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Re: gamme majeur et mineure


From: Valentin Villenave
Subject: Re: gamme majeur et mineure
Date: Sun, 11 May 2008 17:17:26 +0200

2008/5/10 Daniel Cartron <address@hidden>:

>  Imaginons un morceau dont toutes les phrases se terminent sur un sol, dont
>  tous les fa sont dièses et qui ne comporte aucun mi et aucun si... Qu'est-ce
>  qui me permet de déterminer si c'est du sol majeur ou mineur ?

D'abord, il s'agit de savoir si l'on parle d'hamonies implicites ou
explicites. Un langage harmonique explicite (comme le sont la
quasi-totalité des langages occidentaux dits "classiques") serait soit
un langage polyphonique comprenant des accords, soit une mélodie
évoquant spécifiquement (par le biais d'arpèges par exemple) des
accords.

Techniquement, un accord parfait doit OBLIGATOIREMENT comprendre une
tierce, justement pour le typer.

L'accord parfait de sol Majeur est :
sol si ré

Soit une note fondamentale, une tierce et une quinte. On a le droit de
faire sauter la quinte :
sol si
(ce qu'on appelle une "tierce à vide").

En revanche, il est absolument interdit dans tous les langages
classiques de faire sauter la tierce, justement parce qu'elle sert à
typer l'accord (majeur ou mineur). Donc :
sol ré
(aussi appelé "quinte à vide") est interdit. Sauf dans les langages
non-classiques : musique populaire, musique médiévale, ou encore le
rock (ce qu'on appelle "accord de puissance" à la guitare électrique).


Donc, pour reprendre mes explications : dans un langage classique où
l'harmonie est explicite, tu ne trouveras AUCUN exemple de morceau ou
même de section sans tierce majeure ou mineure (un si ou un sib en
l'occurrence).

Maintenant, ton exemple est manifestement formulé dans un langage
non-classique. En l'occurence, c'est ce qu'on appelerait un langage
modal, dans lequel les attractions entre les notes fonctionnent
différemment. Ainsi, au début de la mélodie, la polarité clairement
exprimée est le ré ; ce n'est qu'à la fin des phrases que la mélodie
semble se résoudre sur "sol"...
Je ne suis pas du tout spécialiste, mais il me semble (te connaissant
un peu) que c'est un air populaire, qui est issu d'influences
classiques (noter par exemple l'accord parfait en début de phrase, et
la présence d'un fa dièse ; si tu vires les fa dièses tu verras que ça
sonne encore plus "ancien").

Au début du vingtième siècle, plusieurs compositeurs vont jouer sur
des procédés d'écriture à base de quintes à vide et d'ambigüité
majeur/mineur. C'est notamment le cas des compositeurs qui
redécouvrent le moyen-âge (Debussy, Ravel), et le patrimoine
folklorique d'Europe de l'Est (Bartok) ou d'Espagne (Falla).

Voilà pour la page culture de la semaine :-)

Cordialement,
Valentin.




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