C'est quasi le cas : les partitions disponibles chez IMSLP sont souvent des partitions originales, donc des manuscrits améliorés.
Je note au passage effectivement qu'ils sont assez clean sur les
droits d'auteur : ex, au hasard, les partos de Obouhow, Nicolas,
éditées chez Durand, ont été retirées "for a much longer time". Ce
qui est rassurant : i lest mort en 1954, et les éditions Durand
existent encore.
Et je n'oublie jamais la phrase de Jean-Pierre Coulon :
N'oubliez jamais ceci : faire une édition correcte est aussi difficile que jouer correctement un instrument.
Yes sir, entièrement d'accord. On confond souvent édition et gravure
: la gravure est une étape ô combien importante et parfois prise de
tête, mais l'édition, c'est un projet complet, avec un début (la
source), une fin (le pdf ou la parto), et bcp de matière grise au
milieu.
C'est pourquoi repartir d'une édition originale simplifie déjà grandement le travail.
Par contre, repartir de manuscrit de Beethoven (ou de Brahms) demande d'avoir fait de longues études de musicologie ;-) (et pas mal d'aspirine).
Pas évident, vraiment : j'ai l'impression que tu t'y es cassé les
dents ? Moi, ce qui me fait vibrer avec les manuscrits, c'est que
j'ai l'impression d'avoir le compositeur en face de moi... il me
confie sa symphonie, et je vais lui en faire qque chose de beau à
regarder, et d'agréable à jouer. Lui c'est le son, et moi les
yeux... Alors évidemment, il y a des difficultés de lecture (clés,
...), mais qui sont bien faciles à contourner sans bac+40 en
musicologie ! Et puis j'aime dépendre du compositeur, pas d'un autre
gravuer. De toutes les façons, ce que je vais faire est mieux que ce
qu'il a fait ! Je traite direct avec le boss, moi, je suis un fou !
Et pas d'aspirine : que du calva 50 ans d'âge ! Non mais !
Plus sérieusement, regarde : la partition
autographe du martyre de St Sébastien de Debussy... moi, ça me
fait planer... et puis, plus besoin d'une loupe que de musicologie,
je pense !
Mais j'essaye dans une maigre mesure d'améliorer le texte : ajout entre parenthèses des indications dynamiques (par exemple sur un instrument qui n'a plus joué depuis 50 mesures et qui ignore a priori s'il doit jouer piano ou forte).
Et, jouant moi-même dans un orchestre symphonique - de débutant - , je connais quelques pièges dans les partitions, spécialement le bon usage des citations, qui est une science à elle seule. Or dans les partitions de l'ISMLP, ces citations sont déjà placées, et fort bien réfléchies.
Et par ailleurs, on trouve dans ces partitions, de même que dans les partitions actuelles, des erreurs, souvent détectées par LilyPond : demi-soupir au lieu d'un soupir, altération oubliée ... Le travail de "copie" reste donc un agréable travail de redécouverte et consitue un passe temps fabuleusement passionnant.
C'est vrai, tout ça. Et ça ne me choque pas de replonger dans de si
anciennes éditions. Il y a quelque chose du grenier dans une édition
de Durand de 1912... un peu canotier et badine de roseau... tiens,
et si tu essayais de comparer le lien ci-dessus et celui-ci : http://imslp.org/wiki/Le_martyre_de_saint_S%C3%A9bastien_%28Debussy,_Claude%29
? Le manuscrit et la première édition...
Amicalement,
C'est cool de discuter de ça avec des musiciens ! amicalement !
JMarc
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