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Re: lilypond = la solution ! (Re: Droits d'auteur & co. (encore))


From: phijazz
Subject: Re: lilypond = la solution ! (Re: Droits d'auteur & co. (encore))
Date: Sun, 16 Jan 2011 15:54:11 +0100



Le 16 janvier 2011 15:16, Mike Solomon <address@hidden> a écrit :
On Jan 16, 2011, at 7:55 AM, phijazz wrote:



Le 16 janvier 2011 02:23, Mike Solomon <address@hidden> a écrit :
>
> Reconnaître le droit d'auteur comme salaire, c'est reconnaître l'état comme employeur. Je suis un artiste, pas un fonctionnaire !!! Et la culture d'état n'est pas de la culture…

Je crois que c'est important de faire la distinction entre un salaire qu'on reçoit de l'état et les protections générales dont nous jouissons en tant que membres d'un état.  Si l'état me donne l'assurance maladie, c'est parce que la société fait un investissement dans la santé.  Les médecins qui se font rémunérés pour ça ne sont pas forcément de fonctionnaires - ils sont dans le secteur de l'économie qui est censé s'occuper de ça.

En effet, mais ce n'est pas non-plus comparable à une assurance maladie ou une mutuelle, qui peuvent fonctionner sans que l'état l'impose de façon obligatoire à ses citoyens.

L'art aussi peut fonctionner sans que l'état intervienne.

En effet. Alors s'il fonctionne sans l'état, pourquoi vouloir de l'aide de l'état, qui n'aboutira à ce que l'art devienne l'instrument de propagande de l'état ? 
Cette aide se fera forcément au détriment de ceux qui n'en bénéficient pas à cause des impôts que cela implique, vu que l'état donne d'une main ce qu'il prend de l'autre.
Ce qu'il te donne, c'est ce qu'il prend à d'autres en se servant au passage.

C'est le cas avec la santé aussi!

On ne peut pas dire que ce soit la même chose.
 
Dès qu'un peuple reconnait l'utilité générale d'un aspect d'une société moderne, il a tendance à le remettre en partie dans les mains du gouvernement parce que le gouvernement est le seul organisme suffisamment grand pour corriger les erreurs d'un marché qui touche a priori tout le monde.  C'est ce qu'on fait avec l'éducation et les routes depuis longtemps.  En faisant cela, on paye le prix de l'inefficacité, mais avec l'éducation, on s'est dit il y a longtemps qu'il vaut mieux courir la risque d'être inefficace (voire corrompu) qu'écarter une partie de la population parce que le secteur privé n'en tire pas de bénéfices.

Oui, si tu considères que l'état est incorruptible, dirigé par des personnes meilleures que le commun des mortels, ne détournera pas à son profit ses interventions, n'essaie pas d'acheter les électeurs en leur promettant des avantages.
Si tu considères que 100 000 personnes enfermées dans des bureaux gèrent mieux les affaires de 100 000 000 de personnes que les personnes concernées.

Et concernant le fait qu'une partie de la population soit écartée parce que le secteur privé n'en tirerait pas bénéfice, je ne suis pas d'accord non-plus : le service public a pour mission d'offrir des services de qualité sans prérogative de rentabilité. Le problème est que contrairement à la rentabilité, la qualité n'est pas quantifiable.

Ne pas être rentable, c'est facile : il suffit d'engager par exemple du personnel inutile, engager des amis/famille comme haut fonctionnaires avec de gros salaires et de grosses primes. Il suffit aussi de décourager la demande permettant de faire le moindre effort mais aussi les rentrées et à ce moment, le responsable peut dire qu'il répond à sa mission en offrant le maximum de qualité sans soucis de rentabilité, tout en disant qu'offrir un meilleur service serait à pertes. 
Ne me dis pas que c'est faux, vu le nombre d'affaires concernant les services publics. 
Crois-tu que c'est une simple impression qu'ont les usagers lorsqu'ils disent que tel service public fait tout pour le dégoûter ?
 
Enfin, c'est un autre débat…
 
Je suis contre l'idée qu'une société devrait soutenir tel ou tel morceau pour la même raison que je suis contre l'idée qu'un état peut classifier les opérations médicales qui sont dites "nécessaires."  En revanche, je trouve que le système anglo-américain, qui consacre une partie de son budget universitaire aux arts, protège les créateurs avec un salaire suffisamment élevé pour qu'ils n'aient pas à gagner du fric à côté en fonction de ce qu'ils créent / découvrent (cela étant, ce système a ses propres problèmes, mais il semble que les universités aillent globalement dans ce sens là).

Oui, mais les universités sont en partie privées aux USA. Est-ce lu budget public qui y est consacré ?

Je suis en CDD à l'Université de Floride, une université publique, où je gagne ma vie en tant que compositeur et théoricien de la musique.  Les travaux que je fais sur lilypond ne seraient pas possibles si je ne bénéficiais pas de ce soutien.

Et si c'est le budget public, ce sont les universités qui décident qui à droit à cet argent ou l'état ? Ce n'est pas la même chose.

Oui, mais encore une fois j'évoque l'exemple de la santé.  Ce sont les médecins qui décident la manière dont ils dépensent les fonds auxquelles ils ont recours - je serais scandalisé si l'état précisait le nombre de seringues dans les hôpitaux.

Je suis bien d'accord, mais ça se fait toujours au détriment d'autres, toujours. À moins que les urnes créent les financements par magie.
 
Pour ramener la discussion à lilypond (c'est bien la liste de lilypond, après tout), ce soutien pourrait éventuellement encadrer des logiciels comme lilypond dans le même système universitaire, et les compositeurs / chercheurs pourraient effectuer des recherches sur le logiciel qui avancent le domaine, faire baisser les prix des homologues payants de lilypond, et stimuler une croissance générale de la sensibilité artistique d'un peuple.  Déjà, des logiciels comme Max / MSP sont développés au sein des organismes comme l'IRCAM, qui fonctionnent assez bien selon ce modèle.  Cela n'est pas arrivé du jour au lendemain.  Ils se sont collectivement battus pour y arriver en organisant des congrès sur le logiciel et en diffusant des morceaux à des concerts important où le logiciel recevait en effet de la publicité gratuite.  Mettre lilypond sur le même plan, c'est ouvrir la voie à un système qui soutient les artistes en dehors de ce débat sur la propriété intellectuelle.

Je n'ai rien contre le fait que lilypond vive de donations, que ce soit par le mécénat universitaire, ainsi que tu le présentes ; par dons privés ;…. Ce ne serait pas plus mal. 

Certes, les donations sont chouettes.  Mais il faut d'abord que les gens qui y croient s'organisent.  Une stratégie passive n'a jamais attiré l'attention de personne.  L'avantage de l'université, c'est qu'une infrastructure robuste existe déjà qui permet de s'organiser autour des axes de recherche partagées.

En effet. Quand tu recherches des fonds, tu ne restes pas à attendre qu'ils tombent du ciel. c'est comme ça pour tout. 


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