]</i>, si vous n'avez pas le
-source. Aussi pour des raisons pratiques l'accès au code source est une
-condition préalable, un prérequis du logiciel libre.</p>
-
-<p>Bien, pourquoi définir le logiciel libre comme logiciel libre « pour
-vous » ? La raison en est que le même programme peut être libre pour
-quelques personnes et non libres pour d'autres. Cela pourrait sembler
-paradoxal. Laissez-moi vous donnez un exemple de cette situation. Un très
-grand exemple, peut-être le plus grand exemple de ce problème, a été le
-système X Window qui a été développé au MIT et publié sous une licence 
qui
-en a fait un logiciel libre. Si vous aviez la version MIT avec la licence
-MIT, vous aviez les libertés Un, Deux et Trois. C'était du logiciel libre
-pour vous.  Mais parmi ceux qui avaient des copies, il y avait divers
-fabricants d'ordinateurs qui distribuaient des systèmes Unix et ils firent
-les changements nécessaires pour que X fonctionne sur leurs systèmes. Vous
+<p>La liberté 3, c'est quand vous apportez des améliorations ou du moins 
quand
+vous pensez que c'est des améliorations et que d'autres personnes sont
+d'accord avec vous. Voilà, c'est cela la différence. Oh, j'oubliais un point
+essentiel. Les libertés 1 et 3 dépendent de l'accès au code source. Parce
+que modifier un programme binaire c'est extrêmement difficile <i>[rires]</i>
+– même des changements très insignifiants comme d'utiliser quatre chiffres
+pour la date <i>[rires]</i>, si vous n'avez pas le source. Aussi pour des
+raisons pratiques l'accès au code source est une condition préalable, un
+prérequis du logiciel libre.</p>
+
+<p>Pourquoi définir le logiciel libre comme logiciel libre <em>pour 
vous</em> ?
+La raison en est que le même programme peut être libre pour certaines
+personnes et non libres pour d'autres. Cela pourrait sembler paradoxal, mais
+laissez-moi vous donnez un exemple de cette situation. Un très grand
+exemple, peut-être le plus grand exemple de ce problème, est le système
+X Window qui a été développé au MIT et publié sous une licence qui en a 
fait
+un logiciel libre. Si vous aviez la version MIT avec la licence MIT, vous
+aviez les libertés 1, 2 et 3. C'était du logiciel libre pour vous.  Mais
+parmi ceux qui avaient des copies, il y avait divers fabricants
+d'ordinateurs qui distribuaient des systèmes Unix. Ils ont fait les
+changements nécessaires pour que X fonctionne sur leurs systèmes ; vous
 savez, probablement quelques centaines de lignes sur les centaines de
-milliers de lignes de X. Et quand ils le compilaient, ils plaçaient les
-programmes binaires parmi les autres programmes binaires de leurs systèmes
-Unix et distribuaient le tout avec la même clause de non-divulgation. Alors
-des milliers de gens ont eu ces copies. Ils avaient le système X Window mais
-aucune de ces libertés et ce n'était plus du logiciel libre pour
-<em>eux</em>.</p>
-
-<p>Ainsi, le fait que le système X Window soit du logiciel libre dépendait 
de
-l'endroit où l'on faisait la mesure. Si vous faisiez la mesure à la sortie
-du groupe de développeurs, vous disiez : « J'ai observé toutes ces 
libertés,
-c'est du logiciel libre. » Si vous faisiez la mesure parmi les utilisateurs,
-vous disiez : « Mmh, la plupart des utilisateurs n'ont pas ces libertés, ce
-n'est pas du logiciel libre. » Bon, les gens qui développaient X Window n'y
-voyaient pas de problème car leur principal souci était la popularité,
-l'ego, essentiellement. Ils voulaient un grand succès professionnel. Ils
-voulaient pouvoir se dire : « Aah, un tas de gens utilisent nos
-logiciels ! » Et c'était vrai, un tas de gens utilisaient leurs logiciels,
-mais ils n'avaient pas la liberté.</p>
+milliers de lignes de X. Ensuite ils l'ont compilé, ils ont placé les
+binaires dans leur système Unix et ils ont distribué le tout avec la même
+clause de non-divulgation. Alors des milliers de gens ont eu ces copies. Ils
+avaient le système X Window mais aucune de ces libertés. Ce n'était pas du
+logiciel libre <em>pour eux</em>.</p>
+
+<p>Il y avait donc un paradoxe : qu'X soit libre ou non dépendait de 
l'endroit
+où l'on faisait la mesure. Si vous faisiez la mesure à la sortie du groupe
+de développeurs, vous disiez : « J'ai observé toutes ces libertés, c'est 
du
+logiciel libre. » Si vous faisiez la mesure parmi les utilisateurs, vous
+disiez : « Hum, la plupart des utilisateurs n'ont pas ces libertés, ce 
n'est
+pas du logiciel libre. » Les gens qui développaient X n'y voyaient aucun
+problème car leur principal souci était essentiellement la popularité,
+l'ego. Ils voulaient un grand succès professionnel. Ils voulaient pouvoir se
+dire : « Aah, un tas de gens utilisent nos logiciels ! » Et c'était 
vrai, un
+tas de gens utilisaient leurs logiciels, mais ils n'avaient pas la 
liberté.</p>
 
-<p>Eh bien, dans le projet GNU, si la même chose arrivait à un logiciel GNU 
ce
-serait un échec car notre but n'est pas simplement d'être populaires. Notre
+<p>Au projet GNU en revanche, ce serait un échec si la même chose arrivait à
 un
+logiciel GNU, car notre but n'est pas simplement d'être populaires. Notre
 but est de donner aux gens la liberté, d'encourager la coopération et de
-permettre aux gens de coopérer. Rappelez-vous. Ne forcez personne à coopérer
-mais faites en sorte que chacun(e) ait la permission de coopérer, que
-chacun(e) ait la liberté de le faire, s'il ou elle le souhaite. Si des
-millions de personnes utilisaient des versions non libres de GNU, ça ne
+permettre aux gens de coopérer. Souvenez-vous, ne forcez jamais personne à
+coopérer mais faites en sorte que chacun(e) ait la permission de coopérer,
+que chacun(e) ait la liberté de le faire si il ou elle le souhaite. Si des
+millions de personnes utilisaient des versions non libres de GNU, ce ne
 serait pas du tout un succès, l'ensemble aurait été perverti et détourné 
de
 son but.</p>
 
-<p>Donc, j'ai cherché un moyen d'empêcher que cela n'arrive. La méthode que
-j'ai adoptée est appelée « copyleft ». Ça s'appelle copyleft car c'est 
comme
-prendre un copyright et le retourner <i>[rires]</i>. Juridiquement le
+<p>J'ai donc cherché un moyen d'empêcher que cela n'arrive. La méthode que 
j'ai
+trouvée est appelée « copyleft ». Ça s'appelle copyleft car c'est un peu
+comme prendre un copyright et le retourner <i>[rires]</i>. Juridiquement le
 copyleft fonctionne sur la base du copyright. Nous utilisons le droit du
 copyright tel qu'il existe, mais nous l'utilisons pour atteindre un but très
-différent. Voici ce que nous faisons. Nous disons : « Ce programme est
-copyrighté. » Et bien sûr, par défaut, cela signifie qu'il est interdit de
-le copier, de le distribuer et de le modifier. Mais alors nous disons :
-« Vous êtes autorisé à en distribuer des copies. Vous êtes autorisé à 
le
+différent. Voici ce que nous faisons. Nous disons : « Ce programme est sous
+copyright. » Et bien sûr, par défaut, cela signifie qu'il est interdit de 
le
+copier, de le distribuer et de le modifier. Mais alors nous disons : « Vous
+êtes autorisé à en distribuer des copies. Vous êtes autorisé à le
 modifier. Vous êtes autorisé à en distribuer des copies modifiées et
 étendues. Changez-le comme vous le souhaitez. »</p>
 
-<p>Mais il y a une condition. Et la condition bien sûr, est la raison pour
-laquelle nous nous sommes donnés tout ce mal. La condition dit : « Chaque
-fois que vous distribuez quelque chose qui contient un morceau de ce
-programme, vous devez distribuer le tout aux mêmes conditions, ni plus, ni
-moins. Donc, vous pouvez modifier le programme et le distribuer mais les
-gens qui l'auront reçu de vous bénéficieront de la même liberté que celle
-que vous avez reçue de nous. Et pas seulement pour des parties de ce
-programme, les extraits que vous avez pris, mais aussi pour tous les autres
-morceaux de votre programme. L'intégralité de ce programme doit être libre
-pour eux. »</p>
+<p>Mais il y a une condition. Cette condition est évidemment la raison pour
+laquelle nous nous sommes donnés tout ce mal – pour pouvoir
+l'introduire. Cette condition dit : « Chaque fois que vous distribuez
+quelque chose qui contient un morceau de ce programme, vous devez distribuer
+le tout aux mêmes conditions, ni plus, ni moins. Vous pouvez donc modifier
+le programme et le distribuer, mais les gens qui l'auront reçu de vous
+bénéficieront de toute la liberté que vous avez reçue de nous. Pas 
seulement
+pour certaines parties de ce programme – les extraits que vous avez pris 
–
+mais aussi pour tous les autres morceaux du programme qu'ils ont reçu de
+vous. L'intégralité de ce programme doit être libre pour eux. »</p>
 
 <p>Les libertés de redistribuer et de modifier le programme deviennent des
-droits inaliénables – un concept hérité de la Déclaration 
d'indépendance<a
+droits inaliénables – un concept hérité de la Déclaration 
d'indépendance<a
 id="TransNote7-rev" href="#TransNote7"><sup>7</sup></a> ; des droits dont
-nous nous assurons qu'ils ne peuvent vous être retirés. Et bien sûr, la
+nous nous assurons qu'ils ne peuvent vous être retirés. Et bien sûr la
 licence spécifique qui incarne l'idée du copyleft est la « licence publique
 générale GNU » (GNU <acronym title="General Public License">GPL</acronym>),
 une licence controversée car elle a la force de dire non à ceux qui
-voudraient être des parasites pour notre communauté.</p>
+voudraient parasiter notre communauté.</p>
 
-<p>Il y a beaucoup de gens qui n'apprécient pas nos idéaux de liberté. Et 
ils
+<p>Il y a beaucoup de gens qui n'apprécient pas nos idéaux de liberté. Ils
 seraient très contents de prendre le travail que nous avons fait, d'en faire
-une base pour la distribution de logiciel non libre, et d'inciter les gens à
-abandonner leur liberté. Et le résultat, si nous les laissions faire, serait
+une base pour la distribution de logiciel non libre et d'inciter les gens à
+abandonner leur liberté. Le résultat, si nous les laissions faire, serait
 que nous ne développerions des programmes libres que pour être constamment
 concurrencés par des versions améliorées de nos propres programmes. Ça ne
 serait pas drôle.</p>
 
-<p>Et beaucoup de gens penseraient : je suis volontaire pour donner mon temps
-afin de contribuer à ma communauté, mais pourquoi contribuer à un programme
-privateur de telle ou telle société ? Vous savez, certaines personnes ne
-trouvent pas ça forcément mal mais elles veulent être rétribuées pour
-cela. Moi, je préférerais ne pas le faire du tout.</p>
-
-<p>Mais les deux groupes de gens – ceux qui comme moi disent « je ne veux 
pas
-aider un programme non libre à prendre pied dans notre communauté », et 
ceux
-qui pensent « je veux bien améliorer un programme non libre mais ils ont
+<p>Et beaucoup de gens penseraient : « Je suis volontaire pour donner de mon
+temps afin de contribuer à ma communauté, mais pourquoi contribuer à un
+programme privateur de telle ou telle société ? » Vous savez, certaines
+personnes ne trouvent pas ça forcément mal, mais elles veulent être
+rétribuées si elles le font. Moi, je préférerais ne pas le faire du 
tout.</p>
+
+<p>Mais les deux groupes de gens – ceux qui comme moi disent « Je ne veux 
pas
+aider un programme non libre à prendre pied dans notre communauté » et ceux
+qui pensent « Je veux bien améliorer un programme non libre, mais ils ont
 intérêt à me payer » – ont une bonne raison d'utiliser la licence GPL. 
Parce
-que cela dit aux sociétés « vous ne pouvez pas juste prendre mon travail et
-le redistribuer sans la liberté », ce que permettent les licences sans
-copyleft comme la licence de X Window.</p>
-
-<p>C'est cela la grande distinction entre les deux catégories de logiciel
-libre, au point de vue de la licence. Il y a les programmes copyleftés, de
-façon que la licence défende la liberté du logiciel pour chaque
-utilisateur. Et il y a les programmes non copyleftés pour lesquels des
-versions non libres sont permises. Quelqu'un peut prendre ces programmes et
-en ôter la liberté. Vous pouvez obtenir ce programme dans une version non
-libre.</p>
-
-<p>Et aujourd'hui on a ce problème. On continue à utiliser des versions non
-libres de X Window sur des systèmes libres. Il y a même des matériels qui 
ne
-sont gérés que par des versions non libres, et c'est un problème majeur dans
-notre communauté. Cependant, je ne dirais pas que X Window soit une mauvaise
-chose ; vous savez, je dirais que les développeurs n'ont pas fait du mieux
-qu'il pouvaient, mais ils ont <em>effectivement</em> publié beaucoup de
-logiciels que nous pouvons tous utiliser.</p>
+que cela dit à ces sociétés « Vous ne pouvez pas juste prendre mon travail
+et le redistribuer sans la liberté », ce que permettent les licences sans
+copyleft comme la licence de X Windows.<a id="TransNote8-rev"
+href="#TransNote8"><sup>8</sup></a></p>
+
+<p>C'est ça la grande distinction entre les deux catégories de logiciel 
libre ;
+elle porte sur la licence. Il y a les programmes placés sous copyleft afin
+que la licence défende la liberté du logiciel pour chaque utilisateur, et il
+y a les programmes sans copyleft, pour lesquels des versions non libres sont
+permises. Quelqu'un <em>a la possibilité</em> de prendre ces programmes et
+d'en ôter la liberté ; on peut donc les obtenir dans une version non 
libre.</p>
+
+<p>Et ce problème persiste. Il existe encore des versions non libres de
+X Windows qui sont utilisées sur nos systèmes d'exploitation libres. Il y a
+même des matériels qui ne sont gérés que par des versions non libres et
+c'est un problème majeur dans notre communauté. Cependant, je ne dirais pas
+que X Windows soit une mauvaise chose ; je dirais que les développeurs n'ont
+pas fait du mieux qu'il pouvaient, mais ils ont <em>effectivement</em>
+publié une grande quantité de logiciel que nous pouvons tous utiliser.</p>
 
-<p>Vous savez, il y a une grande différence entre imparfait et mauvais. Il y a
+<p>Il y a une grande différence entre imparfait et mauvais, vous savez. Il y a
 de nombreux degrés entre le bien et le mal. Nous devons résister à la
-tentation de dire : si vous n'avez pas fait absolument du mieux possible,
-vous ne valez rien. Les gens qui ont développé X Window ont fait une grande
-contribution à notre communauté, mais il y avait mieux à faire. Ils auraient
-pu copylefter des morceaux du programme et empêcher ces versions non libres
-d'être distribuées par d'autres.</p>
+tentation de dire : « Si vous n'avez pas fait absolument du mieux possible,
+vous ne valez rien. » Les gens qui ont développé X Windows ont fait une
+grande contribution à notre communauté, mais ils auraient pu mieux
+faire. Ils auraient pu mettre des morceaux du programme sous copyleft et
+cela aurait empêché ces versions non libres d'être distribuées par 
d'autres.</p>
 
-<p>Maintenant, le fait que la GPL défende votre liberté – utilise le 
droit du
+<p>Cela dit, le fait que la GPL défende votre liberté – utilise le droit 
du
 copyright pour défendre cette liberté – est la raison pour laquelle
 Microsoft l'attaque aujourd'hui. Voyez, Microsoft voudrait vraiment prendre
 tout ce code que nous avons écrit et le mettre dans des programmes
-privateurs. Avoir quelqu'un qui ajoute quelques améliorations ou simplement
-des changements incompatibles, c'est tout ce qu'il leur faudrait
-<i>[rires]</i>.</p>
+privateurs. Faire ajouter quelques améliorations ou simplement des
+changements incompatibles par quelqu'un, cela suffirait. <i>[rires]</i>.</p>
 
-<p>Vous savez, avec la force de marketing de Microsoft, ils n'ont pas vraiment
-besoin de faire une version meilleure pour nous supplanter. Ils ont juste
-besoin de la rendre différente et incompatible, et ensuite de la mettre sur
-le bureau de tout le monde. Donc ils n'aiment pas la GPL, parce que la GNU
-GPL ne leur permet pas de faire cela. Elle n'autorise pas la stratégie de la
-pieuvre <cite>[embrace and extend]</cite>. Elle dit : « Si vous voulez vous
-servir de notre code dans vos programmes, vous pouvez, mais vous devrez
-aussi partager, et partager à l'identique. Les changements que vous avez
-faits devront pouvoir être partagés. » Ainsi c'est une coopération dans 
les
-deux sens, une vraie coopération.</p>
-
-<p>Beaucoup d'entreprises, même de grosses sociétés comme IBM et HP, veulent
-utiliser nos logiciels dans cet esprit. IBM et HP contribuent à de
-substantielles améliorations des logiciels GNU. Et ils développent d'autres
+<p>Vous savez, avec leur puissance marketing, les gens de chez Microsoft n'ont
+pas vraiment besoin de faire une version meilleure pour nous supplanter. Ils
+ont juste besoin de la rendre différente et incompatible, et ensuite de la
+mettre sur le bureau de tout le monde. Donc ils n'aiment pas du tout la GPL,
+parce que la GNU GPL ne leur permet pas de le faire. Elle n'autorise pas la
+stratégie de la pieuvre <cite>[embrace and extend]</cite>. Elle dit : « Si
+vous voulez vous servir de notre code dans vos programmes, vous pouvez, mais
+vous devrez aussi partager, et partager à l'identique. Les changements que
+vous avez faits devront pouvoir être partagés. » C'est une coopération 
dans
+les deux sens, une vraie coopération.</p>
+
+<p>Beaucoup d'entreprises, même de grosses sociétés comme IBM et HP, sont
+d'accord pour utiliser nos logiciels dans cet esprit. IBM et HP contribuent
+à de substantielles améliorations des logiciels GNU et développent d'autres
 logiciels libres. Mais Microsoft ne veut pas de ça. Ils prétendent que le
 business est incompatible avec la GPL. Eh bien, si le business n'inclut pas
-IBM et HP et SUN, peut-être qu'ils ont raison <i>[rires]</i>. J'en dirai
-plus ultérieurement sur ce sujet.</p>
+IBM, et HP, et SUN, peut-être qu'ils ont raison <i>[rires]</i>. J'en dirai
+plus ultérieurement sur le sujet.</p>
 
-<p>Je dois d'abord terminer l'exposé historique. Vous voyez, nous nous sommes
-organisés en 84, pas uniquement pour écrire du logiciel libre, mais pour
-faire quelque chose de plus cohérent : développer un système d'exploitation
-libre qui ne comprenne que des logiciels libres. Cela signifiait que nous
-devions l'écrire morceau par morceau. Bien sûr, nous cherchions en
-permanence des raccourcis, le travail était si grand que les gens disaient
-qu'on ne finirait jamais. Je pensais qu'il y avait tout de même une chance
-que nous finissions mais que ça valait la peine d'essayer des
-raccourcis. Alors on a continué à chercher ; n'y aurait-il pas un programme
-que quelqu'un avait écrit et que nous pourrions adapter, implanter et que
-nous n'aurions pas à réécrire de zéro ? Par exemple le système
-X Window. C'est vrai qu'il n'était pas copylefté, mais il était libre et
-nous pouvions l'utiliser.</p>
-
-<p>En fait je voulais inclure un système de fenêtres dès le premier jour. 
J'ai
-écrit deux systèmes de fenêtrage quand j'étais au MIT avant de commencer
-GNU. Donc, avant même qu'Unix ait un système de fenêtres en 1984 j'ai 
décidé
-que GNU en aurait un. Mais nous n'avons jamais eu l'occasion de l'écrire car
-X Window est arrivé et j'ai dit : « Super ! Un gros travail que nous
-n'aurons pas à faire. Utilisons X, et nous ferons marcher les autres
+<p>Je dois d'abord terminer l'exposé historique. En 1984 nous avons entrepris,
+non seulement d'écrire du logiciel libre, mais de faire quelque chose de
+plus cohérent : développer un système d'exploitation libre qui ne comprenne
+que des logiciels libres. Cela signifiait que nous devions l'écrire morceau
+par morceau. Bien sûr, nous cherchions en permanence des raccourcis. C'était
+un tel travail que les gens disaient que nous ne pourrions pas y arriver. Je
+pensais qu'il y avait tout de même une chance mais que ça valait la peine
+d'essayer des raccourcis. Alors nous avons continué à chercher. Y a-t-il un
+programme déjà écrit que nous pouvons adapter et intégrer, de sorte qu'il
+n'ait pas à être réécrit en entier ? Par exemple le système X Window. 
C'est
+vrai qu'il n'était pas sous copyleft, mais il était libre et donc nous
+pouvions l'utiliser.</p>
+
+<p>En fait j'ai toujours voulu inclure un système de fenêtrage. J'en avais
+écrit deux quand j'étais au MIT, avant de commencer GNU. C'est pourquoi,
+bien qu'en 1984 Unix n'ait pas été doté d'un système de fenêtrage, j'ai
+décidé que GNU en aurait un. Mais nous n'avons jamais eu l'occasion de
+l'écrire car X Window est arrivé et j'ai dit : « Super ! Un gros 
travail que
+nous n'aurons pas à faire. Utilisons X et nous ferons marcher les autres
 morceaux de GNU avec X le moment venu. » Nous avons aussi trouvé d'autres
 logiciels qui avaient été écrits par d'autres personnes, comme le formateur
-de texte TeX, et une bibliothèque provenant de Berkeley. En ce temps-là il y
+de texte TeX et une bibliothèque provenant de Berkeley. En ce temps-là il y
 avait l'Unix de Berkeley, mais ce n'était pas un logiciel libre. Cette
 bibliothèque venait d'un autre groupe de Berkeley, qui faisait des
-recherches sur la virgule flottante. Et donc nous avons agencé ces 
morceaux.</p>
+recherches sur la virgule flottante. Nous avons donc agencé ces morceaux.</p>
 
 <p>En octobre 85, nous avons fondé la <cite>Free Software Foundation</cite>
 (Fondation pour le logiciel libre). Veuillez donc noter que le projet GNU
 est venu avant. La FSF est venue après, presque deux ans après l'annonce du
-projet. La FSF est une fondation sans but lucratif, qui lève des fonds pour
+projet. La FSF est une fondation à but non lucratif qui lève des fonds pour
 promouvoir la liberté de partager et modifier les logiciels. Dans les
 années 80, une des choses principales que nous avons faites avec nos fonds
-fut d'employer des gens pour écrire des morceaux de GNU. Et des programmes
-essentiels tels que le « shell » et la bibliothèque C ont été écrits 
comme
-cela, ainsi que des parties d'autres programmes. Le programme
-<code>tar</code> qui est absolument essentiel, bien que pas du tout
-excitant, fut écrit comme ça <i>[rires]</i>. Je crois que <code>grep</code>
-a été écrit comme ça aussi. Si bien que nous approchions du but.</p>
+fut de recruter des gens pour écrire des morceaux de GNU. Des programmes
+essentiels comme le shell et la bibliothèque C ont été écrits comme cela,
+ainsi que des parties d'autres programmes. Le programme <code>tar</code>,
+qui est absolument essentiel bien que pas du tout passionnant, fut écrit
+comme ça <i>[rires]</i>. Je crois que GNU grep a été écrit comme ça
+également. Si bien que nous approchions du but.</p>
 
-<p>Vers 1991, il ne manquait plus qu'un morceau essentiel, le noyau. Bon,
-pourquoi ai-je mis le noyau à part ? Probablement parce que l'ordre dans
+<p>Vers 1991, il ne manquait plus qu'un morceau essentiel, le noyau. Pourquoi
+ai-je tardé à m'occuper du noyau ? Probablement parce que l'ordre dans
 lequel vous mettez les choses n'a pas d'importance, du moins
 techniquement. Il faut tout faire de toute façon. Et aussi parce que nous
-pensions trouver un début de noyau ailleurs. Ce que nous avons fait. Nous
+pensions trouver un début de noyau ailleurs. C'est ce qui s'est passé. Nous
 avons trouvé Mach qui avait été développé à Carnegie-Mellon. Ce n'était 
pas
-tout le noyau mais le socle du noyau, aussi devions-nous écrire la partie
-supérieure, des choses comme le système de fichiers, le code réseau,
-etc. Fonctionnant au-dessus de Mach comme programmes utilisateur, ils
-étaient en principe plus faciles à déboguer. On pouvait utiliser un
-débogueur de niveau source qui s'exécutait en même temps. Et ainsi, je
-pensais que nous serions capables d'avoir cette partie supérieure en peu de
-temps. Ça n'a pas marché de cette façon. Ces processus asynchrones et
-<cite>multi-threads</cite>, s'envoyant des messages les uns aux autres se
-sont révélés très difficiles à déboguer. Et le système basé sur Mach 
sur
-lequel nous bootions possédait un environnement de débogage calamiteux. Il
-n'était pas fiable et avait divers problèmes. Cela nous a pris des années et
-des années pour faire fonctionner le noyau GNU.</p>
+le noyau complet mais sa moitié inférieure, son socle. Il nous fallait
+écrire la partie supérieure, des choses comme le système de fichiers, le
+code réseau, etc. Fonctionnant au-dessus de Mach comme programmes
+utilisateur, ils étaient en principe plus faciles à déboguer. On pouvait
+utiliser un vrai débogueur de code source qui s'exécutait en même temps. Je
+pensais qu'ainsi nous serions capables de faire cette partie supérieure en
+peu de temps. Mais cela n'a pas marché comme prévu. Ces processus
+asynchrones et <cite>multi-threads</cite>, s'envoyant des messages les uns
+aux autres, se sont révélés très difficiles à déboguer et le système 
basé
+sur Mach, sur lequel nous démarrions, possédait un environnement de débogage
+calamiteux. Il n'était pas fiable et avait divers problèmes. Cela nous a
+pris des années et des années pour faire fonctionner le noyau GNU.</p>
 
 <p>Mais heureusement notre communauté n'a pas eu à attendre le noyau GNU, 
parce
 qu'en 1991 Linus Torvalds développa un autre noyau libre appelé Linux. Il
 utilisait le vieux schéma du noyau monolithique et il se trouve qu'il
 réussit à le faire marcher beaucoup plus vite que nous le nôtre. C'est
-sûrement une erreur que j'ai faite : la décision de cette architecture. De
+probablement une erreur que j'ai faite, le choix de cette architecture. De
 toute façon, au début on ne savait rien de Linux car il ne nous a jamais
-contacté pour en parler, bien qu'il ait été au courant du projet GNU. Mais
-il l'a annoncé à d'autres gens et à d'autres endroits sur le net. Alors
+contacté pour en parler bien qu'il ait été au courant du projet GNU. Mais il
+l'a annoncé à d'autres gens et à d'autres endroits sur le net. Alors
 d'autres gens ont fait le travail de combiner Linux avec le reste du système
 GNU pour en faire un système d'exploitation libre complet ; essentiellement
-pour faire la combinaison GNU+Linux.</p>
+pour faire la combinaison GNU plus Linux.</p>
 
-<p>Cependant ils ne réalisaient pas que c'est ce qu'ils faisaient. Vous voyez
-disaient-ils, nous avons un noyau ; allons à la recherche de morceaux qui
-puissent s'assembler avec lui. Alors ils ont regardé partout, et
-surprise&hellip; tout ce dont ils avaient besoin était disponible ! Quelle
-bonne fortune, dirent-ils <i>[rires]</i>. Tout est là. Nous pouvons trouver
-tout ce dont nous avons besoin. Prenons simplement tous ces morceaux et
-mettons-les ensemble, ainsi nous aurons un système complet.</p>
+<p>Toutefois ils l'ont fait sans s'en rendre compte. « Vous voyez, »
+disaient-ils, « nous avons un noyau. Allons à la recherche de morceaux qui
+puissent s'assembler avec lui. » Alors ils ont regardé partout, et
+surprise&hellip; tout ce dont ils avaient besoin était disponible ! « 
Quelle
+bonne fortune, » dirent-ils, <i>[rires]</i> « tout est là. Il y a tout ce
+dont nous avons besoin. Prenons simplement tous ces morceaux et mettons-les
+ensemble, ainsi nous aurons un système complet. »</p>
 
 <p>Ils ne savaient pas que la plus grande partie de ce qu'ils trouvaient,
-c'était des morceaux du système GNU. Ils ne réalisaient pas qu'ils 
plaçaient
+c'était des morceaux du système GNU. Ils n'ont pas compris qu'ils plaçaient
 Linux dans le dernier trou du système GNU. Ils pensaient qu'ils prenaient
 Linux et qu'ils en faisaient un système. Alors ils l'ont appelé « système
 Linux ».</p>
@@ -1060,7 +1051,7 @@
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : <i>[inaudible]</i></p>
 
-<p><strong>STALLMAN</strong> : Bien je crois que ce n'est juste pas&hellip;
+<p><strong>STALLMAN</strong> : Bien je crois que ce n'est pas vraiment&hellip;
 C'est provincial, vous savez.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Mais c'est plus une bonne fortune que de 
trouver
@@ -1068,50 +1059,51 @@
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Exact. La différence, c'est que les gens qui 
ont
 développé X et Mach n'avaient pas pour but de faire un système
-d'exploitation libre complet. Nous sommes les seuls à avoir ce but, et c'est
+d'exploitation libre complet. Nous étions les seuls à avoir ce but et c'est
 notre travail acharné qui a fait que le système existe. Nous avons en
 réalité fait plus de travail que n'importe quel autre projet. Ce n'est pas
-une coïncidence, car ces gens, ils ont écrit des parties utiles du
-système. Mais ils ne l'ont pas fait parce qu'ils voulaient finir le
-système. Ils avaient d'autres raisons.</p>
-
-<p>Maintenant, les gens qui ont développé X, ils pensaient que concevoir un
-système de fenêtres sur le réseau serait une bonne chose, et ça l'était.  
Et
-cela s'est transformé en un bon système d'exploitation, libre. Mais ce n'est
-pas ce qu'ils espéraient. Ils n'y pensaient même pas. C'est un accident, un
-bénéfice accidentel. Je ne dis pas que ce qu'ils ont fait était mauvais, ils
-ont fait un grand projet libre. C'est une bonne chose, mais ils n'avaient
-pas la vision ultime. C'est le projet GNU qui avait cette vision.</p>
+une coïncidence car ces gens&hellip; ils ont écrit des parties utiles du
+système, mais ne l'ont pas fait parce qu'ils voulaient finir le système. Ils
+avaient d'autres raisons.</p>
+
+<p>Les gens qui ont développé X pensaient que de mettre au point un système 
de
+fenêtrage sur le réseau serait une bonne chose, et ça l'était.  Et il se
+trouve que cela nous a aidé à faire un bon système d'exploitation
+libre. Mais ils n'y pensaient même pas ; c'était un accident, un bonus
+fortuit. Je ne dis pas que ce qu'ils ont fait était mauvais, ils ont fait un
+grand projet libre. C'est une bonne chose, mais ils n'avaient pas la vision
+ultime. C'est le projet GNU qui avait cette vision.</p>
 
 <p>Et donc, nous sommes ceux&hellip; tous les morceaux qui n'ont pas été 
faits
 par d'autres, nous les avons faits. Sinon nous n'aurions pas eu un système
-complet. Même quand ils étaient totalement ennuyeux et pas du tout
-romantiques comme <code>tar</code> ou <code>mv</code> <i>[rires]</i>. Et
-nous l'avons fait. Ou <code>ld</code>, vous trouvez qu'il n'y a rien de très
-excitant dans <code>ld</code>, mais j'en ai fait un <i>[rires]</i>. Et j'ai
-fait des efforts pour qu'il utilise un minimum d'entrées-sorties sur disque
-de façon à pouvoir gérer des programmes plus gros et être plus rapide. Vous
-voyez, j'aime bien faire du bon boulot, j'aime bien améliorer différentes
-choses du programme pendant que je le réalise. Mais la raison pour laquelle
-je l'ai fait n'est pas que j'avais des idées brillantes pour un meilleur
-<code>ld</code>. La raison était que j'avais besoin d'un <code>ld</code> qui
-soit libre. Et nous ne pouvions attendre de personne d'autre qu'il le
-fasse. Aussi nous devions le faire ou trouver quelqu'un pour le faire.</p>
-
-<p>Aussi, bien qu'à ce stade des milliers de gens dans différents projets 
aient
-contribué à ce système, il n'y a qu'un projet qui en soit à l'origine et
-c'est le projet GNU. <em>C'est</em> fondamentalement le système GNU, avec
-d'autres choses ajoutées depuis.</p>
+complet. Même quand ils étaient parfaitement fastidieux et pas du tout
+romantiques comme <code>tar</code> ou <code>mv</code> <i>[rires]</i>, nous
+les avons fait. Ou <code>ld</code> ; vous savez, il n'y a rien de très
+passionnant dans <code>ld</code>, mais j'en ai fait un <i>[rires]</i>, et je
+me suis donné du mal pour qu'il utilise un minimum d'entrées-sorties sur
+disque afin qu'il soit plus rapide et qu'il gère de plus gros
+programmes. Vous voyez, j'aime bien faire du bon boulot, j'aime bien
+améliorer différentes choses du programme pendant que je le réalise. Mais la
+raison pour laquelle je l'ai fait n'est pas que j'avais des idées brillantes
+pour un meilleur <code>ld</code>. La raison était que j'avais besoin d'un
+<code>ld</code> qui soit libre. Et nous ne pouvions attendre de personne
+d'autre qu'il le fasse. Il nous fallait donc le faire ou trouver quelqu'un
+pour le faire.</p>
+
+<p>Aussi, bien qu'à ce stade des milliers de gens impliqués dans différents
+projets aient contribué à ce système, il doit son existence à un seul
+projet, qui est le projet GNU. <em>C'est</em> fondamentalement le système
+GNU, avec d'autres choses ajoutées par la suite.</p>
 
 <p>Quoi qu'il en soit, le fait d'appeler ce système Linux a fait du mal au
-projet GNU car nous ne sommes habituellement pas reconnus pour le travail
-que nous avons fait. Je pense que Linux, le noyau, est un logiciel libre
-très utile et je n'ai que de bonnes choses à en dire. Bon, en fait, je
-pourrais trouver un peu de mal à en dire <i>[rires]</i>, mais
-essentiellement, j'en dis du bien. Toutefois appeler le système GNU
-« Linux » est juste une erreur. Je vous demanderai de faire le petit effort
-nécessaire pour appeler ce système « GNU/Linux », et de cette façon nous
-aider à en partager le crédit.</p>
+projet GNU car d'habitude nous ne sommes pas reconnus pour le travail que
+nous avons fait. Je pense que Linux, le noyau, est un logiciel libre très
+utile et je n'ai que de bonnes choses à en dire. Bon, en fait, je pourrais
+trouver un peu de mal à en dire <i>[rires]</i>, mais pour l'essentiel j'en
+dis du bien. Toutefois, appeler le système GNU « Linux » est juste une
+erreur. Je vous demanderai de faire le petit effort nécessaire pour appeler
+ce système « GNU/Linux », et de cette façon nous aider à en partager le
+crédit.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Vous avez besoin d'une mascotte ! Trouvez-vous
 un animal en peluche ! <i>[rires]</i></p>
@@ -1125,231 +1117,230 @@
 gnou à côté <i>[rires]</i>. Mais gardons les questions pour la fin. Je dois
 encore avancer.</p>
 
-<p>Alors pourquoi est-ce que je me soucie de tout cela ? Vous savez pourquoi 
je
+<p>Pourquoi est-ce que je me préoccupe tant de cela ? Pourquoi est-ce que je
 pense que cela vaut la peine de vous ennuyer et peut-être de vous donner une
-piètre opinion de moi-même <i>[rires]</i> en soulevant la question de la
+piètre opinion de moi-même <i>[rires]</i> pour poser le problème de la
 reconnaissance ? Parce que certaines personnes, quand je parle de ça,
-certaines personnes pensent que je fais cela pour nourrir mon ego, n'est-ce
-pas ? Bien sûr, je ne vous demande pas de l'appeler « Stallmanix », 
n'est ce
-pas ? <i>[rires et applaudissements]</i></p>
+certaines personnes pensent que je le fais pour nourrir mon ego. Bien sûr,
+je ne vous demande pas de l'appeler « Stallmanix », n'est ce pas ? 
<i>[rires
+et applaudissements]</i></p>
 
 <p>Je vous demande de l'appeler GNU parce que je veux que le projet GNU en ait
-le crédit. Et il y a une raison très spécifique à cela, qui est beaucoup
-plus importante que le fait d'être reconnu. Parce que vous savez, de nos
-jours, regardez autour de vous dans notre communauté, la plupart des gens
-qui en parlent ou écrivent à son sujet ne mentionnent même pas GNU, ni ses
-objectifs de liberté, ni d'ailleurs ses idéaux politiques et sociaux. Parce
-que l'endroit d'où vient tout cela, c'est GNU.</p>
+le crédit. Il y a une raison très particulière, beaucoup plus importante que
+le simple fait d'être reconnu. Vous voyez, de nos jours – regardez autour 
de
+vous dans notre communauté – la plupart des gens qui en parlent ou 
écrivent
+à son sujet ne mentionnent même pas GNU, ni ses objectifs de liberté, ni
+d'ailleurs ses idéaux politiques et sociétaux. Parce que c'est de GNU que
+tout cela provient.</p>
 
 <p>Les idées associées à Linux&hellip; leur philosophie est très
 différente. C'est fondamentalement la philosophie apolitique de Linus
 Torvalds. Ainsi quand les gens pensent que l'ensemble du système est Linux,
-ils tendent à penser : « Oh, tout a dû débuter avec Linus Torvalds. 
C'est sa
-philosophie que nous devons examiner attentivement. » Et quand ils entendent
-parler de la philosophie GNU ils disent : « Mon Dieu, que c'est idéaliste 
!
-Cela semble bien peu réaliste. Je suis un utilisateur de Linux, pas de
-GNU. » <i>[rires]</i></p>
+ils tendent à penser : « Oh, c'est Linus Torvalds qui a dû mettre tout 
ça en
+route. C'est sa philosophie que nous devons examiner attentivement. » Et
+quand ils entendent parler de la philosophie GNU ils disent : « Mon Dieu,
+que c'est idéaliste ! Cela semble bien peu réaliste. Je suis un utilisateur
+de Linux, pas de GNU. » <i>[rires]</i></p>
 
 <p>Quelle ironie ! Si seulement ils savaient ! S'ils savaient que le système
-qu'ils apprécient, et dans certains cas aiment à la folie, c'est notre
+qu'ils apprécient et dans certains cas aiment à la folie, c'est notre
 philosophie politique idéaliste devenue réalité.</p>
 
-<p>Ce n'est pas qu'ils devraient être d'accord avec nous. Mais au moins ils
+<p>Ce n'est pas qu'ils devraient être d'accord avec nous, mais au moins ils
 verraient une raison de la prendre un peu au sérieux, de l'examiner
 attentivement, de lui donner une chance. Ils verraient comme c'est lié à
-leur vie. Vous savez, s'ils réalisaient « j'utilise le système GNU, voici 
la
+leur vie. Vous savez, s'ils se disaient « J'utilise le système GNU, voici la
 philosophie GNU, c'est <em>grâce à cette philosophie</em> que le système que
-j'aime existe », ils la considéreraient avec un esprit beaucoup plus
-ouvert. Ça ne veut pas dire que tout le monde serait d'accord. Les gens
-pensent des choses variées. C'est OK, ils doivent décider eux-mêmes. Mais je
+j'apprécie existe », ils la considéreraient avec un esprit beaucoup plus
+ouvert. Ça ne veut pas dire que tout le monde serait d'accord. Chacun a ses
+idées. C'est bien, Les gens doivent se faire leur propre opinion. Mais je
 veux que cette philosophie soit créditée des résultats qu'elle a 
obtenus.</p>
 
-<p>Si vous regardez dans notre communauté, vous verrez que presque partout les
-institutions appellent notre système Linux. Vous savez, les journalistes
-l'appellent principalement Linux. Ce n'est pas juste mais ils le font. Les
-sociétés disent que ça donne une image de marque au système. Oh, et la
-plupart des journalistes, quand ils écrivent des articles ne l'envisagent
-pas comme un sujet politique ni un sujet de société. Ils l'envisagent comme
-un problème industriel ou commercial, par exemple quelles entreprises vont
-être plus florissantes, ou moins florissantes, ce qui est une question
-mineure pour la société. Et si vous regardez les entreprises qui
-« empaquettent » le système GNU/Linux pour les utilisateurs, la plupart
-d'entre elles l'appellent Linux et elles y ajoutent <em>toutes</em> des
-logiciels non libres.</p>
-
-<p>Voyez, la GPL stipule que si vous prenez du code d'un programme sous GPL, et
-que vous lui ajoutez du code pour en faire un programme plus grand, ce
-programme entier devra être placé sous GPL. Mais vous pourriez mettre
-d'autres programmes séparés sur le même disque (soit disque dur, soit CD) et
-ils pourraient être sous d'autres licences. Cela est considéré comme une
-simple agrégation. Et pour l'essentiel, distribuer deux programmes à
-quelqu'un en même temps, nous n'avons rien à dire là-dessus. Ainsi, ce n'est
-pas vrai en fait. J'aimerais que ça soit vrai, que si une société utilise un
-programme sous GPL dans un produit, l'ensemble du produit doive être du
-logiciel libre. Mais ce n'est pas – ça ne va pas jusque là – ce n'est 
pas
-comme ça. C'est l'ensemble du <em>programme</em>. S'il y a deux programmes
-séparés qui communiquent l'un avec l'autre à bout de bras, par exemple en
-s'envoyant des messages, ils sont juridiquement séparés en général. Ainsi
-ces entreprises, en ajoutant des logiciels non libres au système, donnent
-aux utilisateurs une très mauvaise idée, philosophiquement et
-politiquement. Ils disent aux utilisateurs : « C'est bien d'utiliser des
-logiciels non libres. Nous les ajoutons même comme bonus. »</p>
+<p>Si vous regardez autour de vous dans notre communauté, vous verrez que
+presque partout les institutions appellent notre système Linux. Les
+journalistes l'appellent le plus souvent Linux. Ce n'est pas juste mais ils
+le font. Les entreprises qui mettent le système sous forme de paquets
+installables le font la plupart du temps. La plupart de ces journalistes,
+quand ils écrivent des articles, ne l'envisagent pas comme un sujet
+politique ni un sujet de société. Ils l'envisagent habituellement du point
+de vue économique ou s'intéressent au succès plus ou moins grand des
+entreprises, ce qui est une question mineure pour la société. Et si vous
+regardez les entreprises qui empaquettent le système GNU/Linux pour les
+utilisateurs, la plupart d'entre elles l'appellent Linux et elles y ajoutent
+<em>toutes</em> des logiciels non libres.</p>
+
+<p>Voyez, la GNU GPL stipule que si vous prenez du code d'un programme sous GPL
+et que vous lui ajoutez du code pour en faire un programme plus grand,
+l'ensemble de ce programme devra être publié sous GPL. Mais vous pourriez
+mettre d'autres programmes séparés sur le même disque (soit disque dur, soit
+CD) et ils pourraient être sous d'autres licences ; c'est considéré comme
+une simple agrégation. Pour l'essentiel, nous n'avons rien à redire  au fait
+de simplement distribuer deux programmes à quelqu'un en même temps. Donc, en
+fait ce n'est pas vrai – j'aimerais quelquefois que ça soit vrai – que 
si
+une entreprise utilise un programme sous GPL dans un produit, l'ensemble du
+produit doive être du logiciel libre. Ça ne va pas jusque là. Il s'agit de
+l'ensemble du <em>programme</em>. S'il y a deux programmes séparés qui
+communiquent l'un avec l'autre à bout de bras, par exemple en s'envoyant des
+messages, ils sont en général juridiquement séparés. Ainsi ces entreprises,
+en ajoutant des logiciels non libres au système, donnent aux utilisateurs
+une très mauvaise idée, philosophiquement et politiquement. Elles disent aux
+utilisateurs : « C'est bien d'utiliser des logiciels non libres. Nous les
+ajoutons même en prime. »</p>
 
 <p>Si vous regardez les magazines sur l'utilisation du système GNU/Linux, la
-plupart ont un titre comme Linux ceci ou Linux cela. Donc ils appellent le
-système « Linux », la plupart du temps. Et ils sont remplis de publicités
-pour des programmes non libres, que vous pouvez faire fonctionner par-dessus
-le système GNU/Linux. Ces publicités ont un message commun : « Le logiciel
-non libre est bon pour vous, tellement bon, que vous pourriez même
+plupart ont un titre comme « Linux ceci » ou « Linux cela ». Ainsi la
+plupart du temps, ils appellent le système « Linux ». Et ils sont remplis 
de
+publicités pour des programmes non libres que vous pouvez faire fonctionner
+sur le système GNU/Linux. Ces publicités ont un message commun : « Le
+logiciel non libre est bon pour vous, tellement bon que vous pourriez même
 <em>payer</em> pour l'avoir. » <i>[rires]</i></p>
 
-<p>Et ils appellent ces choses des paquets à valeur ajoutée, ce qui en dit 
long
-sur leurs valeurs. Ils disent : « Accordez de la valeur au côté pratique,
-pas à la liberté. » Je n'adhère pas à ces valeurs, aussi je les appelle
-« paquets à liberté soustraite » <i>[rires]</i>. Parce que si vous avez
-installé un système d'exploitation libre, vous vivez maintenant dans le
+<p>Ils donnent à ces choses le nom de « paquets à valeur ajoutée », ce 
qui en
+dit long sur leurs valeurs. Ils disent : « Accordez de la valeur au côté
+pratique, pas à la liberté. » Je n'adhère pas à ces valeurs, aussi je les
+appelle « paquets à liberté soustraite » <i>[rires]</i>. Parce que si 
vous
+avez installé un système d'exploitation libre, vous vivez maintenant dans le
 monde du libre. Vous bénéficiez de la liberté que nous avons travaillé
 pendant tant d'années à vous donner. Ces paquets vous donnent l'occasion de
 vous attacher à une chaîne.</p>
 
 <p>Si vous regardez les expositions commerciales autour du système GNU/Linux,
-elles s'appellent toutes Linux-expo. Et elles sont remplies de stands
+elles s'appellent toutes « Linux »-expo. Et elles sont remplies de stands
 exposant des logiciels non libres, donnant le sceau de l'approbation à du
-logiciel non libre. Donc où que vous regardiez dans notre communauté, à peu
-de choses près, les institutions renforcent le logiciel non libre, niant
-totalement l'idée de liberté pour laquelle GNU a été développé. Et la 
seule
+logiciel non libre. Ainsi, où que vous regardiez dans notre communauté, à
+peu de choses près, les institutions renforcent le logiciel non libre, niant
+totalement l'idée de liberté pour laquelle GNU a été développé. La seule
 occasion qu'ont les gens de rencontrer l'idée de liberté est la référence 
à
-GNU, et au logiciel libre lorsqu'on utilise le terme « logiciel
-libre ». C'est pourquoi je vous demande d'appeler le système
-« GNU/Linux ». S'il vous plaît, faites prendre conscience aux gens de
-l'origine et de la raison d'être du système.</p>
+GNU et l'utilisation du terme « logiciel libre ». C'est pourquoi je vous
+demande d'appeler le système « GNU/Linux ». S'il vous plaît, faites 
prendre
+conscience aux gens de l'origine et de la raison d'être du système.</p>
 
 <p>Bien sûr, en utilisant simplement ce nom vous ne donnerez pas une
 explication historique. Vous pouvez taper quatre lettres supplémentaires et
-écrire « GNU/Linux ». Vous pouvez dire deux syllabes de plus. Mais 
GNU/Linux
+écrire « GNU/Linux ». Vous pouvez dire deux syllabes de plus. GNU/Linux,
 c'est moins de syllabes que Windows 2000 <i>[rires]</i>. Vous n'en dites pas
-vraiment beaucoup mais vous les préparez, de façon que lorsqu'ils entendent
-parler de GNU, et de ce qu'il en est, ils voient comment ça se rattache à
-leur vie. Et ça fait, indirectement, une différence énorme. Alors s'il vous
-plaît, aidez-nous.</p>
+vraiment beaucoup mais vous les préparez pour le jour où ils entendront
+parler de GNU et de ce qu'il représente. Ils verront alors comment ça se
+rattache à leur vie. Et cela, indirectement, fait une différence
+énorme. Alors s'il vous plaît, aidez-nous.</p>
 
 <p>Vous noterez que Microsoft qualifie la GPL de « licence open source ». 
Ils
-ne veulent pas que les gens en parlent en termes de liberté. Ils incitent
-les gens à penser étroitement, en tant que consommateurs (et en plus pas
-très rationnels, comme consommateurs, s'ils choisissent les produits
+ne veulent pas que les gens pensent en termes de liberté. Ils incitent les
+gens à penser étroitement, en tant que consommateurs (et en plus pas très
+rationnels, comme consommateurs, s'ils choisissent les produits
 Microsoft). Mais ils ne veulent pas que les gens pensent en tant que
-citoyens ou hommes d'état : ça leur est préjudiciable, c'est en tout cas
-préjudiciable à leur modèle économique actuel.</p>
+citoyens ou hommes d'État. Ça leur est défavorable, du moins c'est
+défavorable à leur modèle économique actuel.</p>
 
-<p>Maintenant, voyons comment le logiciel libre&hellip; Bon, je peux vous dire
-comment le logiciel libre est lié à la société. Un sujet secondaire, qui
-pour vous pourrait être de quelque intérêt, c'est comment il est lié à
-l'économie. Car en réalité le logiciel libre est <em>extrêmement</em> utile
-à l'économie. Après tout, la plupart des entreprises utilisent du logiciel
-dans les pays avancés. Seule une petite fraction en développe.</p>
+<p>Je peux vous expliquer comment le logiciel libre est lié à notre 
société. Un
+sujet secondaire, qui pourrait intéresser certains d'entre vous, c'est son
+rapport à l'économie. En réalité, le logiciel libre est 
<em>extrêmement</em>
+utile à l'économie. Après tout, la plupart des entreprises utilisent du
+logiciel dans les pays avancés mais seule une minuscule fraction en
+développe.</p>
 
-<p>Et le logiciel libre offre un avantage considérable à toute entreprise qui
+<p>Le logiciel libre offre un avantage considérable à toute entreprise qui
 utilise des logiciels car cela veut dire que c'est elle qui en a le
-contrôle. Fondamentalement, un logiciel est libre si l'utilisateur a le
-contrôle de ce que fait le programme, soit individuellement soit
-collectivement, à condition de s'y intéresser suffisamment. N'importe quelle
-personne qui s'y intéresse peut exercer quelque influence. Si cela ne vous
-intéresse pas, vous n'achetez pas, alors vous utilisez ce que d'autres
-préfèrent. Mais si vous vous y intéressez, alors vous avez votre mot à
-dire. Avec les logiciels privateurs, pour l'essentiel, vous n'avez rien à
-dire. </p>
+contrôle. En gros, un logiciel est libre si l'utilisateur a le contrôle de
+ce que fait le programme, soit individuellement soit collectivement, à
+condition de s'y intéresser suffisamment. N'importe quelle personne qui s'y
+intéresse peut exercer quelque influence. Si cela ne vous intéresse pas,
+vous n'achetez pas, alors vous utilisez ce que d'autres préfèrent. Mais si
+vous vous y intéressez, alors vous avez votre mot à dire. Avec les logiciels
+privateurs, pour l'essentiel, vous n'avez rien à dire. </p>
 
 <p>Avec le logiciel libre vous pouvez modifier ce que vous voulez. Et peu
-importe qu'il n'y ait pas de programmeurs dans votre entreprise, ça marche
+importe qu'il n'y ait pas de programmeur dans votre entreprise, ça marche
 quand même. Vous savez, si vous voulez bouger les cloisons de votre
 appartement, vous n'avez pas besoin d'être une entreprise de maçonnerie,
-vous n'avez qu'à trouver un maçon et lui demander de prendre en charge ce
-travail. Et si vous voulez changer les logiciels que vous utilisez vous
-n'avez pas besoin d'être une entreprise d'informatique, il vous suffit
-d'aller dans une entreprise d'informatique et de leur dire : « Combien
-demandez-vous pour mettre en œuvre ces fonctionnalités ? Et pour quand
-pouvez-vous le faire ? » Et si la réponse ne vous convient pas, vous allez
-voir quelqu'un d'autre.</p>
+vous n'avez qu'à trouver un maçon et lui demander « Combien prenez-vous 
pour
+faire ce travail ? » Et si vous voulez changer les logiciels que vous
+utilisez vous n'avez pas besoin d'être une entreprise d'informatique, il
+vous suffit d'aller dans une entreprise d'informatique et de leur dire :
+« Combien demandez-vous pour mettre en œuvre ces fonctionnalités ? Et pour
+quand pouvez-vous le faire ? » Et si la réponse ne vous convient pas, vous
+allez voir quelqu'un d'autre.</p>
 
 <p>Il y a un marché libre pour le service. Alors une entreprise qui 
s'intéresse
 au service trouvera un avantage énorme dans le logiciel libre. Dans le
-logiciel privateur, le service est un monopole. Parce qu'une société a le
-code source, ou peut-être quelques sociétés qui ont payé des sommes
-faramineuses, si c'est un <cite>shared source</cite> de Microsoft. Mais ils
-sont très peu nombreux. Et donc vous n'avez pas mille prestataires de
-service à votre disposition. Cela veut dire, sauf si vous êtes un géant,
-qu'ils n'en ont rien à faire de vous. Votre société n'est pas assez
-importante pour qu'ils tiennent à avoir votre clientèle. Une fois que vous
-utilisez le programme, vous êtes obligé de passer par eux pour l'assistance,
-parce que migrer vers un autre logiciel est un travail énorme. Alors vous
-finissez par payer pour avoir le privilège de signaler un bogue
-<i>[rires]</i>. Et une fois que vous avez payé ils vous disent : « OK, nous
-avons noté le bogue. Dans quelques mois vous pourrez acheter une mise à jour
-et vous verrez si nous l'avons réparé. » <i>[rires]</i></p>
+logiciel privateur, le service est un monopole. Parce qu'une seule société
+possède le code source, ou peut-être quelques sociétés qui ont payé des
+sommes faramineuses, si c'est un <cite>shared source</cite> de
+Microsoft. Mais elles sont très peu nombreuses. Par conséquent vous n'avez
+pas mille prestataires de service à votre disposition. Cela veut dire, sauf
+si vous êtes un géant, qu'ils n'en ont rien à faire de vous. Votre
+entreprise n'est pas assez importante pour qu'ils tiennent à vous avoir
+comme client. Une fois que vous utilisez le programme, vous êtes obligé de
+passer par eux pour l'assistance, parce que migrer vers un autre logiciel
+est un travail énorme. Alors vous finissez par payer pour avoir le privilège
+de signaler un bogue <i>[rires]</i>. Et une fois que vous avez payé ils vous
+disent : « OK, nous avons noté le bogue. Dans quelques mois vous pourrez
+acheter une mise à jour et vous verrez si nous l'avons réparé. »
+<i>[rires]</i></p>
 
 <p>Les sociétés de service dans le logiciel libre ne peuvent pas s'en tirer
 comme ça. Elles doivent satisfaire les consommateurs. Bien sûr vous pouvez
-avoir beaucoup d'assistance gratis. Vous postez votre problème sur Internet,
-vous pouvez recevoir une réponse le lendemain. Mais ça n'est bien sûr pas
+avoir beaucoup d'assistance gratis. Vous posez votre problème sur Internet
+et vous pouvez recevoir une réponse le lendemain. Mais ça n'est bien sûr pas
 garanti. Si vous voulez être sûr, vous avez intérêt à conclure un accord
-avec une société et à les payer. Et c'est naturellement l'une des façons
-dont l'économie du logiciel libre fonctionne.</p>
+avec une société et à la payer. Et c'est naturellement l'une des façons 
dont
+l'économie du logiciel libre fonctionne.</p>
 
 <p>Un des autres avantages du logiciel libre pour les entreprises, c'est la
-sécurité et la protection de la vie privée (et cela s'applique aussi aux
-particuliers, mais je pose le débat dans le domaine des affaires). Vous
-voyez, quand un programme est privateur on ne peut pas dire ce qu'il fait
+sécurité et la protection de la vie privée (cela s'applique aussi aux
+particuliers, mais je me suis placé dans le contexte des entreprises). Quand
+un programme est privateur, vous voyez, on ne peut pas dire ce qu'il fait
 vraiment.</p>
 
 <p>Il pourrait avoir des fonctionnalités, implantées délibérément, que 
vous
 n'aimeriez pas si vous étiez au courant de leur existence. Par exemple il
 pourrait avoir une « porte dérobée » <cite>[backdoor]</cite> pour 
laisser le
-développeur rentrer dans votre machine. Il pourrait vous espionner et
-envoyer des informations quelque part. Ce n'est pas inhabituel. Il y a des
-programmes de Microsoft qui ont fait cela. Mais ce n'est pas seulement
-Microsoft. Il y a d'autres programmes privateurs qui espionnent l'usager, et
-vous ne pouvez même pas le savoir. Et, bien sûr, même dans le cas où le
-développeur est totalement honnête, un programmeur peut commettre des
-erreurs. Il pourrait y avoir des bogues qui affectent votre sécurité, ce qui
-n'est la faute de personne. Mais l'important c'est que si ce n'est pas du
-logiciel libre vous ne pouvez pas trouver les erreurs, ni les réparer.</p>
+développeur rentrer dans votre machine. Elle pourrait vous espionner et lui
+renvoyer des informations. Ce n'est pas inhabituel. Certains programmes de
+Microsoft le faisaient, mais pas seulement ceux de Microsoft. Il y a
+d'autres programmes privateurs qui espionnent l'utilisateur et vous ne
+pouvez même pas le savoir. Et, bien sûr, à supposer même que le 
développeur
+soit parfaitement honnête, tout programmeur peut commettre des erreurs. Il
+pourrait y avoir des bogues qui affectent votre sécurité, ce qui n'est la
+faute de personne. Mais le point important est que si ce n'est pas du
+logiciel libre, vous ne pouvez pas trouver les erreurs ni les réparer.</p>
 
 <p>Personne n'a le temps de vérifier le code source de chaque programme qu'il
-utilise. Vous n'allez pas le faire. Mais, avec les logiciels libres il y a
-une grande communauté, et dans cette communauté il y a des gens qui
-vérifient, et vous bénéficiez de leurs vérifications. Parce que s'il y a un
-bogue accidentel (et il y en a de temps en temps dans n'importe quel
-programme), ils pourront le trouver et le corriger. Et les gens ne placeront
-vraisemblablement pas de cheval de Troie ni de fonction d'espionnage dans le
-programme s'ils pensent qu'ils peuvent être découverts. Les développeurs de
-logiciel privateur pensent qu'ils ne seront pas pris, que cela passera sans
-être détecté. Mais un développeur du libre devra se dire que les gens
-regarderont et qu'ils verront s'il y a des fonctionnalités malveillantes. De
-même, dans notre communauté nous ne pouvons pas faire avaler aux
-utilisateurs une fonction qu'ils n'aimeraient pas. Car nous savons que si
-les utilisateurs ne l'aiment pas, ils feront une version modifiée, sans
-cette fonction, puis ils se mettront tous à utiliser la version modifiée.</p>
-
-<p>En fait nous pouvons tous réfléchir et nous projeter suffisamment pour ne
-pas créer cette fonction. Après tout, si vous écrivez un programme libre,
-vous voulez que les gens apprécient votre version. Vous ne voulez pas y
-mettre quelque chose que les gens vont détester, et voir une version
-modifiée prendre le dessus. Ainsi vous réalisez que l'utilisateur est roi,
-dans le monde du libre. Dans le monde privateur par contre, l'utilisateur
-<em>n'est pas</em> roi. Il n'est qu'un consommateur, Il n'a pas son mot à
-dire sur le logiciel qu'il utilise.</p>
+utilise. Ce n'est pas vous qui allez le faire. Mais, avec les logiciels
+libres il y a une grande communauté. Dans cette communauté il y a des gens
+qui vérifient et vous bénéficiez de leurs vérifications, parce que s'il y a
+un bogue accidentel (et il y en a de temps en temps dans n'importe quel
+programme), ils pourront le trouver et le corriger. Il est donc peu probable
+que quelqu'un place délibérément un cheval de Troie ou une fonction
+d'espionnage dans le programme s'il pense qu'il peut être découvert. Les
+développeurs de logiciel privateur pensent qu'ils ne seront pas pris, que
+cela passera sans être détecté. Mais un développeur du libre devra se dire
+que les gens rechercheront ce genre de chose et le trouveront. De même, dans
+notre communauté nous ne pouvons pas faire avaler aux utilisateurs une
+fonction qu'ils n'aimeraient pas, car nous savons que s'ils ne l'aiment pas
+ils feront une version modifiée sans cette fonction, puis ils se mettront
+tous à utiliser la version modifiée.</p>
+
+<p>En fait nous sommes tous capables de réfléchir et de nous projeter
+suffisamment pour ne pas introduire cette fonction. Après tout, si vous
+écrivez un programme libre, vous voulez que les gens apprécient votre
+version. Vous ne voulez pas y mettre quelque chose que les gens vont
+détester et voir une version modifiée prendre le dessus. Vous comprenez que
+l'utilisateur est roi, dans le monde du libre. Dans le monde privateur par
+contre, l'utilisateur <em>n'est pas</em> roi. Il n'est qu'un consommateur,
+il n'a pas son mot à dire sur le logiciel qu'il utilise.</p>
 
 <p>De ce point de vue, le logiciel libre est un nouveau mécanisme
 démocratique. Le professeur Lessig, qui est maintenant à Stanford, a
 remarqué que le code fonctionne comme une sorte de loi. Celui qui écrit un
-code que les gens utilisent pour tel ou tel usage écrit les lois qui
-régissent la vie des gens. Avec le logiciel libre, ces lois sont écrites
+code dont presque tout le monde se sert à toutes fins utiles écrit les lois
+qui régissent la vie des gens. Avec le logiciel libre, ces lois sont écrites
 d'une façon démocratique. Pas comme la démocratie traditionnelle – il 
n'y a
-pas de grande élection où l'on demande : « Comment voulez-vous 
implémenter
+pas de grand référendum où l'on demande : « Comment voulez-vous 
implémenter
 cette nouvelle fonctionnalité ? » <i>[rires]</i> À la place nous disons :
-« Que ceux qui veulent travailler à mettre en œuvre telle fonctionnalité 
de
-telle façon, le fassent. Et si vous voulez le faire autrement, allez-y. » Et
-cela se fait d'une manière ou d'une autre. Si beaucoup de gens veulent le
+« Que ceux qui veulent travailler à mettre en œuvre telle fonctionnalité, 
de
+telle façon, le fassent ; et si vous voulez le faire autrement, allez-y. »
+Et cela se fait d'une manière ou d'une autre. Si beaucoup de gens veulent le
 faire de cette façon, c'est comme cela que ça se fait. Ainsi, tout le monde
 contribue à la décision de la société simplement en avançant dans la
 direction où l'on veut aller.</p>
@@ -1359,83 +1350,83 @@
 Après, vous additionnez toutes ces choses et cela donne la direction où va
 le logiciel.</p>
 
-<p>Et c'est souvent très utile de pouvoir prendre des morceaux d'un programme
-existant, vraisemblablement de gros morceaux, bien sûr, et ensuite d'écrire
-une certaine quantité de code de votre cru pour créer un programme qui fasse
-exactement ce dont vous avez besoin, ce qui vous aurait coûté les yeux de la
-tête à développer vous-même de zéro si vous n'aviez pu cannibaliser un
-programme libre existant.</p>
+<p>C'est souvent très utile de pouvoir prendre des morceaux d'un programme
+existant, de gros morceaux la plupart du temps, et ensuite d'écrire une
+certaine quantité de code de votre cru pour créer un programme qui fasse
+exactement ce dont vous avez besoin, et qui vous aurait coûté les yeux de la
+tête à développer vous-même de zéro si vous n'aviez pu cannibaliser de 
gros
+morceaux d'un programme libre existant.</p>
 
 <p>Un autre résultat de la puissance de l'utilisateur, c'est que nous tendons 
à
-être bons en matière de standardisation et de compatibilité. Pourquoi ?
-Parce que les utilisateurs aiment ça ! Les utilisateurs rejetteront
-vraisemblablement un programme qui est délibérément incompatible. Cela dit,
-certains groupes d'utilisateurs ont besoin d'une certaine incompatibilité,
-et alors, ils l'obtiennent ; c'est très bien. Mais quand ce que les
-utilisateurs veulent c'est suivre un standard, les développeurs doivent le
-suivre. Nous savons cela, et nous le faisons. Par contre, si vous regardez
-les développeurs de logiciel privateur, ils trouvent souvent avantage à
-<em>ne pas</em> suivre un standard, délibérément – pas parce qu'ils 
pensent
-que cela donnera un avantage à l'utilisateur, mais plutôt pour s'imposer à
-lui, pour l'enfermer. Vous en trouverez même qui modifient leurs formats de
-fichiers de temps en temps, juste pour obliger les utilisateurs à se
-procurer la dernière version.</p>
+être bons en matière de normalisation et de compatibilité. Pourquoi ? Parce
+que les utilisateurs aiment ça ! Les utilisateurs rejetteront
+vraisemblablement un programme qui est délibérément incompatible avec les
+autres. Cela dit, certains groupes d'utilisateurs ont besoin d'une certaine
+incompatibilité, et ils l'obtiennent ; c'est très bien. Mais quand le
+souhait des utilisateurs est de respecter une norme, nous les développeurs
+devons la respecter. Nous le savons et nous le faisons. Par contre, si vous
+regardez les développeurs de logiciel privateur, ils trouvent souvent
+avantage à <em>ne pas</em> respecter de norme, délibérément – pas parce
+qu'ils pensent que cela bénéficiera à l'utilisateur, mais plutôt pour
+s'imposer à lui, pour l'enfermer. Vous en trouverez même qui modifient leurs
+formats de fichiers de temps à autre, juste pour obliger les utilisateurs à
+se procurer la dernière version.</p>
 
-<p>Les archivistes ont un problème maintenant parce que des fichiers écrits 
sur
-des ordinateurs il y a des années ne sont plus accessibles. Ils ont été
+<p>Les archivistes ont un problème actuellement parce que des fichiers écrits
+sur ordinateur il y a des années ne sont plus accessibles. Ils ont été
 écrits avec des programmes privateurs qui sont maintenant perdus, ou tout
-comme. S'ils avaient été écrits avec des logiciels libres, ils pourraient
-être mis à jour et fonctionner. Et ces choses, ces archives, ne seraient
-plus inaccessibles. Il y a eu des gens pour s'en plaindre sur NPR<a
-id="TransNote8-rev" href="#TransNote8"><sup>8</sup></a> récemment, et pour
+comme. S'ils avaient été écrits avec des logiciels libres, ces programmes
+pourraient être mis à jour et fonctionner. Et ces choses, ces archives, ne
+seraient plus inaccessibles. Il y a eu des gens pour s'en plaindre sur NPR<a
+id="TransNote9-rev" href="#TransNote9"><sup>9</sup></a> récemment et pour
 citer le logiciel libre comme solution. Donc en réalité, en utilisant un
 logiciel privateur pour stocker vos données, vous mettez la tête dans un
 nœud coulant.</p>
 
-<p>J'ai donc parlé de la façon dont le logiciel libre change le monde des
-affaires. Mais comment affecte-t-il le domaine plus particulier de
+<p>J'ai donc parlé de la façon dont le logiciel libre affecte la majeure 
partie
+de l'économie. Mais comment affecte-t-il le domaine plus particulier de
 l'industrie du logiciel ? Eh bien, la réponse est : pratiquement pas. Et la
 raison, c'est que 90% de l'industrie du logiciel (d'après ce que j'entends
 dire) développe du logiciel sur mesure, du logiciel qui n'est pas destiné à
-la diffusion. Pour le logiciel sur mesure la question éthique, libre ou
+la diffusion. Pour le logiciel sur mesure, la question éthique, libre ou
 privateur, ne se pose pas. Vous voyez, la question est de savoir si, en tant
 qu'utilisateur, vous pouvez modifier et redistribuer le logiciel. S'il n'y a
 qu'un utilisateur et qu'il a ces droits, il n'y a pas de problème. Cet
-utilisateur <em>est libre</em> de faire tout ça. Aussi un programme <em>sur
-mesure</em> qui a été développé par une entreprise pour usage interne est 
un
-logiciel libre, du moins s'ils ont assez de bon sens pour réclamer le code
-source avec tous les droits.</p>
+utilisateur <em>est libre</em> de faire tout ça. Par conséquent un programme
+<em>sur mesure</em> qui a été développé par une entreprise pour usage
+interne est un logiciel libre, du moins s'ils ont assez de bon sens pour
+réclamer le code source avec tous les droits.</p>
 
 <p>Cet enjeu n'existe pas pour un logiciel embarqué dans une montre ou un four
-à micro-onde, ou dans le système d'allumage d'une voiture. Parce que ce ne
-sont pas des endroits où on télécharge des logiciels pour les
-installer. Pour l'utilisateur, ce ne sont pas de vrais ordinateurs. Les
-questions éthiques ne les concernent pas suffisamment pour qu'ils soient un
-enjeu important. Donc, pour l'essentiel, l'industrie du logiciel continuera
-comme avant. Ce qui est intéressant c'est que, la plupart des emplois étant
-dans cette fraction de l'industrie, même s'il n'était pas possible d'avoir
-une économie du logiciel libre, les développeurs libres pourraient quand
-même trouver un emploi dans le sur mesure <i>[rires]</i>. Il y en a
-tellement, la proportion est si importante !</p>
+à microonde, ou dans le système d'allumage d'une voiture, parce que ce ne
+sont pas des endroits où l'on télécharge des logiciels pour les
+installer. Du point de vue de l'utilisateur, ce ne sont pas de vrais
+ordinateurs. Les questions éthiques ne les concernent pas suffisamment pour
+qu'ils soient un enjeu important. Donc, pour l'essentiel, l'industrie du
+logiciel continuera comme auparavant. Ce qui est intéressant c'est que, la
+plupart des emplois étant dans cette fraction de l'industrie, même s'il
+n'était pas possible d'avoir une économie du libre les développeurs de
+logiciel libre pourraient quand même trouver un emploi dans le sur mesure
+<i>[rires]</i>. Il y en a tellement, une si grande proportion !</p>
 
 <p>Mais il se trouve qu'il existe une industrie du logiciel libre. Il y a des
 entreprises de logiciel libre. À la conférence de presse que je vais faire,
 des représentants de quelques unes d'entre elles vont se joindre à nous. Et
-bien sûr, il y a des sociétés qui <em>ne sont pas</em> des entreprises de
-logiciel libre mais qui néanmoins développent et publient des logiciels
+naturellement, il y a des sociétés qui <em>ne sont pas</em> des entreprises
+de logiciel libre mais qui néanmoins développent et publient des logiciels
 libres très utiles en quantité considérable.</p>
 
 <p>Comment travaille l'industrie du libre ? Eh bien, certains vendent des
-copies. On est libre de copier un programme mais ils peuvent quand même
+copies. On est libre de copier un programme mais ils arrivent quand même à
 vendre des centaines d'exemplaires par mois. Et d'autres vendent de
 l'assistance et des services variés. Personnellement dans les années 80,
-j'ai vendu de l'assistance sur les logiciels libres. Essentiellement, pour
-200 $ de l'heure je changeais ce que vous vouliez dans les programmes GNU
-que j'avais écrits. Oui, c'était un gros tarif, mais c'était pour des
-programmes que j'avais écrits et les gens pouvaient penser que j'y passerais
-moins de temps <i>[rires]</i>. Et j'ai vécu de cela. En fait, j'ai vécu
-mieux que jamais. J'ai aussi enseigné. Et j'ai continué jusqu'en 1990 où
-j'ai obtenu une récompense importante ; alors je n'ai plus eu à le 
faire.</p>
+j'ai vendu de l'assistance sur les logiciels libres. En gros, pour 200 $ de
+l'heure je changeais ce que vous vouliez dans les programmes GNU que j'avais
+écrits. Oui, c'était un tarif élevé, mais c'était pour des programmes que
+j'avais écrits et les gens pensaient que j'y passerais moins de temps
+<i>[rires]</i>. Et j'ai gagné ma vie avec ça. En fait, j'ai gagné plus que
+jamais auparavant. J'ai aussi enseigné. J'ai continué jusqu'en 1990 où j'ai
+obtenu une récompense importante ; alors je n'ai plus eu à le faire.</p>
 
 <p>C'est en 1990 que la première entreprise de logiciel libre a été formée,
 <cite>Cygnus Support</cite>. Leur travail était essentiellement le même que
@@ -1444,35 +1435,37 @@
 mouvement que je reste indépendant. De cette façon je pouvais dire du bien
 et du mal des différentes entreprises de logiciel, libre ou non, sans
 conflit d'intérêt. Je pensais que cela servirait mieux le mouvement. Mais si
-j'avais dû en vivre j'aurais travaillé pour eux. C'est un travail
-éthique. Il n'y aurait pas eu de raison d'en avoir honte. Et cette société a
-été rentable dès les premières années. Elle a été fondée avec très 
peu de
-capital. Juste l'argent de ses trois fondateurs. Et elle a grossi chaque
-année jusqu'à ce qu'ils soient trop cupides, cherchent des investisseurs
-extérieurs et alors ça s'est mal passé. Mais elle a eu plusieurs années de
-succès avant qu'ils ne soient trop gourmands.</p>
-
-<p>Cela illustre une des choses intéressantes sur le logiciel libre. Il
-démontre que vous n'avez pas à lever du capital pour vous développer. Je
-veux dire, c'est utile, cela <em>peut</em> aider. Si vous levez du capital
-vous pouvez recruter des gens et leur faire écrire un tas de logiciel. Mais
-vous pouvez faire beaucoup avec peu de gens. Et en fait la formidable
-efficacité du processus de développement du logiciel libre est une des
-raisons pour lesquelles il est important que le monde passe au libre. De
-plus, cela démentit ce que dit Microsoft quand ils prétendent que la GNU GPL
-est mauvaise parce qu'elle leur rend difficile l'appel au capital pour
+j'avais dû en vivre j'aurais travaillé pour eux. C'est un travail éthique,
+il n'y aurait eu aucune raison d'en avoir honte. Et cette société a été
+rentable dès la première année. Elle a été fondée avec très peu de 
capital,
+juste l'argent de ses trois fondateurs. Elle a grossi chaque année et est
+restée rentable jusqu'à ce qu'ils soient trop cupides et cherchent des
+investisseurs extérieurs ; alors ils se sont plantés. Mais elle a eu
+plusieurs années de succès avant qu'ils ne soient trop gourmands.</p>
+
+<p>Cela illustre une des choses intéressantes sur le logiciel libre : on n'a
+pas besoin de lever du capital pour le développer. J'admets que c'est utile,
+que cela <em>peut</em> aider ; si vous levez du capital, vous pouvez
+recruter des gens et leur faire écrire un tas de logiciel. Mais vous pouvez
+faire beaucoup avec peu de gens. Et en fait, la formidable efficacité du
+processus de développement du logiciel libre est une des raisons pour
+lesquelles il est important que le monde passe au libre. De plus, cela
+démentit ce que dit Microsoft quand ils prétendent que la GNU GPL est
+mauvaise parce qu'elle leur rend difficile l'appel au capital pour
 développer du logiciel non libre – prendre notre logiciel libre puis mettre
 notre code dans leurs programmes qu'ils ne partageront pas avec nous. En
 réalité nous n'avons pas besoin qu'ils lèvent du capital de cette
-manière. Nous ferons le travail de toute façon. Nous faisons le travail.</p>
+manière. Nous ferons le travail de toute façon. Nous sommes en train de le
+faire.</p>
 
 <p>Les gens disaient que nous ne pourrions jamais faire un système
 d'exploitation libre complet. Maintenant nous l'avons fait, et beaucoup plus
-encore. Et je dirais que nous sommes à peu près à un ordre de grandeur de
-développer l'ensemble des besoins de la planète en logiciels publiés d'usage
-général. Et ceci dans un monde où 90% des utilisateurs ne se servent pas
-encore de nos logiciels libres. Ceci dans un monde où, tout de même, plus de
-la moitié des serveurs web tournent sous GNU/Linux avec Apache.</p>
+encore. Je dirais que nous sommes à peu près à un ordre de grandeur de
+couvrir l'ensemble des besoins de la planète en développement de logiciels
+publiés d'usage courant, et ceci dans un monde où 90% des utilisateurs ne se
+servent pas encore de nos logiciels libres ; ceci dans un monde où – bien
+que ce soit dans certains secteurs de l'économie – plus de la moitié des
+serveurs web tournent sous GNU/Linux avec Apache.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : <i>[inaudible]</i> Qu'avez vous dit avant
 Linux ?&hellip;</p>
@@ -1481,72 +1474,72 @@
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Ah bon ?</p>
 
-<p><strong>STALLMAN</strong> : Oui, si je parle du noyau, je dis Linux. Vous
-savez, c'est son nom. Le noyau a été écrit par Linus Torvalds. Et nous
+<p><strong>STALLMAN</strong> : Oui, si je parle du noyau je dis Linux. Comme
+vous savez, c'est son nom. Le noyau a été écrit par Linus Torvalds et nous
 devons l'appeler du nom qu'il a choisi, par respect pour l'auteur.</p>
 
-<p>Toutefois, en général dans l'industrie la plupart des utilisateurs ne s'en
-servent pas. La plupart des particuliers ne se servent pas encore de notre
-système. Aussi lorsqu'ils s'en serviront, nous devrions avoir
-automatiquement dix fois plus de bénévoles et dix fois plus de clients pour
-l'industrie du logiciel libre qui existera alors. Ainsi cela nous prendra
-cet ordre de grandeur. Je suis très confiant dans le fait que nous
-<em>pouvons</em> faire ce travail.</p>
-
-<p>Et c'est très important, parce que Microsoft nous demande de céder au
-désespoir. Ils disent : « La seule façon d'avoir des logiciels qui 
marchent,
-la seule façon d'avoir des innovations, c'est de nous donner le
+<p>Mais la plupart des utilisateurs professionnels ne s'en servent 
généralement
+pas et la plupart des particuliers n'utilisent pas encore notre
+système. Lorsqu'ils l'utiliseront, nous devrions avoir automatiquement dix
+fois plus de bénévoles et dix fois plus de clients pour l'industrie du
+logiciel libre qui existera alors. Ainsi nous obtiendrons cette croissance
+d'un ordre de grandeur. Au point où nous en sommes, je suis très confiant
+dans le fait que nous <em>pouvons</em> y arriver.</p>
+
+<p>C'est très important, parce que Microsoft nous demande de céder au
+désespoir. Ils disent : « La seule façon d'avoir des logiciels à faire
+fonctionner, la seule façon d'avoir des innovations, c'est de nous donner le
 pouvoir. Laissez-nous vous dominer. Laissez-nous contrôler ce que vous
 pouvez faire avec les programmes que vous utilisez de façon à pouvoir vous
 soutirer beaucoup d'argent, utiliser une certaine fraction de cet argent
-pour développer, et le reste comme profit. »</p>
+pour développer et garder le reste comme profit. »</p>
 
 <p>Eh bien nous ne devons pas être aussi désespérés. Il ne faut pas être
 désespéré au point d'abandonner sa liberté. C'est très dangereux.</p>
 
-<p>Un autre problème, c'est que Microsoft, en fait pas seulement Microsoft, 
les
-gens qui n'encouragent pas le logiciel libre, adoptent un système de valeurs
-où la seule chose qui compte, ce sont les bénéfices à court terme :
-« Combien d'argent ferons-nous cette année ? Quel travail puis-je faire
-aujourd'hui ? » Pensée à court terme et pensée étroite. Ils partent du
-principe qu'il est ridicule d'imaginer que quelqu'un puisse faire un
-sacrifice pour la liberté.</p>
-
-<p>Hier même, un tas de gens faisaient des discours sur les Américains qui
-faisaient des sacrifices pour la liberté de leurs compatriotes. Certains ont
-fait de grands sacrifices. Ils ont même sacrifié leur vie pour ces liberté
-dont tout le monde dans notre pays a au moins entendu parler (du moins dans
-certains cas ; je suppose qu'il faut oublier la guerre du Vietnam).</p>
-
-<p><i>[Note de l'éditeur : le jour précédent était le Memorial Day aux
-USA. C'est un jour où l'on commémore les héros des guerres.]</i></p>
-
-<p>Mais heureusement, garder notre liberté d'utiliser des logiciels n'exige 
pas
-de grands sacrifices. Juste de petits sacrifices minuscules, comme apprendre
-à utiliser la ligne de commande, si l'on n'a pas encore d'interface
-graphique. Comme faire le travail de cette façon-ci, parce qu'on n'a pas
-encore de logiciel libre pour le faire de cette façon-là. Comme payer une
-société pour développer tel logiciel libre, pour que nous puissions en
-disposer dans quelques années. Divers petits sacrifices que nous pouvons
-tous faire. Et dans le long terme, nous en tirerons même un bénéfice ! En
+<p>Un autre problème, c'est que Microsoft&hellip; en fait pas seulement
+Microsoft, les gens qui n'encouragent pas le logiciel libre adoptent en
+général un système de valeurs où seuls comptent les bénéfices à court
+terme : « Combien d'argent gagnerons-nous cette année ? Quel travail 
puis-je
+faire aujourd'hui ? » Pensée à court terme et pensée étroite. Ils 
estiment
+ridicule d'imaginer que quiconque puisse jamais faire un sacrifice pour la
+liberté.</p>
+
+<p>Pas plus tard qu'hier, beaucoup de gens faisaient des discours sur les
+Américains qui ont fait des sacrifices pour la liberté de leurs
+compatriotes, de grands sacrifices pour certains. Ils ont été jusqu'à
+sacrifier leur vie pour ces liberté dont tout le monde dans notre pays a au
+moins entendu parler (du moins dans certains cas ; je suppose qu'il faut
+oublier la guerre du Vietnam).</p>
+
+<p><i>[Note de l'éditeur : la veille, c'était le Memorial Day aux 
États-Unis,
+le jour où l'on commémore les héros des guerres.]</i></p>
+
+<p>Mais heureusement, garder notre liberté dans l'utilisation des logiciels
+n'exige pas de grands sacrifices. Juste de petits sacrifices minuscules,
+comme apprendre à utiliser la ligne de commande si l'on n'a pas encore
+d'interface graphique. Comme faire le travail de cette façon-ci parce qu'on
+n'a pas encore de logiciel libre pour le faire de cette façon-là. Comme
+payer une société pour développer tel logiciel libre pour que nous puissions
+en disposer dans quelques années. Divers petits sacrifices que nous pouvons
+tous faire. Et dans le long terme, nous en tirerons même avantage ! En
 réalité c'est plus un investissement qu'un sacrifice. Il nous faut seulement
 voir assez loin pour réaliser qu'il est bon de travailler à l'amélioration
 de la société, sans compter les centimes et les francs du retour sur
-investissement, ni se préoccuper de qui en bénéficie.</p>
+investissement ni se préoccuper de qui en bénéficie.</p>
 
-<p>Donc maintenant j'ai à peu près fini.</p>
+<p>Maintenant j'ai à peu près fini.</p>
 
 <p>Je voudrais mentionner qu'il existe une autre approche de l'économie du
-logiciel libre qui a été proposée par Tony Stanco, et qu'il appelle
+logiciel libre qui a été proposée par Tony Stanco et qu'il appelle
 <cite>Free Developers</cite> (les développeurs libres). Elle implique une
 certaine structure économique qui espère un jour verser un certaine partie
-de ses profits à chaque, à tous les auteurs de logiciels libres qui auront
-rejoint cette organisation. Et ils espèrent m'obtenir de grands contrats
-publics de développement logiciel en Inde, parce qu'ils vont utiliser des
-logiciels libres là-bas, ce qui leur fera faire des économies de coût
-considérables.</p>
+de ses profits à chacun des auteurs de logiciels libres qui auront rejoint
+cette organisation. Et ils espèrent m'obtenir de grands contrats publics de
+développement logiciel en Inde, parce qu'ils vont utiliser des logiciels
+libres là-bas, ce qui leur fera faire des économies de coût 
considérables.</p>
 
-<p>Et donc maintenant, je vais passer aux questions.</p>
+<p>Je vais donc maintenant passer aux questions.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : <i>[inaudible]</i></p>
 
@@ -1554,13 +1547,13 @@
 Je ne peux vraiment pas vous entendre.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Comment une société comme Microsoft
-pourrait-elle inclure des contrats pour du logiciel libre ?</p>
+pourrait-elle inclure un contrat pour du logiciel libre ?</p>
 
-<p><strong>STALLMAN</strong> : Eh bien, en réalité Microsoft est en train de
-prévoir de transférer beaucoup de ses activités dans les services. Et ce
-qu'ils nous préparent, c'est un sale coup et c'est dangereux. En effet ils
-veulent lier les services avec les programmes, dans une sorte de zig-zag,
-vous voyez ? Si bien que pour utiliser tel service, vous devrez utiliser tel
+<p><strong>STALLMAN</strong> : Eh bien en réalité, Microsoft prévoit de
+transformer beaucoup de ses activités en services. Et ce qu'ils nous
+préparent, c'est un sale coup et c'est dangereux. En effet ils veulent
+associer les services aux programmes, dans une sorte de zig-zag, vous
+voyez ? Si bien que pour utiliser tel service, vous devrez utiliser tel
 programme Microsoft, ce qui veut dire que vous aurez besoin d'utiliser ce
 service dédié pour faire tourner le programme Microsoft ; ainsi tout est
 lié. Voilà leur projet.</p>
@@ -1568,37 +1561,38 @@
 <p>Ce qu'il y a d'intéressant, c'est que vendre ces services n'engage pas la
 question éthique du logiciel libre ou non libre. Ça pourrait être très bien
 de proposer cette activité aux entreprises qui vendent leurs services sur le
-net. Mais ce qu'ils essaient d'obtenir avec ce système, c'est de placer un
-verrou encore plus grand, de renforcer encore leur monopole, sur les
+net. Mais ce qu'ils essaient d'obtenir avec ce système, c'est un
+verrouillage encore plus fort, un renforcement de leur monopole sur les
 logiciels et les services. Cela a été décrit récemment dans un article, de
-<cite>Business Week</cite>, je crois. Et d'autre gens ont dit que cela
-allait transformer le net en « Microsoft-Ville ».</p>
+<cite>Business Week</cite>, je crois. Et d'autre ont dit que cela allait
+transformer le net en « Microsoft-Ville ».</p>
 
-<p>Et c'est pertinent car, vous savez, au procès antitrust contre Microsoft, 
le
-tribunal a recommandé de couper en deux la société – mais d'une certaine
-manière ça n'a pas de sens, ça ne donnerait rien de bon du tout : une 
partie
-système d'exploitation, et une partie applications.</p>
+<p>C'est pertinent car, vous le savez, au procès antitrust contre Microsoft le
+tribunal a recommandé de couper la société en deux – mais d'une certaine
+manière cela n'a pas de sens, cela ne donnerait rien de bon du tout – une
+partie système d'exploitation et une partie applications.</p>
 
 <p>Mais ayant lu cet article, je vois une autre façon, efficace celle-là, de
-diviser Microsoft, avec d'un côté les services et de l'autre le logiciel. Et
-de les obliger à garder leurs distances. Que la division services publie ses
-interfaces, pour que tout le monde puisse écrire un programme client pour
-ces services. Bien sûr, il faudrait payer pour ces services. Eh bien c'est
-OK. Mais c'est un enjeu tout à fait différent.</p>
-
-<p>Si Microsoft est divisée en deux de cette façon, services et logiciels, 
ils
-ne pourront pas utiliser leurs logiciels pour écraser la concurrence avec
-leurs services, et ils ne pourront pas utiliser les services pour écraser la
-concurrence avec les logiciels Microsoft. Ainsi nous pourrons faire des
-logiciels libres, que vous autres utiliserez peut-être pour accéder aux
-services de Microsoft, mais cela ne nous dérangera pas.</p>
-
-<p>Parce que, bien que Microsoft soit la société de logiciel privateur qui a
-sous sa coupe le plus de monde, si les autres n'en ont pas autant ce n'est
-pas faute d'avoir essayé <i>[rires]</i>. Ils n'ont simplement pas si bien
-réussi. Donc le problème n'est pas Microsoft et uniquement
+diviser Microsoft. On mettrait d'un côté les services et de l'autre le
+logiciel et on les obligerait à garder leurs distances. La division services
+devrait publier ses interfaces afin que n'importe qui puisse écrire un
+programme client pour ces services. Je suppose qu'on devrait payer pour ces
+services. Rien à dire contre ça, il s'agit d'un problème tout à fait
+différent.</p>
+
+<p>Si Microsoft est divisée en deux de cette façon [&hellip;] services et
+logiciel, ils ne pourront pas utiliser leurs logiciels pour écraser la
+concurrence avec leurs services et ils ne pourront pas utiliser les services
+pour écraser la concurrence avec les logiciels Microsoft. Ainsi nous
+pourrons faire des logiciels libres, que vous autres utiliserez peut-être
+pour accéder aux services de Microsoft sans que nous y trouvions à 
redire.</p>
+
+<p>Parce qu'après tout, bien que Microsoft soit la société de logiciel
+privateur qui a sous sa coupe le plus de monde, si les autres n'en ont pas
+autant ce n'est pas faute d'avoir essayé <i>[rires]</i>. Simplement ils
+n'ont pas si bien réussi. Donc le problème n'est pas Microsoft et uniquement
 Microsoft. Microsoft est seulement le plus grand exemple du problème que
-nous voulons résoudre, qui est que le logiciel privateur éloigne les
+nous voulons résoudre, à savoir que le logiciel privateur éloigne les
 utilisateurs de la liberté de coopérer et de former une société
 éthique. Aussi ne faut-il pas trop se focaliser sur Microsoft. Vous savez,
 bien qu'ils m'aient donné l'occasion d'être ici, ça ne les rend pas plus
@@ -1607,25 +1601,26 @@
 <p><strong>QUESTION</strong> : Plus tôt, vous avez expliqué les différences
 entre le logiciel open source et le logiciel libre. Que pensez-vous de la
 tendance actuelle des distributions GNU/Linux à se limiter à la plateforme
-Intel ? Et le fait qu'il semble que de moins en moins de programmeurs
-programment correctement et fassent des logiciels qui compilent partout ? Et
-fassent des logiciels qui fonctionnent seulement sur système Intel.</p>
+Intel ? Et du fait que, semble-t-il, de moins en moins de programmeurs
+programment correctement et font des logiciels qui compilent partout ? Et
+font des logiciels qui fonctionnent seulement sur les systèmes Intel ?</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Je ne vois pas là d'enjeu éthique, bien qu'en
 fait les sociétés qui fabriquent des ordinateurs réalisent parfois des
-portages de GNU/Linux. HP a fait cela récemment apparemment. Et ils n'ont
-pas cherché à porter Windows car cela aurait coûté trop cher. Mais adapter
+portages de GNU/Linux. HP semble avoir fait cela récemment. Ils n'ont pas
+cherché à porter Windows car cela aurait coûté trop cher, mais adapter
 GNU/Linux était l'affaire de cinq ingénieurs pendant quelques mois, je
 crois. C'était tout à fait faisable.</p>
 
 <p>Maintenant, bien sûr, j'encourage les gens à utiliser 
<code>autoconf</code>,
-un paquet GNU qui vous aide à rendre vos programmes portables. Je les y
-encourage. Ou si quelqu'un corrige le bogue qui empêche de compiler sur
-votre plateforme, à l'incorporer. Mais je ne vois pas là d'enjeu 
éthique.</p>
+un logiciel GNU qui vous aide à rendre vos programmes portables. Je les y
+encourage. Ou bien si quelqu'un corrige le bogue qui empêche de compiler sur
+cette version du système et vous envoie le correctif, vous devriez
+l'incorporer. Mais je ne vois pas là d'enjeu éthique.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Deux commentaires. Primo : récemment vous 
avez
 parlé au MIT. J'ai lu la transcription. Quelqu'un vous a interpellé sur les
-brevets, et vous avez dit : « Les brevets sont un tout autre problème ; je
+brevets et vous avez dit : « Les brevets sont un tout autre problème ; je
 n'ai pas de commentaire là-dessus. »</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Exact. En réalité j'ai beaucoup à dire sur 
les
@@ -1640,41 +1635,42 @@
 vraiment le service public, mais plutôt l'intérêt privé des sociétés dans
 l'obtention d'un monopole.</p>
 
-<p><strong>STALLMAN</strong> : Je comprends. Mais il ne reste pas beaucoup de
-temps alors tant qu'à faire je voudrais répondre à ça.</p>
+<p><strong>STALLMAN</strong> : Je comprends. Mais bon, il ne reste pas 
beaucoup
+de temps, alors tant qu'à faire je voudrais répondre à ça.</p>
 
 <p>Vous avez raison de dire que c'est ce qu'elles veulent. Mais il y a une
 autre raison pour qu'elles veuillent utiliser le terme « propriété
 intellectuelle », c'est qu'elles ne veulent pas que les gens réfléchissent
-convenablement sur l'enjeu du copyright et des brevets. Parce que le droit
-du copyright n'est pas du tout le même que le droit des brevets. Leurs
-effets sur le logiciel sont totalement différents.</p>
-
-<p>Les brevets logiciels sont des restrictions faites aux programmeurs, leur
-interdisant d'écrire certaines sortes de programmes. Tandis que le copyright
-ne fait pas cela. Avec le copyright au moins, si vous l'avez écrit vous
-pouvez le distribuer. Donc il est terriblement important de séparer ces deux
-questions.</p>
+convenablement sur les questions du copyright ou sur les questions des
+brevets. Parce que le droit du copyright n'est pas du tout le même que le
+droit des brevets. Leurs effets sur le logiciel sont totalement 
différents.</p>
+
+<p>Les brevets logiciels sont des restrictions pour les programmeurs qui leur
+interdisent d'écrire certaines sortes de programmes, tandis que le copyright
+ne fait pas cela. Avec le copyright, du moins si vous les avez écrits
+vous-même, vous pouvez les distribuer. Donc il est terriblement important de
+séparer ces deux questions.</p>
 
-<p>Elles ont un petit quelque chose en commun à un très bas niveau, et tout 
le
+<p>Elles ont un petit quelque chose en commun à un très bas niveau et tout le
 reste est différent. Alors, s'il vous plaît, pour rendre la discussion plus
-claire, discutez du copyright ou discutez des brevets. Mais ne parlez pas de
+claire, discutez du copyright ou discutez des brevets mais ne parlez pas de
 « propriété intellectuelle ». J'ai des opinions sur le copyright, et sur 
les
 brevets, et sur le logiciel.</p>
 
-<p><strong>QUESTION</strong> : Vous avez mentionné au début les objets
+<p><strong>QUESTION</strong> : Vous avez mentionné au début les travaux
 fonctionnels, comme les recettes et les programmes d'ordinateurs. C'est
-évidemment un peu différent des autres sortes d'objets créés à partir de
-là. Ceci cause aussi un problème dans le cas des DVD.<a id="TransNote9-rev"
-href="#TransNote9"><sup>9</sup></a></p>
-
-<p><strong>STALLMAN</strong>: Les questions sont en partie similaires, mais
-aussi en partie différentes, pour des choses qui ne sont pas fonctionnelles
-par nature. Elles ont des points communs, mais pas tous. Malheureusement, il
-faudrait une heure de plus pour en parler. Je n'ai pas le temps de rentrer
-dans les détails. Mais je dirais que les travaux fonctionnels devraient être
-libres dans le même sens que les logiciels. Vous savez, les cours, les
-manuels, les dictionnaires, les recettes, etc.</p>
+évidemment un peu différent des autres sortes de travaux créatifs. Ceci pose
+aussi problème dans le cas des DVD.<a id="TransNote10-rev"
+href="#TransNote10"><sup>10</sup></a></p>
+
+<p><strong>STALLMAN</strong>: Les problèmes sont en partie similaires, mais
+aussi en partie différents, pour des choses qui ne sont pas de nature
+fonctionnelle. Une partie est commune aux deux, mais pas
+tout. Malheureusement, il faudrait une heure de plus pour en parler. Je n'ai
+pas le temps de rentrer dans les détails, mais je dirais que les œuvres
+fonctionnelles devraient être libres dans le même sens que les
+logiciels. Vous savez, les cours, les manuels, les dictionnaires, les
+recettes, etc.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Je m'interrogeais sur la musique en ligne. Il y
 a des similarités et des différences à travers toute la création.</p>
@@ -1684,32 +1680,32 @@
 redistribuer non commercialement, sous forme de copie intégrale. Pour les
 œuvres fonctionnelles, nous avons besoin de la liberté d'en redistribuer
 commercialement des versions modifiées, parce que c'est extrêmement utile à
-la société. Quant aux œuvres non fonctionnelles, vous savez, les choses qui
-doivent être divertissantes ou esthétiques, ou refléter les vues d'une
+la société. Quant aux œuvres non fonctionnelles, vous savez, les choses
+destinées à être divertissantes ou esthétiques, ou à refléter les vues 
d'une
 personne, peut-être qu'elles ne doivent pas être modifiés. Et cela veut
-peut-être dire que c'est OK d'avoir un copyright qui couvre toute
+peut-être dire que c'est justifié d'avoir un copyright qui couvre toute
 distribution commerciale.</p>
 
 <p>Rappelez-vous que selon la Constitution des États-Unis, la raison d'être 
du
-copyright est de bénéficier au public. Elle est de modifier la conduite de
-certaines personnes privées, pour qu'elles publient plus de livres. Et le
-bénéfice est que le public se mette à discuter des différentes questions et
-à apprendre. Et, vous savez, nous avons la littérature. Nous avons les
-écrits scientifiques. Le but est d'encourager cela. Le copyright n'a pas été
-créé pour les auteurs ni les éditeurs, mais pour les lecteurs et tous ceux
-qui bénéficient de la transmission d'information qui se produit quand des
-gens écrivent et d'autres lisent. Et cet objectif, je l'approuve !</p>
+copyright est de bénéficier au public, de modifier la conduite de certaines
+entités privées pour qu'elles publient plus de livres. Le bénéfice, c'est
+que le public se mette à discuter des différentes questions et à
+s'instruire. Ainsi nous avons la littérature, nous avons les écrits
+scientifiques. Le but est d'encourager cela. Le copyright n'a pas été créé
+pour les auteurs ni les éditeurs, mais pour les lecteurs et tous ceux qui
+bénéficient de la transmission d'information qui se produit quand des gens
+écrivent et d'autres lisent. Et cet objectif, je l'approuve !</p>
 
 <p>Mais à l'âge des réseaux informatiques la méthode n'est plus 
appropriée,
 parce qu'elle exige des lois draconiennes qui envahissent l'intimité de
 chacun et terrorisent tout le monde. Vous savez, des années de prison pour
 avoir partagé avec son voisin. Ce n'était pas la même chose du temps de la
-presse à imprimer. Le copyright était alors une réglementation
-industrielle. Il s'appliquait aux éditeurs. Maintenant, c'est une
-restriction imposée par les éditeurs au public. Ainsi la relation de pouvoir
-a viré à 180&deg;, bien que ce soit la même loi.</p>
+presse à imprimer. Le copyright était alors une réglementation industrielle
+qui s'appliquait aux éditeurs. Maintenant, c'est une restriction imposée par
+les éditeurs au public. Ainsi la relation de pouvoir a viré à 180°, bien 
que
+ce soit la même loi.</p>
 
-<p><strong>QUESTION</strong> : Ainsi on peut avoir la même chose –  comme
+<p><strong>QUESTION</strong> : Ainsi on peut avoir la même chose – comme
 lorsqu'on fait de la musique à partir d'une autre musique ?</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Exact. C'est intéressant&hellip;</p>
@@ -1719,12 +1715,12 @@
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Tout à fait. Et je suppose que cela demande 
une
 sorte de concept d'« usage raisonnable » <cite>[fair use]</cite>.<a
-id="TransNote10-rev" href="#TransNote10"><sup>10</sup></a> Certainement
+id="TransNote11-rev" href="#TransNote11"><sup>11</sup></a> Certainement
 faire un sample de quelques secondes et l'utiliser pour faire une œuvre
 musicale, ce doit être un usage raisonnable. Même l'idée ordinaire d'usage
-raisonnable renferme cela, si vous y pensez. Je ne sais pas si les tribunaux
-seraient d'accord mais ils devraient. Ce ne serait pas un vrai changement du
-système tel qu'il existe.</p>
+raisonnable renferme cela, si vous y réfléchissez. Je ne sais pas si les
+tribunaux seraient d'accord mais ils le devraient. Ce ne serait pas un vrai
+changement du système tel qu'il existe.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Que pensez-vous de la publication des données
 publiques dans des formats privateurs ?</p>
@@ -1739,8 +1735,8 @@
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Merci <i>[rires]</i>.</p>
 
-<p><strong>QUESTION</strong> : &hellip;depuis quatre ans. La seule chose qui
-m'ait parue problématique, et qui est quelque chose d'essentiel, je crois,
+<p><strong>QUESTION</strong> : &hellip; depuis quatre ans. La seule chose qui
+m'ait parue problématique et qui est quelque chose d'essentiel, je crois,
 pour nous tous, c'est de surfer sur le web.</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Oui.</p>
@@ -1749,55 +1745,55 @@
 GNU/Linux est la navigation sur le web, parce que le principal outil pour
 cela, Netscape&hellip;</p>
 
-<p><strong>STALLMAN</strong> : &hellip;n'est pas un logiciel libre.</p>
+<p><strong>STALLMAN</strong> : &hellip; n'est pas un logiciel libre.</p>
 
 <p>Laissez moi répondre à cela. Je veux mettre les choses au point. Donc oui,
-il y a une tendance terrible chez les utilisateurs de GNU/Linux à utiliser
+il y a une tendance déplorable chez les utilisateurs de GNU/Linux à utiliser
 Netscape Navigator sur leur système GNU/Linux. Et en fait les distributions
-commerciales viennent avec. Voila bien une situation ironique : nous avons
+commerciales viennent avec. Voilà bien une situation ironique : nous avons
 travaillé dur pour faire un système d'exploitation libre, et maintenant, si
 vous allez dans un magasin, vous pouvez trouver des versions de GNU/Linux
-(la plupart d'entre elles appelées Linux) et elles ne sont pas libres.  Du
-moins en partie. Il y a Netscape Navigator et peut-être d'autres logiciels
-non libres. Donc il est très difficile de trouver un système libre, sauf si
-vous savez ce que vous faites. En fait vous pouvez, il suffit de ne pas
-installer Netscape Navigator.</p>
+(la plupart d'entre elles appelées Linux) qui ne sont pas libres, du moins
+en partie. Il y a Netscape Navigator et peut-être d'autres logiciels non
+libres. Donc il est très difficile de trouver un système libre, sauf si vous
+savez ce que vous faites. Ou bien naturellement vous pouvez ne pas installer
+Netscape Navigator.</p>
 
 <p>Cela dit, il y a des navigateurs libres depuis de nombreuses années. Il y 
en
-a un que j'utilise et qui s'appelle « Lynx ». Il n'est pas graphique, il 
est
-en mode texte. Il a l'extraordinaire avantage de ne pas afficher les
-publicités <i>[rires et applaudissements]</i>.</p>
+a un que j'utilise et qui s'appelle Lynx. Il n'est pas graphique, il est en
+mode texte. Il a l'extraordinaire avantage de ne pas afficher les publicités
+<i>[rires et applaudissements]</i>.</p>
 
-<p>Mais de toute façon il y a un projet de navigateur graphique libre appelé
+<p>Mais de toute façon il y a un projet libre de navigateur graphique appelé
 Mozilla, qui est pratiquement au point. Et je l'utilise à l'occasion.</p>
 
-<p><strong>QUESTION</strong> : Konqueror 2.1 est très bon aussi.</p>
+<p><strong>QUESTION</strong> : Konqueror 2.01 est très bon aussi.</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Très bien. Voila donc un autre navigateur
 graphique libre. Donc nous sommes finalement en train de résoudre ce
 problème, je suppose.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Pouvez-vous me parler de la différence
-philosophique/éthique entre le logiciel libre et open source ? Pensez-vous
-que les deux soient irréconciliables ? &hellip;</p>
+philosophique ou éthique entre le logiciel libre et l'open source ?
+Pensez-vous que les deux soient irréconciliables ? [&hellip;]</p>
 
 <p><i>[la fin de la question et le début de la réponse ont sauté au 
changement
 de cassette.]</i></p>
 
-<p><strong>STALLMAN</strong> : &hellip; à une liberté, et une éthique, ou 
bien
-si on dit seulement : « Eh bien, j'espère que vous, les entreprises,
+<p><strong>STALLMAN</strong> : [&hellip;] à une liberté et à une éthique, 
ou
+bien si on dit seulement : « Eh bien, j'espère que vous, les entreprises,
 déciderez qu'il est plus profitable de nous autoriser à faire tout ça. 
»</p>
 
-<p>Mais comme je le disais, dans une grande partie du travail pratique, les
+<p>Mais comme je le disais, dans une grande partie du travail concret, les
 opinions de chacun ne comptent pas. Quand une personne offre son aide au
-projet GNU nous ne lui disons pas : « Vous devez être d'accord avec notre
+projet GNU, nous ne lui disons pas : « Vous devez être d'accord avec notre
 politique. » Nous disons que dans un paquet GNU il faut appeler le système
-« GNU/Linux » et le paquet lui-même « logiciel libre ». Ce que vous 
dites
-quand cela ne se rapporte pas au projet GNU, ça vous regarde.</p>
+« GNU/Linux » et le paquet lui-même « logiciel libre ». Ce que vous 
dites à
+l'extérieur du projet GNU, ça vous regarde.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : IBM a commencé une campagne adressée aux
-services de l'État, pour vendre leurs nouvelles grosses machines en
-utilisant Linux comme argument de vente, en disant « Linux ».</p>
+services de l'État pour vendre leurs nouvelles grosses machines en utilisant
+Linux comme argument de vente, en disant « Linux ».</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Oui, bien sûr c'est en réalité le système
 GNU/Linux <i>[rires]</i>.</p>
@@ -1809,33 +1805,33 @@
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Au responsable des ventes.</p>
 
-<p><strong>STALLMAN</strong> : Bien sûr. Le problème c'est qu'ils ont déjà
+<p><strong>STALLMAN</strong> : Oh oui. Le problème c'est qu'ils ont déjà
 préparé soigneusement ce qu'ils voulaient mettre en avant comme arguments de
-vente. Et la question de savoir comment le nommer correctement ou
-précisément n'est pas primordiale pour une société comme cela. Dans une
+vente. Et la question de savoir ce qu'est une description précise, juste ou
+correcte n'est pas primordiale pour une société comme celle-là. Dans une
 petite entreprise, oui, il y a un patron. Si le patron est enclin à
-réfléchir sur des choses comme ça, il peut prendre une décision de ce
-genre. Mais pas dans une entreprise géante. C'est dommage, vous savez.</p>
+réfléchir sur ce genre de choses, il peut prendre une décision de cette
+façon. Mais pas une société géante. C'est dommage, vous savez.</p>
 
-<p>Il y a une autre chose plus tangible à propos de ce que fait IBM. Ils 
disent
-qu'ils mettent un milliard de dollars dans « Linux ». Mais peut-être 
faut-il
-mettre des guillemets autour de « dans ». Parce qu'une partie de cet argent
-sert à payer des gens pour faire des logiciels libres. C'est réellement une
-contribution à notre communauté. Mais une autre partie sert à créer du
-logiciel privateur ou à porter des logiciels privateurs vers GNU/Linux, et
-ce n'est <em>pas</em> une contribution à notre communauté. Mais IBM mélange
-tout cela. Il pourrait y avoir une part de publicité, qui est une
-contribution même si elle est en partie fausse. Donc c'est une situation
-compliquée. Une partie de ce qu'ils font est une contribution, une autre
-partie non et une autre partie est entre les deux. On ne peut pas mettre
-tout cela ensemble et dire « Whaa ! Un milliard de dollars d'IBM ! »
+<p>Il y a un autre question plus tangible à propos de ce que fait IBM. Ils
+disent qu'ils mettent un milliard de dollars dans « Linux ». Mais 
peut-être
+faut-il aussi mettre « dans » entre guillemets. Parce qu'une partie de cet
+argent sert à payer des gens pour faire des logiciels libres ; c'est
+réellement une contribution à notre communauté. Mais une autre partie sert 
à
+créer du logiciel privateur ou à porter des logiciels privateurs vers
+GNU/Linux et ce n'est <em>pas</em> une contribution à notre
+communauté. Cependant IBM mélange tout ça. Il pourrait y avoir une part de
+publicité, qui est une contribution même si elle est en partie fausse. Donc
+c'est une situation compliquée. Une partie de ce qu'ils font est une
+contribution, une autre non et une troisième est entre les deux. On ne peut
+pas mélanger tout ça et penser « Ouah ! Un milliard de dollars d'IBM ! 
»
 <i>[rires]</i> C'est simplifier à outrance !</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Pouvez-vous en dire plus sur la pensée qui
 sous-tend la licence GNU GPL ?</p>
 
-<p><strong>STALLMAN</strong>: Bon, voici le&hellip; je suis désolé, je 
réponds
-à sa question maintenant <i>[rires]</i>.</p>
+<p><strong>STALLMAN</strong>: Bon, voici le&hellip; Je suis désolé, je suis 
en
+train de répondre à sa question <i>[rires]</i>.</p>
 
 <p><strong>SCHONBERG</strong>: Voulez-vous réserver du temps pour la 
conférence
 de presse ? Ou souhaitez-vous continuer ici ?</p>
@@ -1843,59 +1839,59 @@
 <p><strong>STALLMAN</strong>: Qui est ici pour la conférence de presse ? Pas
 beaucoup de journalistes. Oh, trois&hellip; OK. Est-ce que cela vous dérange
 si nous&hellip; si je continue à répondre aux questions pendant encore dix
-minutes ? Parfait. Donc nous répondrons aux questions de tout le monde.</p>
+minutes ? Parfait. Donc nous continuons à répondre aux questions de tout le
+monde.</p>
 
-<p>Donc, la pensée qui sous-tend la licence GNU GPL ? C'est en partie que je
-voulais protéger la liberté de la communauté des phénomènes que j'ai 
décrits
-à propos de X Window, et qui se sont produits avec d'autres logiciels
-libres. En fait quand j'ai pensé à cette question, X Window n'était pas
+<p>La pensée qui sous-tend la licence GNU GPL ? C'est en partie que je 
voulais
+protéger la liberté de la communauté des phénomènes que j'ai décrits à
+propos de X Windows et qui se sont produits avec d'autres logiciels
+libres. En fait, quand j'ai pensé à cette question, X Windows n'était pas
 encore sorti mais j'avais vu le problème se poser avec d'autres programmes
 libres, par exemple TeX. Je voulais être sûr que les utilisateurs auraient
-tous la liberté. J'ai réalisé que, sinon, je pourrais écrire un programme
-que peut-être beaucoup de gens utiliseraient, mais qu'ils n'auraient pas la
-liberté. Alors à quoi bon ?</p>
+tous la liberté. Je me suis rendu compte que, sinon, je pourrais écrire un
+programme que peut-être beaucoup de gens utiliseraient, mais qu'ils
+n'auraient pas la liberté. Alors à quoi bon ?</p>
 
 <p>Mais l'autre raison, c'est que je voulais donner le sentiment à la
 communauté qu'elle n'était pas un paillasson, le sentiment qu'elle ne serait
 pas la proie du premier parasite venu. Si vous n'utilisez pas le copyleft,
 vous dites en substance : <i>[voix mièvre]</i> « Prenez mon code. Faites ce
-que vous voulez. Je ne dis pas non. » Alors n'importe qui arrive et dit :
-<i>[voix très ferme]</i> « Ah je veux faire une version non libre de
-ceci. Je le prends. » Et alors, très probablement ils vont faire quelques
+que vous voulez. Je ne dis pas non. » Alors n'importe qui peut arriver en
+disant : <i>[voix très ferme]</i> « Aah ! je veux en faire une version non
+libre. Je le prends. » Puis il va très probablement faire quelques
 améliorations. Ces versions non libres intéresseront les utilisateurs et
-remplaceront les versions libres. Et alors, qu'est-ce que vous aurez
+remplaceront les versions libres. Au final, qu'est-ce que vous aurez
 accompli ? Vous aurez simplement fait une donation à un projet de logiciel
 privateur.</p>
 
-<p>Et quand les gens verront ce qui est arrivé, quand des gens verront que les
-autres prennent et ne donnent jamais, ça peut être démoralisant. Ce n'est
-pas pure spéculation. Je l'ai vu arriver. Ça a participé à la disparition 
de
-la vieille communauté dont j'ai fait partie dans les années 70.  Certaines
-personnes sont devenues non coopératives, et nous avons supposé qu'elles en
+<p>Et quand les gens verront ce qui s'est produit, quand des gens verront que
+les autres prennent et ne donnent jamais, ça peut les démoraliser. Ce n'est
+pas pure spéculation, je l'ai constaté. Cela a participé à la disparition 
de
+l'ancienne communauté dont je faisait partie dans les années 70.  Certaines
+personnes sont devenues non coopératives et nous avons supposé qu'elles en
 tiraient profit. En tout cas elles agissaient comme si elles pensaient
-qu'elles en tiraient profit. Et nous avons réalisé qu'on pouvait coopérer à
-sens unique : prendre sans rien donner en retour. Nous ne pouvions rien y
-faire. C'était très décourageant. Nous qui ne suivions pas la tendance, nous
-en avons discuté et ne sommes pas arrivés à trouver une idée pour arrêter
-ça.</p>
+qu'elles en tiraient profit. Et nous nous sommes rendu compte qu'on pouvait
+coopérer à sens unique : prendre sans rien donner en retour. Nous ne
+pouvions rien y faire, c'était très décourageant. Nous qui ne suivions pas
+la tendance, nous en avons discuté et ne sommes pas arrivés à trouver une
+idée pour arrêter ça.</p>
 
 <p>Donc la GPL est conçue pour éviter cela. Elle dit : « Vous êtes 
invité à
 vous joindre à la communauté et à utiliser ce code. Vous pouvez l'utiliser
-de toutes les façons possibles. Mais si vous publiez une version modifiée,
+de toutes les façons possibles, mais si vous publiez une version modifiée,
 vous devez la publier pour notre communauté, comme participation à notre
 communauté, au monde du libre. »</p>
 
-<p>Alors en fait, il y a encore bien des façons pour les gens de profiter de
-notre travail sans y contribuer, comme ne pas écrire de logiciels. Bien des
-gens utilisent GNU/Linux et n'écrivent pas de logiciels. Il n'y a pas
-d'exigence sur ce que vous devez faire pour nous. Mais si vous faites
-certaines choses vous devez contribuer. Ça signifie que notre communauté
-n'est pas un paillasson. Et je pense que ça donne aux gens un sentiment de
-force : « Oui, nous ne serons pas piétinés par n'importe qui. Nous
-tiendrons. »</p>
+<p>En fait, il reste bien des façons pour les gens de profiter de notre 
travail
+sans y contribuer, comme ne pas écrire de logiciels. Bien des gens utilisent
+GNU/Linux et n'écrivent pas de logiciels. Il n'y a aucune obligation à faire
+quelque chose pour nous, mais si vous faites certaines choses vous devez
+contribuer. Ça signifie que notre communauté n'est pas un paillasson. Et je
+pense que cela donne aux gens un sentiment de force : « Oui, nous ne serons
+pas piétinés par n'importe qui. Nous tiendrons. »</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Oui, ma question portait sur le logiciel libre,
-mais non copylefté. Puisque tout le monde peut le prendre et en faire du
+mais sans copyleft. Puisque tout le monde peut le prendre et en faire du
 logiciel privateur, n'est-il pas également possible de le prendre, de faire
 quelques modifications et de le placer sous GPL ?</p>
 
@@ -1911,96 +1907,96 @@
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Nous ne faisons pas cela
 généralement. Laissez-moi vous expliquer pourquoi.</p>
 
-<p><strong>QUESTION</strong> : D'accord.</p>
+<p><strong>QUESTION</strong> : Oui d'accord.</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Nous pourrions si nous le voulions prendre
-X Window, faire une copie sous GPL et faire des modifications. Mais il y a
+X Windows, faire une copie sous GPL et faire des modifications. Mais il y a
 un groupe beaucoup plus important de gens qui travaillent à son amélioration
 et qui ne veulent <em>pas</em> le placer sous GPL. Si nous faisions cela
-nous créerions une branche. Et ce n'est pas très sympa comme traitement. Ils
-<em>font partie</em> de notre communauté. Ils contribuent à notre
+nous créerions une branche, et ce n'est pas très sympa vis-à-vis d'eux. Ils
+<em>font partie</em> de notre communauté ; ils contribuent à notre
 communauté.</p>
 
 <p>Deuxièmement, cela se retournerait contre nous, parce qu'ils ont fait
 beaucoup plus de travail sur X que nous n'en ferions. Notre version serait
 inférieure à la leur et les gens ne l'utiliseraient pas, alors à quoi bon 
?</p>
 
-<p><strong>QUESTION</strong> : Hmm hmm.</p>
+<p><strong>QUESTION</strong> : Mmm hmm.</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Alors quand une personne apporte une
 amélioration à X, je dis à cette personne : coopérez avec l'équipe de
-développement de X Window. Envoyez-leur votre travail et laissez-les s'en
-servir. Ils développent un morceau très important de logiciel libre. C'est
-bon pour nous de coopérer avec eux.</p>
+développement de X Windows. Envoyez-leur votre travail et laissez-les s'en
+servir, parce qu'ils développent un logiciel libre très important. C'est bon
+pour nous de coopérer avec eux.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Sauf que, si on considère X en particulier, 
il y
 a deux ans le Consortium X qui était allé très loin dans l'open source non
 libre&hellip;</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : En fait ce <em>n'était pas</em> vraiment open
-source. Ils ont peut-être dit que ça l'était. Je ne peux pas me rappeler
+source. Ils ont peut-être dit que ça l'était, je ne peux pas me rappeler
 s'ils l'ont dit ou non. Mais ce n'était pas open source, Il y avait des
 restrictions. On ne pouvait pas distribuer commercialement, je crois. Ou on
 ne pouvait pas distribuer commercialement une version modifiée, ou quelque
 chose comme ça. Il y avait une restriction considérée comme inacceptable à
-la fois par le mouvement open source et par la FSF.</p>
+la fois par la Free Software Foundation et par le mouvement Open Source.</p>
 
 <p>Oui, c'est à cela que mène l'utilisation d'une licence sans copyleft. En
 fait, le consortium X avait une politique très rigide. Ils disaient : « Si
-votre programme est copylefté, nous ne le distribuerons pas du tout. Nous ne
-le mettrons pas dans notre distribution. »</p>
+votre programme est sous copyleft, nous ne le distribuerons pas du
+tout. Nous ne le mettrons pas dans notre distribution. »</p>
 
-<p>Alors un grand nombre de personnes ont été poussées à ne pas 
copylefter. Et
-le résultat c'est que tout leur logiciel était grand ouvert. Puis après
-avoir demandé aux gens d'être trop permissifs ils ont dit : « Maintenant
-nous pouvons mettre des restrictions. » Ça n'était pas très éthique de 
leur
-part.</p>
+<p>Alors un grand nombre de personnes ont été poussées à ne pas utiliser le
+copyleft. Le résultat, c'est que tous leurs logiciels étaient grands
+ouverts. Puis après avoir demandé aux gens d'être trop permissifs, ils ont
+dit : « Maintenant nous pouvons mettre des restrictions. » Ce n'était pas
+très éthique de leur part.</p>
 
 <p>Mais, la situation étant ce qu'elle est, allons-nous gaspiller des
-ressources pour maintenir une version GPL de X ? Ça n'aurait pas de sens. Il
+ressources pour maintenir une version GPL de X ? Ça n'aurait aucun sens. Il
 y a tant d'autres choses à faire. Laissons-les faire plutôt. Nous pouvons
 coopérer avec les développeurs de X.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Avez-vous un commentaire, GNU est-il une marque
-déposée ? Et est-ce faisable de l'inclure dans la GPL, en même temps que
-l'autorisation de marques ?</p>
+déposée ? Et est-ce faisable de l'inclure dans une partie de la licence
+publique générale GNU autorisant les marques ?</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Nous cherchons effectivement à déposer GNU 
comme
-marque, mais ça n'aurait rien à voir avec la GPL ; c'est une longue histoire
-d'expliquer pourquoi.</p>
+marque, mais cela n'aurait rien à voir avec la GPL ; c'est une longue
+histoire d'expliquer pourquoi.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : Vous pourriez exiger que la marque déposée 
soit
 affichée dans les programmes sous GPL.</p>
 
 <p><strong>STALLMAN</strong> : Non, je ne pense pas. Les licences ne couvrent
-que les programmes individuels. Et quand un programme fait partie du projet
+que les programmes individuels, et quand un programme fait partie du projet
 GNU personne ne cherche à le cacher. Mais le nom du système dans son
-ensemble c'est une autre question. C'est un à-côté, cela ne vaut pas la
+ensemble, c'est une autre question. C'est un à-côté, cela ne vaut pas la
 peine d'en discuter plus longtemps.</p>
 
 <p><strong>QUESTION</strong> : S'il y avait un bouton qui forçait toutes les
 sociétés à libérer leurs logiciels, l'utiliseriez-vous ?</p>
 
-<p><strong>STALLMAN</strong> : Eh bien, je ne l'utiliserais que pour les
-logiciels publiés. Vous savez, je pense que les gens ont le droit d'écrire
-des logiciels privés et de les utiliser. Cela inclut les entreprises. C'est
-une question de vie privée. Et c'est vrai qu'il y a des moments où cela peut
-être néfaste si vous gardez par devers vous quelque chose qui peut être 
très
-utile à l'humanité. Mais c'est une autre sorte de préfudice, même si cela
-concerne le même secteur.</p>
+<p><strong>STALLMAN</strong> : Je ne l'utiliserais que pour les logiciels
+publiés. Vous savez, je pense que les gens ont le droit d'écrire des
+logiciels privés et de les utiliser, et cela inclut les entreprises. C'est
+une question de vie privée. Il peut y avoir des moments, c'est vrai, où il
+est mal de garder par devers soi quelque chose de très utile à
+l'humanité. Mais c'est une autre sorte de préjudice, même si cela concerne
+le même secteur.</p>
 
 <p>Mais oui, je pense que tout logiciel publié doit être libre. Et
-rappelez-vous que si ce n'est pas un logiciel libre c'est à cause de
+rappelez-vous, quand ce n'est pas un logiciel libre, c'est à cause de
 l'intervention du gouvernement. Le gouvernement intervient pour faire du non
-libre. Il crée des pouvoirs spéciaux pour soutenir les propriétaires de
-programmes, de telle sorte qu'ils ont la police pour nous empêcher
-d'utiliser les programmes de certaines façons. J'aimerais certainement
-mettre un terme à cela. </p>
+libre. Il crée des pouvoirs juridiques particuliers qu'il délègue aux
+propriétaires de programmes, de sorte qu'ils puissent se servir de la police
+pour nous empêcher d'utiliser les programmes de certaines façons. Je
+voudrais mettre un terme à cela, c'est certain. </p>
 
 <p><strong>SCHONBERG</strong> : Les interventions de Richard génèrent
 invariablement une quantité énorme d'énergie intellectuelle. Je suggère
-qu'une partie soit consacrée à utiliser et, peut-être à écrire, des
-logiciels libres.</p>
+qu'une partie soit consacrée à utiliser des logiciels libres, et peut-être 
à
+en écrire.</p>
 
 <p>Nous allons bientôt nous interrompre. Je voulais dire que Richard a 
injecté
 dans la profession, qui est connue dans le public pour son attitude
@@ -2017,7 +2013,7 @@
 
 <p><i>[Conversations diffuses&hellip;]</i></p>
 
-<p><strong>STALLMAN</strong>: Ah, un dernier mot, notre site web : 
www.gnu.org.</p>
+<p><strong>STALLMAN</strong>: Un dernier mot, notre site web : 
www.gnu.org.</p>
 
 <div class="translators-notes">
 
@@ -2043,16 +2039,19 @@
 class="nounderline">&#8593;</a></li>
 <li id="TransNote7">Déclaration d'indépendance <em>américaine</em>. <a
 href="#TransNote7-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
-<li id="TransNote8">Anciennement <cite>National Public Radio</cite> :
+<li id="TransNote8">« X Windows » est une abréviation de « système X
+Window ». Cela n'a rien à voir avec un système d'exploitation privateur 
bien
+connu. <a href="#TransNote8-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote9">Anciennement <cite>National Public Radio</cite> :
 fédération de radios locales non commerciales, produisant des programmes
 culturels ou d'actualité diffusés sur tout le territoire des États-Unis. <a
-href="#TransNote8-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
-<li id="TransNote9">L'enregistrement de ce paragraphe était probablement
+href="#TransNote9-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote10">L'enregistrement de ce paragraphe était probablement
 difficile à comprendre, ce qui a donné une transcription à peu près
 intraduisible. Nous en avons fait une interprétation très libre. <a
-href="#TransNote9-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
-<li id="TransNote10">Un concept juridique propre au copyright américain. <a
 href="#TransNote10-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote11">Un concept juridique propre au copyright américain. <a
+href="#TransNote11-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
 </ol></div>
 </div>
 
@@ -2126,7 +2125,7 @@
 <p class="unprintable"><!-- timestamp start -->
 Dernière mise à jour :
 
-$Date: 2015/02/09 19:27:47 $
+$Date: 2015/02/09 22:27:07 $
 
 <!-- timestamp end -->
 </p>



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